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LOI ÉLECTORALE: HOSS NE PROVOQUERA PAS UNE CRISE DE POUVOIR
Tout en se prononçant en faveur de “l’unité électorale” de Beyrouth, le président Salim Hoss ne s’opposerait pas à son découpage en deux ou trois circonscriptions, si les deux tiers du Conseil des ministres et la majorité de l’Assemblée donnaient leur agrément. Le chef du gouvernement en a discuté mardi avec le ministre de l’Intérieur (notre photo), après que celui-ci eut présidé une réunion de la commission ministérielle chargée de mettre le projet de loi électorale dans sa forme définitive.
 

La loi électorale continue à entretenir la controverse autour, notamment, du découpage des circonscriptions. A ce sujet précis, la polémique rebondit entre le chef du gouvernement et son prédécesseur.
M. Rafic Hariri ayant prétendu que le président Salim Hoss est déterminé à morceler Beyrouth en plusieurs circonscriptions, “parce qu’il y trouve son intérêt”, le chef du gouvernement a infirmé cette allégation.
De plus, il lui prête l’intention de vouloir bloquer le projet de loi électorale, en n’y apposant pas sa signature, si ce dernier était approuvé en Conseil des ministres, afin d’entraver sa transmission à l’Assemblée nationale, surtout s’il n’était pas élaboré dans le sens préconisé par M. Hoss.
Naturellement, le Premier ministre a nié catégoriquement cette éventualité. Et tout en réitérant son attachement à l’unité de la capitale au plan électoral, il qualifie “d’hérésie constitutionnelle”, le fait pour le président du Conseil de ne pas signer un texte gouvernemental, surtout s’il est approuvé par les deux tiers des membres en Conseil des ministres, “ce qui, observe-t-il, ouvrirait la voie à une crise de pouvoir”.
Le président Hoss est conséquent avec lui-même, car tout en s’attachant à l’unité de la capitale, il se dit disposé à souscrire à la volonté des deux tiers des ministres et, ultérieurement, à celle de la majorité parlementaire.
Cependant, les divergences portent, actuellement, moins sur le découpage des circonscriptions - la “formule des 13 ou des 14” étant virtuellement adoptée - que sur le plafond des dépenses permises aux candidats à la députation, comme sur l’égalité pour ces derniers quant au temps qu’ils ont droit à l’antenne dans tous les médias.
Ceci réduirait la “puissance de l’argent” dans la consultation populaire et, partant, donnerait leur chance aux candidats représentatifs non fortunés.
Pour en revenir à la polémique Hoss-Hariri, elle prend, cette fois, un ton plus acerbe et direct. Sans citer nommément son prédécesseur, le Premier ministre l’accuse “d’exploiter son empire médiatique - “Future Television” et le journal “Al-Moustakbal” - à des fins politiques et personnelles, en cherchant à manipuler l’opinion publique... oubliant que les gens sont suffisamment conscients et lucides pour savoir distinguer le vrai du faux”.
Sur un autre plan, il y a lieu de mentionner les idées développées par le cardinal Sfeir dans sa dernière homélie dominicale, dans laquelle il s’est prononcé en faveur d’une véritable culture démocratique pour l’électeur, l’habilitant à exercer ses droits et à accomplir ses obligations de citoyen.
“L’essentiel, dit-il, n’est pas de voter pour le candidat pouvant assurer des services personnels, mais pour celui qui place l’intérêt national au-dessus de toutes les considérations”, partant du fait que le principal rôle du parlementaire est celui de “législateur” et non de “courtier”, lequel ravale la mission du député.


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