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POUR UNE LOI ELECTORALE A LA DIMENSION DE LA PATRIE
Le projet de loi électorale continue et, pour cause, à entretenir une controverse et son élaboration, retardée par les divergences autour du découpage des circonscriptions, interviendra avant la fin de l’année. Le chef de l’Etat a affirmé qu’il visera un double objectif: assurer une saine représentation de la volonté populaire et l’intégration nationale. Le président Lahoud en a discuté de nouveau mardi avec le chef du gouvernement.
 

Parler de la nouvelle loi électorale est devenu aussi rébarbatif que l’histoire du pichet à huile.
D’abord, en ce qui concerne l’élaboration de la loi, on s’est perdu jusqu’ici en conjectures sur la date à laquelle elle serait promulguée.
Le chef de l’Etat a tranché le débat en affirmant, dimanche, que la loi sera prête avant la fin de l’année et, de plus, “elle sera confectionnée à la mesure de la patrie et non des personnes”. Le président Lahoud l’a assuré à ses visiteurs du dernier week-end. Comme il tient toujours ses promesses, on peut être sûr qu’il tiendra parole.
Il faudra, alors, en finir avec la controverse portant sur le découpage des circonscriptions. A ce sujet, des voix se font entendre protestant contre une éventuelle division de Beyrouth et du Liban-Nord en deux ou trois circonscriptions.
En tête des protestataires, figure le chef du gouvernement qui se range sur ce point à l’avis de son prédécesseur, M. Rafic Hariri. Les deux hommes (et adversaires politiques) proclament leur attachement à l’unité de la capitale au plan électoral. “Parce que, précise M. Salim Hoss, la ville constitue une unité autonome... Etant en même temps un mohafazat et un caza, elle ne peut être morcelée, d’autant plus qu’elle constitue le modèle même de la coexistence”.
Pour le moment, la tendance est, semble-t-il, en faveur du mohafazat et les principaux griefs émis à propos de cette formule sont au nombre de deux; Primo, elle rend la tâche difficile, voire impossible, aux  candidats  indépendants, lesquels ne peuvent tenir tête à des adversaires réunis dans une même liste, ayant mobilisé toutes leurs forces et même usant de la “puissance de l’argent” pour garantir l’élection de tous les colistiers.
Secundo, cette formule favorise la “féodalité politique”, en ce sens que les leaders dits traditionnels, de moins en moins nombreux, ont toute latitude de former une liste de candidats, généralement de leur bord et d’une même couleur, tellement bien structurée, qu’elle barre la voie du parlement à tous leurs concurrents.
“En revanche, elle raffermit la solidarité et la coopération entre les communautés, ce qui se répercute en même temps sur l’électorat”.
Cependant, ou ne peut tourner une oreille sourde à ceux  - Bkerké en tête - qui préconisent l’adoption de la petite circonscription, parce que celle-ci assure une meilleure représentation de la volonté populaire, les candidats à la députation étant mieux connus des électeurs.
Quoi qu’il en soit, il faudrait opter pour la formule la plus valable celle qui, dans l’optique du président de la République, garantit une véritable représentation au sein de la Chambre et, surtout, l’intégration nationale.
La nouvelle loi électorale doit donc traiter toutes les régions et les communautés sur le même pied d’égalité, pour effacer les séquelles d’une loi inique ayant faussé le régime d’assemblée, sur base de laquelle ont été organisées les législatives de 92 et de 96... 


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