PROJET SEDITIEUX

par EDOUARD BASSIL
“La solution ne viendra ni du Vatican ni d’Iran”, a déclaré, il y a quelques jours, un membre du conseil municipal de Nazareth, croyant ainsi pouvoir régler le litige opposant ses collègues, à propos de la mosquée que la communauté musulmane veut construire dans cette ville, près de l’église de l’Annonciation, l’un des lieux de culte le plus importants de la chrétienté. Car c’est là où l’archange Gabriel a fait “l’annonce à Marie”.
“Ni du Vatican, ni d’Iran”... mais d’Arabie séoudite. En effet, un haut responsable du royaume a préconisé une solution de moyen terme, en suggérant d’édifier la mosquée sur un emplacement éloigné de l’église - pour éviter les heurts entre chrétiens et musulmans - tout en promettant de contribuer aux frais de construction de l’édifice... dont la première pierre a été posée mardi au même endroit.
Les chefs de la communauté mahométane ont fait la sourde oreille à cette proposition pour le moins sage, forts de la décision israélienne d’autoriser la juxtaposition de l’église et de la mosquée... Et ce, en dépit de la protestation de la hiérarchie chrétienne qui a fermé les églises pendant deux jours, pour manifester sa réprobation; elle risque de recourir à la même mesure au cours des fêtes de fin d’année. Ce qui priverait l’Etat hébreu d’imposantes rentrées en devises que lui apportent à cette occasion les pèlerins.
Israël a donc joué sur la corde confessionnelle, bien qu’un tel projet porte les germes de la sédition et de la discorde. “Diviser pour régner”: Ehud Barak espère de cette façon brouiller chrétiens et musulmans et, partant, affaiblir le “front arabe”, en prenant le parti des seconds contre les premiers...
Mais cette politique du pis-aller adoptée, en dépit de la mise en garde du Saint-Siège se retournera, en définitive, contre l’Etat hébreu et sera pour lui une nouvelle source d’ennuis, de drames et de malheurs... 

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