Saturnale


Par MARY  YAZBECK AZOURY

Un rideau de fer est-il tombé sur l’Intra?
A quand le paiement des petites actions de l’Intra?
Ou celui de “Intra Investment Bank” qui a succédé à ladite banque.
On le sait maintenant et on en est convaincu: l’affaire est un règlement de compte politique, car l’actif de la Banque était de loin supérieur au passif.
On ne va pas revenir sur cette malheureuse question qui fait tache noire dans l’Histoire du Liban. (1966)
Après de nombreuses péripéties, le 22 février 1997, les membres du conseil d’administration réunis en assemblée extraordinaire, ont augmenté le capital de la société qui a été porté à plus de 288.000.000.000 (288 milliards de L.L.). Les réserves ayant été prises sur la plus-value des propriétés, chaque action a été portée à 25.000 L.L.
Au même moment, la Banque du Liban a déclaré qu’elle était prête à racheter les actions des petits actionnaires au prix de 25.000 L.L. l’action; cela a été publié dans le Journal Officiel du 26 février 1997.
Les responsables n’ont pas caché, d’ailleurs, que la valeur réelle de l’action était supérieure au prix offert.
Les petits actionnaires ou ceux qui en ont hérité - puisque l’affaire date de 1966 - ont accepté cette proposition et se sont préparés à vendre leurs actions. Puis, plus rien! Le silence a suivi.
En 1998, les petits porteurs (valeurs de 1.000 à 10.000 dollars US) ont essayé de revenir à la rescousse et de vendre ces actions. Inutile, un rideau de fer était tombé et la Banque Centrale n’a jamais plus parlé de les acheter.
Que font ces petits actionnaires?
Ils sont en train de brader leurs actions à moins de 10 dollars US.
Il est impératif de trouver une solution aux petits actionnaires de l’Intra avant l’an 2000. Il n’est pas normal que 34 ans après “l’affaire”, ces malheureux perdent le fruit de nombreuses années de travail et d’économies.
Nombre d’entre eux ont déjà disparu et leurs héritiers ne sont plus eux-mêmes très jeunes.
A l’Etat d’agir.

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La foi en Dieu fait des martyrsL’argent seul fait des révolutions
A quand la “révolution des retraités”?
Cela fait plus de 18 mois qu’on parle de la nouvelle échelle des salaires et que l’on s’en tient aux promesses du “mois prochain” qui n’arrive jamais...
Certains se demandent, d’ailleurs, si l’Etat veut les avoir à l’usure. Un jour viendra où l’on en aura assez de réclamer...
Quand on demandait à Onassis le secret de sa fortune, il répondait: “Empruntez et l’inflation fera le reste”.
De nos jours, c’est l’Etat libanais qui applique cette maxime aux retraités, à qui il doit, non seulement le paiement majoré de leurs pensions mais, également, les arriérés!
Mais l’Etat et les Finances font la sourde oreille!
Au début, le paiement était à Pâques; puis, à la Trinité; en septembre; puis, en octobre et en novembre... Puis... on ne le sait!
En attendant, les factures arrivent, les paiements augmentent et les promesses continuent.
Au fond, les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
Au juste, à quoi servent ces retraités ou leurs familles?
Quand on a pressé l’orange, on la jette. C’est un principe tiers-mondiste. Et l’on se demande encore pourquoi les jeunes quittent!
Comment peut-on blâmer ceux qui ont su tirer les marrons du feu avant la retraite?
Avec l’inflation galopante et la vie de plus en plus chère; après avoir étalé sur sept ans, l’augmentation de la pension, que restera-t-il aux retraités.
Même pas leurs rêves!

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Pourquoi pas des livres en liste de mariage?
Au début de l’année, dans ces mêmes colonnes, on suggérait des listes de mariage déposées chez des agences de voyage, pour “Lune de miel”.
La suggestion a obtenu un grand succès. Et de nombreux nouveaux couples ont, ainsi, effectué de magnifiques voyages, en guise de cadeaux offerts par les amis ou les parents.
On est, ainsi, sorti des sentiers battus du traditionnel cadeau.
Puisque de nos jours, on a inclus les gadgets de l’informatique, de l’audiovisuel, des appareils électriques, etc... pourquoi ne pas élargir les horizons et y inclure les beaux livres et la bibliothèque de rêve?
Bien entendu, ce ne sont pas tous les futurs époux qui opteront pour ce choix. Mais il est, aussi, certain qu’il se trouverait de jeunes intellectuels désirant avoir une belle bibliothèque. Le coup est à tenter. Pourquoi ne pas déposer dans quelques librairies, une liste de livres qui feraient plaisir?
Après “la lune de miel”, la bibliothèque.
Sans oublier que, tout récemment encore, un jeune couple a choisi des donations à des œuvres caritatives en guise de cadeaux.
L’important est de faire plaisir. En cette fin de siècle, il n’y a plus de tabou.

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“Ne pas craindre le ministère de la Culture mais la culture du ministre”
Dans le livre de mémoires qu’il vient de publier: “Mes Premiers 79 ans” (My first 79 years), le célèbre violoniste, né en 1920, écrit: “Je n’ai jamais craint le ministère de la Culture, mais j’ai craint la culture du ministre”... Ceci en référence aux nombreuses batailles livrées et remportées pour imposer des cours de culture musicale ou des leçons obligatoires d’un instrument de musique depuis la maternelle, que ce soit dans sa Russie natale ou aux USA.
Pour Isaac Stern, la musique, non seulement adoucit les mœurs, mais crée un excellent climat d’entente entre les peuples. C’est le meilleur gage de paix internationale.
Au Liban, nous n’avons pas à craindre, ni le ministère de la Culture, ni la culture du ministre!
La meilleure preuve, est le choix fait par Mohamed Youssef Beydoun, d’Alexandre Najjar comme conseiller!
Quelle meilleure garantie d’ouverture pour les jeunes que la présence de cet avocat, poète et écrivain âgé de 32 ans, au ministère de la Culture?
 
Même Dieu a besoin de publicité

Pour expliquer la publicité, un journaliste a cité cet exemple: “Mettez les dix plus belles filles du monde dans une chambre obscure... Personne ne les verra.
“Eclairez. Tout le monde les verra.
“C’est cela la publicité.”

Les bons garçons portent du noir
“good guys do wear black”
C’est une annonce qui porte, en sous-titre: “The Priesthood” avec un numéro de téléphone (1-888-434-6237). Oui et pourquoi pas? Et même un website! A notre époque, tout le monde a besoin de lutter avec les mêmes moyens et les mêmes armes.
Pourquoi pas Dieu et son Eglise?
Dieu existe, mais il faut Le faire connaître. Il a, aussi, besoin d’équipes prestigieuses. C’est en partant de ce principe que les diocèses de Wheeling-Charleston et Serra Clubs de l’Etat West Virginia aux Etats-Unis, ont décidé de lancer leurs campagnes pour un meilleur monde.
L’Eglise catholique a besoin de religieux et de religieuses. Appliquons les méthodes modernes.
Ces placards publicitaires ont eu un effet extraordinaire. D’autres diocèses catholiques les imitent, “pour la plus grande gloire du Seigneur”, avec l’approbation unanime des jeunes qui s’enthousiasment pour une Eglise qui parle un langage qu’ils comprennent.
Oserait-on le faire au Liban?
http://vocations.dwc.org


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