Le Liban sur la corde raide?
Un journaliste belge en vacances récemment au Liban, a exprimé,
en quelques mots, ses impressions sur le pays des Cèdres.
N’étant ici qu’à titre personnel et non professionnel, il
a préféré garder l’anonymat.
Ce qu’il nous a confié?
Textuellement:
“Le Liban est sur la corde raide. Il oscille entre l’horreur et le sublime.
“De quel côté va-t-il basculer? Sachant que du sublime aux
abîmes, il n’y a qu’un pas...”
Ce qui l’a le plus marqué?
Les différences sociales, économiques, culturelles, à
croire qu’on est dans divers pays, quand on change de quartier et, à
plus forte raison, de villes.
Les contrastes sont inexprimables.
Il faut visiter le Liban pour y croire.
***
La complainte des héritiers
Deux constantes dans les discours des responsables.
- La référence et la déclaration d’amour envers la
“chère sśur”.
- Le “lourd passif” que l’on a hérité du gouvernement précédent.
Le gouvernement et la Chambre des députés actuels comprennent
de nombreux avocats!
Les responsables auraient donc dû savoir qu’en matière de
“succession” la vocation héréditaire n’est pas contraignante.
Les responsables, c’est-à-dire les ministres, sont toujours libres
d’accepter ou de refuser la succession.
En cas d’acceptation pure et simple (ce qui est le cas), il y a substitution
complète de l’héritier (le gouvernement actuel) au défunt
(le gouverne-ment précédent). Le passif héréditaire
du défunt devient un élément du passif personnel de
l’héritier, qui en répond sur tous ses biens.
Donc une succession s’accepte ou se refuse! Elle ne peut être sélective!
Le gouvernement ne peut donc pas accepter tous les avantages légués
par le précédent gouvernement: surmajoration de leurs indemnités,
des bureaux, des résidences somptueux, des voitures de fonction
luxueuses, de nombreuses allocations juteuses telles que frais de représentation,
de secrétariat, de transport, de voyages sans compter toutes sortes
d’exemptions.
Si les membres du gouvernement sont conséquents avec eux-mêmes
et logiques, ils devraient à la manière du président
vénézuélien, Hugo Chavez, renoncer à tout ce
luxe, refuser toutes les majorations édictées par le précédent
gouvernement et revenir à la situation ante!
Qu’on cesse de seriner “le lourd passif” et d’occulter le très riche
actif légué par le précédent Cabinet.
Nous savons que la logique n’est pas le fort des responsables, en général
et des responsables libanais, en particulier.
Mais il y a une limite à tout.
Même à la crédulité et à la naïveté
des Libanais.
Qu’on arrête ce lavage de cerveaux ridicule, à l’aube de l’An
2000.
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“Dazvidanya”
Perestroïka et Glasnost
“Dazvidanya” (adieu ou au-revoir).
Pourquoi tout ce battage autour du “lourd passif hérité”,
sinon pour justifier le gel des augmentations, l’absence d’allocations,
d’assurance-vieillesse et de la nouvelle échelle des salaires due
aux retraités ou à leurs familles, ainsi que les arriérés
(sans leurs intérêts) depuis janvier 1999.
Pourtant, cette augmentation, cette application de la nouvelle échelle
a été appliquée à quelques privilégiés,
ainsi que leurs effets rétroactifs depuis janvier.
Car, en fait, la perestroïka (restructuration) et la glasnost (transparence)
ont vécu ce que vivent les roses... au Liban.
Les fonctionnaires du ministère des Finances refusent ou ne savent
pas répondre aux questions des intéressés.
Pourquoi ce secret autour du “Quand” et “Combien”... On ne sait ce qui
est pire: l’ignorance des responsables à ce sujet ou leur mutisme!
Et dire qu’on entre dans l’An 2000 avec une mentalité ottomane du
début du siècle!
Impossible de faire comprendre aux responsables que les retraités
ne sont pas des mendiants. C’est leur droit le plus absolu et non pas un
privilège qu’on leur accorde. Mais allez expliquer cela à
des responsables que l’on “admire” à la TV au cours de leurs séances,
souvent affalés dans leurs fauteuils, souriants ou hilares devant
les caméras, somnolents ou bavardant avec leurs collègues.
Quand vous demandez aux responsables: “Comment payer les factures de fin
d’année?”, seul le silence répond à ces questions!
Pourtant, puisque ce ministère des Finances gèle les augmentations
et la “nouvelle” échelle des salaires (vieille de plus de quinze
mois), il ne serait que juste que ce même ministère gèle,
aussi, les factures des ayants-droit qui n’ont encore rien reçu.
Mais à qui parler?
Et même si l’on parle qui comprendra?
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Des hommes plus égaux que d’autres
Qu’est-ce qui a changé au Liban?
“Les pistons”.
Dans un moment d’euphorie naïve, on avait pensé que l’ère
des pistons était bel et bien révolue.
Mais c’était sans compter sur le “génie” libanais. Car au
Liban plus cela change, plus c’est la même chose. C’est cela la démocratie:
“Tous les hommes sont égaux, mais certains sont plus égaux
que d’autres.”
Et dire qu’on s’était imaginé ne plus avoir à ressortir
le célèbre quatrain d’Apollinaire:
“Incertitude, ô mes délices!
Vous et moi nous nous en allons,
Comme s’en vont les écrevisses,
A reculons, à reculons.”
Bon anniversaire Les anniversaires des VIP’s sont nombreux ces mois de décembre et janvier. • Le Premier ministre Salim Hoss célèbre son 70ème anniversaire le 20 décembre. • L’ambassadeur Fouad Turk, ancien secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, chargé de réorganiser l’Union Libanaise Culturelle Mondiale, célèbre son 68ème anniversaire le 22 décembre. • L’ambassadeur Abdel-Rahman Solh, président du Centre arabe pour les recherches juridiques et judiciaires, célèbre son 70ème anniversaire le 27 décembre (Presque le jumeau de Salim Hoss). • Madame Randa Berri est née le 1er janvier 1953. (Encore jeune, on peut divulguer son âge). • Le président de la République, le Général Emile Lahoud, est né le 12 janvier 1936. • Le chef du Législatif, Nabih Berri, est né le 28 janvier 1939. Bon anniversaire et longue vie à tous. |