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LOI ÉLECTORALE: LE DERNIER MOT EST AUX VOTANTS
Approuvé en Conseil des ministres, le projet de loi électorale a été transmis à l’Assemblée qui le ratifiera avant la fin du mois courant. Des griefs sont formulés contre le texte gouvernemental - la perfection n’étant pas de ce monde - mais le projet a été jugé “valable” et le découpage des circonscriptions “acceptable” par la majorité parlementaire. Puis, la garantie quant à la régularité du scrutin est assurée par le chef de l’Etat qui s’est engagé “à rester à égale distance de tous les candidats, tant loyalistes qu’opposants”.
 
 

Le projet de loi électorale approuvé, la semaine dernière, par le Conseil des ministres - et, fait paradoxal, le chef du gouvernement s’y est opposé - suscite, comme il fallait s’y attendre, une controverse, car la perfection n’est pas de ce monde. Aussi, tout texte gouvernemental ne peut satisfaire tout le monde.
Le projet en question peut être considéré comme “le meilleur possible” dans les circonstances présentes. Il n’est pas “honteux”, comme l’a qualifié M. Rafic Hariri et n’a pas été élaboré, spécialement la partie relative à Beyrouth, “contre le désir des députés de la capitale et de ses habitants” (sic).
De toute façon, il n’est pas plus “honteux” que la loi inique sur la base de laquelle ont été organisées les législatives de 92 et 96...
Tout compte fait, le nouveau projet assure le plus possible de justice et d’égalité; il a été mis au point dès que toutes les opinions exprimées ont mûri et après leur confrontation. Il sera suivi, ultérieurement, d’un projet déterminant le plafond des dépenses que les candidats à la députation auront la possi-bilité d’engager (ceci réduira la “puissance de l’argent” qui fausse la volonté populaire) et leur fixant le même nombre d’heures à l’antenne.
Le découpage du pays en quatorze circonscriptions électorales est critiqué, alors qu’il nous paraît plausible. Le morcellement de Beyrouth et du Liban-Nord - le rattachement de Bécharré à Dennieh et au Akkar - est présenté comme une “hérésie” et qualifié d’illogique. Parmi les griefs formulés à ce propos, nous retenons le suivant: “Il faut un hélicoptère à l’électeur bécharriote pour se rendre au Akkar”.
En réalité, il n’a pas besoin d’un tel appareil pour accomplir son devoir électoral et il lui suffira de voter dans sa localité.
Le rattachement de Bécharré à Dennieh et au Akkar a pour but, notamment, d’assurer le brassage des voix; en ce sens que le maronite, le grec-orthodoxe et le sunnite auront à élire les députés. Il en est de même pour la seconde circonscription du Liban-Nord groupant Tripoli, Koura et Batroun.
Cela s’applique, également, à la capitale dont le découpage de la manière dont il a été opéré, permettra l’élection des députés par un électorat mixte (ou multicommunautaire) sans placer certains d’entre eux à la merci de votants d’une même couleur ou confession.
On peut regretter, toutefois, que l’âge du vote n’ait pas été ramené à 18 ans. En ne l’ayant pas fait, on empêche 231.000 jeunes (10% des votants) de participer à la consultation populaire.
Fait à signaler: en dépit de son rejet du projet de loi électorale, M. Hariri - il l’a proclamé au cours du premier iftar de Ramadan offert en sa résidence de Koraytem - invite les Beyrouthins à se rendre nombreux aux urnes et à ne pas boycotter le scrutin. “Nous serons présents, a-t-il affirmé, dans les trois circonscriptions de la capitale et veillerons à faire représenter la femme et les éléments jeunes à la prochaine Assemblée nationale, celle-ci étant appelée à définir l’avenir du pays durant de longues années.” 


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