L’implantation
des réfugiés palestiniens dans les pays d’accueil continue
à entretenir une vive controverse. Cette semaine, M. Azmi
Béchara, député représentant la minorité
arabe à la Knesset, a émis une malencontreuse réflexion,
disant que “des milieux libanais évoquent la question de l’implantation
du point de vue confessionnel, tout en prétendant vouloir assurer
à ses compatriotes le droit au retour...” Peut-on être plus
ingrat?
L’implantation des Palestiniens dans les pays où ils sont actuellement
établis - dont près de 500.000 en territoire libanais - continue
et, pour cause, à préoccuper les Libanais, d’autant que rien
ne laisse prévoir l’application de la résolution 194
exigeant leur retour en Palestine.
En vertu de cette résolution, les Palestiniens de la diaspora
ont droit au retour; ceux parmi eux qui ne veulent pas retour-ner préférant
s’installer, définiti-vement dans les pays d’accueil, ont droit
à un dédommagement dont le montant reste à fixer.
Or, l’Etat hébreu - il l’a proclamé expressémemt
- s’oppose à la réintégration par les Palestiniens
de leur patrie. L’Autorité palestinienne, quant à elle, est
incapable de les accueillir tous.
Ce problème pour le moins complexe, nécessite une action
intensive au plan international et la France a déjà soutenu,
par la voix du chef du Quai d’Orsay, que “le cas des réfugiés
palestiniens ne doit pas être réglé aux dépens
du Liban”.
A ce sujet, il y a lieu de faire état d’une malencontreuse réflexion
émise par M. Azmi Béchara, député représentant
la minorité arabe à la Knesset, qui a le toupet d’accuser
“certains Libanais de soulever le problème des réfugiés
et de l’implantation.... pour des considérations confessionnelles,
en prétendant défendre de la sorte l’identié de nos
frères du Liban” (sic). Mais passons!
Quant aux indemnités que le Liban a droit de réclamer
à l’Etat hébreu, elles sont, d’après les juristes,
de la nature des “dommages de guerre” et non d’ordre politique, pareils
à ceux qui seraient accordés aux colons du Golan, pour leur
permettre de s’établir ailleurs après leur retrait de cette
région syrienne.
C’est le même cas qui se présenterait, si la communauté
internationale acceptait de dédommager les Palestiniens de la diaspora,
pour les aider à retourner à la mère-patrie.
Le Liban aurait droit à des “indemnités de guerre” pour
trois cas précis: Primo, les dégâts causés à
l’aéroport international de Beyrouth, suite au raid qu’Israël
y a perpétré, détruisant au sol treize appareils de
la compagnie nationale d’aviation.
Secundo, les pertes en vies humaines et le préjudice matériel
occasionnés par le pilonnage d’un poste de la FINUL à Cana
où près d’une centaine de personnes ont été
mortellement atteintes.
Tertio, d’autres dommages causés par l’artillerie et les raids
israéliens aux maisons, aux écoles et aux cultures, le tout
dernier drame ayant eu lieu dans un établissement scolaire d’Arab
Salim où treize élèves ont été blessés,
quatre d’entre eux l’ayant été grièvement.
Dans tous les cas, une requête devrait être présentée
à la Cour internationale de Justice, instance ayant toute latitude
de statuer dans le sens qu’elle juge conforme au droit.
Cependant, les juristes opinent que la question des dédommagements
(de guerre ou politiques) pourrait être débattue dans le cadre
des négociations, tant bilatérales que multilatérales,
si les parties antagonistes veuillent bien y souscrire... |