LA MALTRAITANCE DES ENFANTS:
UN PHÉNOMÈNE EN CONSTANTE AUGMENTATION

Depuis plusieurs mois, la Presse libanaise soulève fréquemment des cas révoltants d’enfants maltraités,
en dévoilant leur âge et leur identité. Notre pays a beaucoup enduré: les séquelles de la guerre sont profondes
et vingt années de troubles ont fait accroître le nombre de dépravés mentaux et sexuels. A quelques jours
du nouveau millénaire, porteur de tant de rêves et d’espoirs, on a du mal à croire que nos enfants, si fragiles et vulnérables, puissent être victimes de ce genre de violences aussi bien physiques que morales. Ce sujet peut paraître inadéquat en cette période de fêtes, mais étant donné l’augmentation rapide du nombre des enfants violés ou maltraités, il est impératif d’en parler à titre de prévention.
Tous les milieux sociaux sont touchés et nos propres enfants ne sont forcément pas à l’abri de ce genre
de sévices. Les images qui ont été présentées, dernièrement, sur les petits écrans, sont tout simplement choquantes. Cependant, en dévoilant l’identité de ces enfants, nous les traumatisons à vie. Dans une société comme la nôtre, ces êtres déjà fortement blessés dans leur enfance, seront à jamais montrés du doigt, sans parler du préjudice que la société peut causer à leur famille qui n’est peut-être pas forcément coupable. Quels sont les droits des enfants soumis à de mauvais traitements? Sommes-nous arrivés là, à cause de la pauvreté ou par manque de politique sociale?


Brûlures à l’eau chaude:  la négligence ayant des conséquences
graves sur le développement de l’enfant est une forme de maltraitance.


NAYLA MOUAWAD: RESPECTER L’INTIMITÉ DE L’ENFANT ET NE PLUS DÉVOILER SON IDENTITÉ
Pour en savoir plus, “La Revue du Liban” a rencontré Mme Nayla Mouawad, présidente de la Commission parlementaire des droits de l’enfant.
 
Mme Nayla Mouawad: “Les 
agressionssexuelles doivent être 
le plus sévèrement punies.”
Certains jeux électroniques, des films
mal censurés apparemment inoffensifs 
contribuent, indirectement, à la culture
de la violence. Ce petit garçon a 
reçu plusieurs coups de poings.

Ne pensez-vous pas qu’il est impératif de ne pas dévoiler l’identité des enfants maltraités?
Il est essentiel de respecter l’intimité de l’enfant et de garder l’affaire anonyme. Nous devons remercier les médias, car grâce aux journalistes, nous arrivons à savoir ce qui se passe et ces crimes sont dévoilés. Il faudrait, cependant, respecter une éthique pour ne pas dévoiler l’identité des victimes, quoique dans certains cas, les parents insistent à montrer l’enfant agressé.

Ne comptez-vous pas présenter une proposition de loi à ce sujet?
C’est une bonne suggestion et ceci devrait se faire.

Ne faudrait-il pas braquer davantage les lumières sur les agresseurs que sur les victimes?
Le nom de l’agresseur est toujours signalé, mais celui de l’enfant n’est pas oublié. De toute façon, une fois que le jugement sera rendu, le nom de l’agresseur va de nouveau être dans la presse et ce dernier recevra son châtiment.

RENFORCER LES PEINES
D’après la loi, que risquent exactement les violeurs?
On vient de nous communiquer la nouvelle loi et nous avons demandé l’alourdissement des peines. Ainsi, dans l’article 505 du Code pénal, la peine sera portée de cinq à sept ans, si l’enfant a entre 7 et 12 ans et le minimum de la peine sera de quinze ans si l’enfant n’a pas excédé 7 ans.
L’article 506 a, également, été modifié et les agresseurs seront punis des travaux forcés pour une période non inférieure à cinq ans.

Le nombre des enfants maltraités augmente. A votre avis, sommes-nous arrivés là à cause de la guerre, de la pauvreté ou surtout faute d’une politique sociale?
Effectivement, le nombre des enfants maltraités augmente. Il y a, tout d’abord, la pauvreté, le chômage, l’ignorance qui sont des raisons de base à travers le monde. En plus, la guerre a beaucoup détruit les valeurs familiales qui faisaient du Liban un pays privilégié. A cela s’ajoute le fait que certains parents se réfugient dans la drogue et l’alcool; de ce fait, ils deviennent très violents avec leurs enfants.
Du point de vue culture, le cinéma, les jeux électroniques prônent la violence. Il y a, également, le côté macho que nous avons dans ce pays et quand cette attitude se manifeste envers la mère, elle se retourne contre les enfants.
Les agressions sexuelles doivent être le plus sévèrement punies. Elles vont de l’âge de 2 ans, voire d’un an et demi (cas du bébé de Saïda) jusqu’à 18 ans. En général, la violence domestique représente 85% des cas de maltraitance des enfants.


Manque d’affection et violence exagérée: tel est le
cas de cette fillette fortement giflée à l’âge de 4 mois.

MANQUE DE POLITIQUE SOCIALE
De toute façon, il est évident qu’il y a un manque de politique sociale et, malheureusement, l’année dernière, on a économisé sur le budget des affaires sociales. C’est pourquoi, nous demandons que la somme prévue reste la même, mais il faudrait surtout vérifier les bien-fondés de certaines associations fictives sans être opérantes, elles sont bien protégées parfois pour des raisons politiques.

L’âge minimum de travail a été relevé de 8 à 14 ans en 1996. Ne  s’agit-il pas toujours d’un âge très précoce?
Je pense, effectivement, que c’est un âge très précoce. Cependant, à l’époque (fin 96), il n’y avait pas encore d’enseignement primaire obligatoire adopté il y a à peine un an et demi. Alors, à ce moment-là, si les lois sont appliquées et on n’envoie pas les enfants à l’école, on les jette dans la rue.

POUR UNE SCOLARISATION OBLIGATOIRE
Maintenant que la scolarisation est obligatoire, pourquoi ne pas modifier la loi?
J’attends que la loi de scolarisation obligatoire soit appliquée et l’élaboration par le gouvernement d’un agenda d’application, car nous n’avons ni les places, ni les locaux nécessaires, ni le niveau académique requis. Ceci relève du ministère de l’Education et des moyens dont dispose l’Etat.
Or, l’Etat n’a pas de baguette magique et les places nécessaires dans les écoles sont limitées. Ensuite, dans la reconstruction du Liban, on n’a pas donné les priorités qu’il fallait. On aurait dû accorder beaucoup plus d’importance aux écoles, ce qui n’a pas été le cas.
En attendant, je pense que la société civile et les gens devraient beaucoup plus aider tout ce qui touche à l’instruction. C’est notre principal capital et le droit de base d’un enfant. Au Liban, les gens sont beaucoup plus généreux dès qu’on parle d’un lieu de culte à quelle que religion qu’il appartienne.

Ne pensez-vous pas que la loi ne protège pas les enfants, surtout qu’il est presque autorisé de les employer à domicile?
Le Code du travail n’incluait pas les enfants qui travaillent à domicile et dans les champs. Depuis deux ans, la loi a été modifiée et le décret d’application doit venir du ministère. De toute façon, puisque la scolarisation est devenue obligatoire, ce problème devrait être résolu.

SECOURS AUX MINEURS EN DANGER
N’est-il pas possible de mettre en place des lignes téléphoniques d’appels d’urgence pour assistance aux mineurs en danger?
Ce sujet a été longuement traité au sein de la Commission des droits de l’enfant. Si on place des lignes téléphoniques, il faudra une très grande organisation pour pouvoir appeler jour et nuit. La personne appelée doit savoir comment traiter avec l’enfant menacé. L’idéal est de créer une cellule au ministère de la Justice et d’admettre des assistantes sociales dans les postes de gendarmerie.
On peut, également, installer une ligne téléphonique liée au ministère de la Justice, mais le problème dans ce cas est que les gens sont capables de téléphoner pour un oui et pour un non. Nous sommes en train d’étudier tout ceci; les juges pour enfants devraient être spécialisés; on a aussi besoin de locaux et de moyens financiers. J’espère que ceci pourra se faire d’ici un an et demi.
Le côté positif de l’affaire est que, dans la société, l’opinion publique est de plus en plus consciente que les enfants ont des droits, chose qu’on ne reconnaissait pas auparavant. Aucun pays au monde n’a encore trouvé la solution idéale.

Existe-t-il au Liban un marché de prostitution infantile?
Les enfants dans les rues ont beaucoup diminué grâce aux mesures prises dernièrement. Ils représentaient un terrain très fertile à la prostitution infantile.
Il y a un an, quand je disais que le Liban risque de devenir une étape importante dans le tourisme sexuel, tout le monde a été choqué. Heureusement qu’aujourd’hui, le problème des enfants de la rue a considérablement diminué avec l’aide des campagnes de presse de la Première Libanaise, du ministère des Affaires sociales et du Travail.


DR GERBAKA: UN ENFANT ABUSÉ SERA  UN ADULTE ABUSEUR
Le Liban est un pays où une partie des enfants ne peut pas être soignée pour des raisons principalement matérielles; où un grand nombre d’enfants travaillent encore et où certains n’ont pas de place dans les classes primaires, alors que l’éducation est obligatoire.
 
Dr Bernard Gerbaka: “On n’a pas 
le droit de frapper un enfant. J’y 
suis tout à fait contre, car ceci ne
sert strictement à rien. Un enfant 
maltraité sera un adulte abuseur”.
Ce garçon a été brûlé avec une cigarette.

L’enfant y est agressé par les bombardements ou saute sur des mines...
Si nous voulons une société bâtie sur des valeurs, c’est par nos enfants que nous devons commencer et par les adolescents, les adultes de demain. Les parents doivent être très clairvoyants et courageux.
C’est ce que nous a déclaré le Dr Bernard Gerbaka, professeur-adjoint de pédiatrie à l’Hôtel-Dieu de France, membre de plusieurs associations pour la protection de l’enfant.
L’enfance maltraitée, dit-il, est difficile à définir parce que la définition dépend de la conception qu’a la société de l’enfance et de la maltraitance. Une société où les crimes d’honneur sont encore autorisés, où des mineurs portent des armes et où des enfants travaillent, est une société qui n’a pas encore mûri sa conception de la maltraitance et de l’enfance. Ceci étant, si l’on veut considérer la définition universelle de la maltraitance, c’est toute forme d’agression ou de négligence à l’égard de l’enfant.
L’agression morale est toute tentative d’humilier un enfant, même s’il n’en est pas conscient. Les adultes peuvent répondre à l’humiliation ou à la moquerie; les enfants sont incapables de le faire. Leurs défenses ne sont pas adaptées aux agressions de l’adulte.


Cliquer pour agrandir

TOUS LES MILIEUX SOCIAUX TOUCHÉS
D’après votre expérience, où, comment et dans quelles circonstances les enfants sont-ils agressés au Liban? Quels sont les milieux les plus touchés?
Tous les milieux sont touchés, sauf si l’on considère chaque type d’agression à part.
Les traumatismes portés aux nourrissons (traumatismes crâniens sévères, enfants secoués) sont, en général, l’acte d’un adulte mâle qui est soit alcoolique, soit drogué, soit délinquant ou présentant un problème psychologique sévère. Généralement, il s’agit de familles déchiquetées appartenant à des milieux défavorisés.
Quant aux abus sexuels, ils touchent tous les milieux sociaux sans exception.
Cela se passe, soit à domicile et c’est le père qui est le plus souvent responsable. Il peut s’agir d’un autre membre de la famille ou d’un employé de maison.
Les autres endroits où les enfants peuvent être abusés, sexuellement, sont des lieux où ils se trouvent en dehors de la maison, soit naturellement à l’école ou dans un lieu de travail. Il peut s’agir d’éducateurs d’école, de chauffeurs, etc...

Le nombre d’enfants victimes de mauvais traitements est-il en train d’augmenter ou serait-ce plutôt les abus qui sont davantage signalés?
Récemment, un congrès a réuni une quinzaine de pays arabes à Tunis où les abus d’enfants ont été passés en revue. Il s’avère que ce que nous voyons de l’enfance agressée, sexuellement, est le sommet émergeant d’un iceberg.
Un nombre très important d’enfants qui ne fait pas partie des statistiques est abusé, sexuellement et le plus souvent on ne le dit à personne.
Au Liban, les plaintes pour abus sexuels ont augmenté de manière significative en cinq ans. J’ai personnellement soigné des enfants abusés avant même que la société accepte leur existence. En 1996, il y avait déjà 6.000 plaintes pour abus sexuels dont la moitié concernait des mineurs. 85% étaient des filles.
Le ministère de la Justice n’a plus publié de chiffres. D’un côté, il faudrait éditer ces chiffres, mais de l’autre, il faudrait que toutes les plaintes soient traitées à huis clos; c’est une des exigences des défenseurs des droits de l’enfant.
La presse ne doit pas montrer les photos d’enfants abusés, ni dévoiler leurs noms. Les journalistes les agressent indirectement.
Le rôle du médecin n’est pas de tenir une conférence de presse pour se montrer à la télévision; son rôle est d’avertir la justice et de contribuer à l’éducation des personnes qui en sont responsables, en les aidant à mieux identifier les enfants abusés et en recommandant une prise en charge particulière à l’enfant, psychologique, soit-elle ou juridique.
 

A 2 ans, cet enfant illégitime a été 
volontairement écrasé par son père 
qui pensait pouvoir s’en débarrasser.
Ayant survécu à l’accident, quelles
séquelles pourrait-il garder?

A 4 mois, ce bébé souffre
d’une nécrose des pieds.

UN PHÉNOMÈNE DE SOCIÉTÉ
Quelles séquelles garde un enfant maltraité?
L’enfant maltraité n’oublie jamais; il peut pardonner. Parfois, il se dévoile 10, 20, 30 ans plus tard et parfois, il ne se dévoile jamais. Des études effectuées en Europe et aux Etats-Unis avaient montré qu’entre 6 et 10% des personnes interrogées avaient été soumises à des abus sexuels pendant leur enfance (principalement des femmes). C’est donc un phénomène de société.
Il faut lutter contre ces abus et élaborer une loi sur l’extraterritorialité; c’est-à-dire que si j’habite le Liban et que je vais à Bombay faire du tourisme sexuel, il faudrait que je puisse être jugé au Liban à mon retour, même si je n’ai pas commis l’acte au Liban.
Si l’enfant survit à l’abus, les séquelles peuvent être aussi bien physiques que psychiques. Généralement, on voit assez facilement les enfants maltraités physiquement. La loi libanaise a tendance à considérer qu’il faut un instrument pour dire que c’est un abus physique (un fouet, une ceinture, etc...). Si l’enfant est frappé à mains nues, on parle d’éducation sévère. Non! Ceci n’est pas le cas. Il faut délimiter clairement qu’on n’a pas le droit de frapper un enfant. J’y suis tout à fait contre, car ceci ne sert strictement à rien. Un enfant frappé, sera un adulte frappeur. Il faudrait punir l’enfant en lui expliquant la raison pour laquelle il a été puni; il pourra ainsi reconnaître le faux du vrai sans craindre seulement l’adulte. 90% des enfants au Liban sont frappés, la plupart d’entre eux pensent que c’est un bon moyen d’éducation et qu’ils agiraient de la même façon une fois adultes.


Cette fillette de deux ans, ne s’arrêtant pas de hurler, a été transportée en urgence. Suite à une radiographie, il s’est avéré qu’une aiguille avait été plantée dans sa gorge pour la faire taire. Après un examen très minutieux, le médecin a découvert plusieurs autres aiguilles dans le corps de l’enfant introduites quelques mois auparavant.

***

Le drame atroce vécu par le petit garçon de Tripoli, martyrisé et transporté à l’hôpital islamique de la ville, a suscité des réactions révoltées de la part de nombreuses personnalités politiques exigeant qu’on protège l’enfance. Quand les lois seront-elles réellement appliquées?
Rappelons que cet enfant de 3 ans à peine, dont les parents sont en prison, a été transporté en urgence à l’hôpital, par sa tante, souffrant de multiples brûlures et blessures. Son oncle, Mamdouh Kanjo, soupçonné de l’avoir torturé, est toujours en fuite et à l’heure où nous rédigeons ces lignes, la police continue à le rechercher. En attendant, l’état de l’enfant est stationnaire; il a besoin d’une assistance psychologique sérieuse et ses avocats ont demandé à son père une procuration pour le représenter.
La violence reste le sujet tabou des sociétés démocratiques. Ce qui a changé est notre intolérance sans cesse croissante à l’égard de la maltraitance.
Parents et éducateurs sont les premiers concernés, surtout au niveau des règles de prudence qui doivent être clairement expliquées aux mineurs pour qu’ils puissent mieux se défendre.
Les valeurs morales, le sens du respect et de la solidarité devraient être consolidés.
Il est grand temps de regarder la réalité en face. Ces enfants sont le Liban de demain.
 
CE QUE LA LOI CONDAMNE
Dans le Code pénal.
L’article 505 du chapitre des attentats aux mœurs condamne toute personne qui aura commis l’acte sexuel avec un mineur de moins de quinze ans, à des travaux forcés à temps.
Le minimum de la peine sera de cinq ans, si l’enfant n’avait pas douze ans révolus.
L’article 506 précise: L’acte sexuel commis avec un mineur de quinze à dix-huit ans par son ascendant légitime ou naturel, son allié dans la ligne ascendante et toutes personnes exerçant sur lui une autorité légale ou de fait, ainsi que par les serviteurs desdites personnes, sera puni des travaux forcés à temps.
L’article 186 de la loi autorise les corrections infligées aux enfants par leurs parents ou leurs maîtres, dans la mesure où elles sont tolérées par le commun usage.
A la question: Les parents ont-ils le droit de s’opposer à une décision judiciaire concernant la garde de leurs enfants dans des organismes spécialisés? Me Fady Moghaïzel précise: Seule la décision du tribunal est prise en compte. 
TÉMOIGNAGES
Caroline K. a, aujourd’hui, 27 ans et est mère de deux enfants. De famille bourgeoise, elle garde de très mauvais souvenirs de son enfance. Ses parents la laissaient, régulièrement, seule avec les employés de maison qui la battaient pour un rien. Quand elle se plaignait, tout le monde refusait de la croire. En l’accompagnant à l’école, le chauffeur la tripotait souvent en prétendant qu’il l’aimait. A 17 ans, elle a quitté la maison et s’est mariée. Elle garde, néanmoins, un sentiment de frustration et d’anxiété envers son entourage...
Fady A. (24 ans): J’ai tenté, dit-il, à plusieurs reprises de me suicider. Tout a commencé, le jour où le responsable de cycle m’a demandé de passer à son bureau; j’avais 11 ans à l’époque et il a commencé à me toucher partout et à me dire que tout ceci était normal, mais que cela devait rester un secret. Je ne comprenais pas ce qui se passait et il me mettait les meilleures notes scolaires pour me récompenser...
Le jour où j’ai tout compris, j’ai voulu en finir! Il a commencé à me menacer. J’ai appris, par la suite, qu’il a eu ce comportement avec plusieurs élèves. Ce type est, actuellement, directeur d’école... Je sens que ma vie est un cauchemar; les filles me font peur et je ne sais plus quel est le vrai chemin à prendre. Je crois que je ne comprends plus la notion des valeurs... 
COMPORTEMENT DE L’ENFANT SOUMIS À DE MAUVAIS TRAITEMENTS
1 - Violence physique:
* Méfiance à l’égard du contact des adultes
* Inquiétude lorsque d’autres enfants pleurent
* Comportement extrême (agressivité, retrait)
* Peur des parents
* Crainte de rentrer chez soi
* Récit des blessures ou des négligences
* Anxiété à l’occasion d’activités normales

2 - Manque de soins:
* Fatigue permanente
* Mendicité, vol de nourriture

3 - Cruautés mentales:
* Tics 
* Comportement trop facile

Le petit enfant qui subit la violence s’identifie à l’agresseur: il comprend qu’il vaut mieux être du côté de celui qui donne les coups. 

PAR NADINE FAYAD COMAIR

Home
Home