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LE NOUVEL ITINERAIRE DE LA PAIX?... | ||
Pressé
par M. Clinton, le gouvernement de la Mauritanie a décidé
d’établir des relations diplomatiques avec Israël. C’est une
décision courageuse, puisqu’elle a soulevé aussitôt
des protestations populaires et universitaires à Nouakchott, accompagnées
de remarques acerbes du secrétaire général de la Ligue
arabe. Sous le parrainage du gouvernement américain, l’accord, à
ce sujet, entre les deux parties, Israël et la Mauritanie, a été
l’occasion d’une discrète cérémonie à Washington
même.
Mme Albright, qui a le sens de l’humour, en a profité pour déclarer: “Cet accord favorisera le processus de paix”. *** La Mauritanie se trouve à quelque 7.000 kilomètres des
frontières d’Israël et de la Palestine. Comment son initiative
peut-elle accélérer le processus de paix entre Palestiniens
et Israéliens qui n’ont pas fini de dresser la liste de leurs divergences?
Ou entre Israéliens, d’une part et, d’autre part, Syriens et Libanais
qui n’ont même pas encore pris langue?
*** On a vu comment il a élevé au grade de général son représentant dans les camps palestiniens du Liban, M. Aboul-Aynaïne, au moment où cet homme est condamné par contumace par la Justice libanaise pour formation de “bandes armées”. Il l’a, en outre, nommé membre de son Conseil de Sécurité et de son Assemblée nationale. Pourquoi les réfugiés palestiniens éprouvent-ils le besoin de s’armer? C’est, aussi, une question à laquelle on n’a pas encore de réponse. A quoi joue M. Arafat au Liban et pour le compte de qui? La tragique aventure de 1975, s’était achevée dans le sang, avec l’intervention militaire d’Israël, en 1982, l’évacuation de M. Arafat et de ses troupes par le port de Beyrouth. Aujourd’hui, M. Arafat opère, la main dans la main de M. Barak, entouré “d’experts” de la CIA, pour faire la paix et ériger son Etat. A quoi sont censés servir un général et des armes dans les camps du Liban? Pour se battre contre qui? Pour conquérir quoi? Quel est l’ennemi? Le silence du gouvernement libanais à ce sujet est aussi bizarre que le comportement de M. Arafat. M. Salim Hoss s’est contenté de déclarer que le cas du nouveau général des camps de réfugiés est une affaire de procédure judiciaire. C’est un peu court comme réponse. On conçoit bien le souci du chef du gouvernement de ne pas jeter de l’huile sur le feu. Il y a tout de même de la part d’Arafat un défi caractérisé. Qu’un condamné par contumace puisse obtenir la révision de son procès dès qu’il se livre à la Justice, c’est la règle et c’est une échappatoire pour sauver la face à tout le monde. Mais que M. Arafat puisse exiger, via la Ligue arabe, l’annulation pure et simple par le Pouvoir exécutif d’un jugement d’un tribunal, cela donne la mesure du respect que porte le chef de l’Autorité palestinienne à l’organisation des pouvoirs libanais. C’est trop lui demander. *** En définitive et dans tous les cas, de quoi s’agit-il?
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