A
ceux qui craignaient que le Liban soit marginalisé aux négociations
de paix, M. Farouk Chareh, ministre syrien des A.E., venu lundi au palais
de Baabda (notre photo) a dissipé l’équivoque, en affirmant
que “la Syrie a refusé de parler au nom du Liban ou de négocier
à sa place à Washington”... Il a dit encore que les pourparlers
sur le volet libanais seront repris après le second round des négociations
syro-israéliennes prévu le 3 janvier dans la capitale fédérale.
(Photo Dalati-Nohra).
Certains milieux dont le scepticisme atavique les fait douter des intentions
de la Syrie à l’égard du Liban, devraient en guérir
après avoir entendu M. Farouk Chareh affirmer à l’issue de
ses entretiens lundi au palais de Baabda: “Le Liban, Etat indé-pendant
et souverain, aura sa propre délégation qui négo-ciera
en son nom avec Israël. La Syrie refuse de parler au nom de ce pays
frère ou de négocier à sa place; elle le soutiendra
durant et après les pourparlers avec l’Etat hébreu.”
Le chef de la diplomatie syrienne a révélé, aussi,
que le président Hafez Assad a adressé à son homologue
américain, un message dans lequel il rappelle la position de Damas
telle qu’exprimée par son ministre des Affaires étrangères.
Celui-ci a également dissipé un point non encore élucidé
et donné une réponse nette et claire à une question
que les Libanais se posent: Quand le Liban se joindra-t-il aux négociations
de paix? “Très prochainement, assure M. Chareh, probablement après
le second round des pourparlers syro-israéliens prévu le
3 janvier prochain”.
Il a dit encore que les volets libanais et syrien sont indissociables,
Beyrouth et Damas devant continuer à se concerter et resteront solidaires
jusqu’à ce que le processus de paix atteigne sa finalité...
M. Chareh a tenu, d’autre part, à définir la position
de la Syrie envers la Résistance au Liban-Sud: “Il s’agit d’un sujet
libanais de l’unique ressort du Liban et nous approuvons toute décision
qu’il prendra à cet égard”. Aucune pression n’est donc exercée
sur le “Hezbollah” par Damas, pour l’amener à geler ses opérations
anti-israéliennes dans la région frontalière durant
la période où se dérouleront les négociations...
Puis, sans se montrer autant optimiste que Ehud Barak (lequel a déclaré
lundi: “Je ne suis pas sûr que les pourparlers avec la Syrie déboucheront
sur quelque résultat”), M. Chareh a rappelé les points devant
figurer à l’ordre du jour de sa prochaine rencontre avec le Premier
ministre israélien: retrait du Golan jusqu’aux limites du 4 juin
1967; du Liban-Sud et de la Békaa ouest jusqu’aux frontières
du Liban internationalement reconnues; les arrangements de sécurité;
la nature des relations à établir entre Damas et Tel-Aviv;
le calendrier définissant les modalités d’application de
l’accord à signer; enfin, les eaux et leur partage de manière
à ce que chaque partie prenne la part qui lui revient du précieux
liquide.
Cela dit et en plus des précisions fournies par M. Chareh, le
communiqué de la présidence de la République diffusé
après le départ du responsable syrien, fait mention des efforts
déployés par la Syrie, afin d’empêcher la marginalisation
du Liban et l’instauration de la paix à des conditions portant atteinte
aux intérêts de notre pays et à ses droits. |