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POUR UN CABINET D’UNION EN PRÉVISION DES NÉGOCIATIONS DE PAIX
Après la relance du processus de paix sur le volet syro-israélien, on s’attend que les pourparlers libano-israéliens reprennent incessamment. Qui dirigera la délégation libanaise? D’aucuns préconisent la nomination d’un ministre titulaire des A.E., en remplacement du chef du gouvernement et de la diplomatie. Il serait question, dit-on, de charger le ministre de l’Intérieur - en sa qualité de ministre p.i. des A. E. - de diriger cette délégation. Mais ne serait-il pas préférable de constituer un Cabinet d’union?
 

A l’occasion de la relance des négociations de paix sur le volet syro-israélien, le Liban se trouve dans l’expectative et prend ses dispositions en prévision de la reprise de ses pourparlers avec l’Etat hébreu.
Est-il prêt pour cela et ses dossiers ont-ils été mis au point, pour permettre à ses porte-parole officiels de soutenir, avantageusement, les discussions avec leurs interlocuteurs israéliens? La réponse à cette double question doit être positive, mais il s’agit de désigner le chef de la délégation libanaise et ceci poserait un problème, si elle devait être dirigée par le chef de notre diplomatie, qui cumule les charges de chef du gouvernement.
Or, le président Hoss ne pourrait pas s’occuper, en même temps, des dossiers internes et diriger les négociations avec Israël. Aussi, d’aucuns préconisent-ils la nomination d’un ministre titulaire des Affaires étrangères pour s’acquitter de cette mission délicate.
D’autant que les pourparlers semblent devoir être longs et difficiles. Il faut s’attendre à des négociations dures qui seront suivies d’un round non moins compliqué au plan des multilatérales, lesquelles auront à débattre de questions aussi sérieuses que sont celles de l’eau, des frontières et, surtout, des réfugiés palestiniens.
A cela est venue s’ajouter une nouvelle question qui était occultée jusqu’ici, celle des dédommagements que le Liban se propose d’exiger de notre voisin du Sud, en contrepartie du grand préjudice, d’ordre matériel et humain, causé à notre pays et à notre peuple par ses agressions destructrices et meurtrières, sans perdre de vue les dégâts causés à nos infrastructures: les centrales électriques, les ponts et autres ouvrages, leur remise en état ayant nécessité des crédits considérables et des travaux dont certains ne sont pas encore achevés...
Naturellement, si les Israéliens manifestent de la bonne foi et l’intention d’en finir au plus vite avec les négociations, la paix sera instaurée et la région pourra, enfin, jouir de la paix, condition sine qua non de la stabilité et de la prospérité au Proche-Orient.
Au lieu de nommer un ministre titulaire des Affaires étrangères, il serait peut-être préférable d’envisager la mise sur pied d’un Cabinet d’union ou d’entente nationale, afin de dissiper les germes de discorde au plan interne, pour consolider le front intérieur et renforcer sa cohésion.
Dans cette étape particulièrement délicate, il nous faut mettre une sourdine à nos dissensions et à nos discussions byzantines. Car nous finirions, à Dieu ne plaise, par nous perdre et notre cause avec nous, en continuant à discuter du sexe des anges.
C’est le moment où jamais d’appliquer la clause de l’accord de Taëf préconisant la formation d’un gouvernement d’entente ou mieux encore, de salut public. 


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