XXÈME
BIENNALE D’ALEXANDRIE LIEU DE RENCONTRE DES CRÉATEURS
DES DIFFÉRENTS PAYS DU BASSIN MÉDITERRANÉEN
La Biennale
d’Alexandrie a, depuis toujours, constitué l’un des principaux mécanismes
d’une action culturelle et artistique qui contribue à créer
un dialogue fructueux entre les artistes et les intellectuels des pays
méditerranéens: l’Espagne, la Bosnie, l’Algérie, le
Maroc, la Grèce, l’Italie, la Turquie, la Tunisie, la Syrie, la
France, la Palestine, Chypre, la Croatie, le Liban, la Libye, l’Egypte.
Mlle Dima Raad, “commissaire”, à côté d’une œuvre de Georges
Merheb dans le pavillon libanais.
Salah Saouli.
Le comité de sélection de la XXème Biennale, la
dernière du XXème siècle, a pris en considération
la présentation d’œuvres d’artistes appartenant à plusieurs
générations, dont la production exprime l’actualité
des courants artistiques qui ont marqué ce siècle. Ces œuvres
immortalisent le romantisme, l’impressionnisme, le lyrisme, l’expressionnisme,
le symbolisme, le surréalisme, l’abstrait, etc...
Les quatre artistes peintres libanais sélectionnés pour
représenter le Liban à la XXème Biennale d’Alexandrie
sont: Georges Merheb, Nicole Ali Seif, Salah Saouli et Adel Kodeih. Le
commissaire était Mlle Dima Raad, responsable du département
des Arts plastiques au ministère de la Culture et de l’Enseignement
supérieur.
•Le talent de Georges Merheb est, avant tout, dans la suggestion. Pour
celui qui regarde ses œuvres, il n’y a pas un trait, une touche, une forme,
un ton de couleur qui ne soit inspiré par le besoin d’adapter aux
possibilités optiques une observation, une sensation, une émotion
éprouvée.
Partout, la forme est bien structurée, la composition bien équilibrée
et les harmonies colorées sont bien soutenues. Il y a des explosions,
des oppositions de valeurs, des dissonances et des consonances d’orangés,
d’écarlates et de bleus et une grande variété dans
leur étalement. Ici, la vigueur s’allie à la sensibilité.
Nicole Ali Seif.
Adel Kodeih.
•La force de la peinture de Nicole Ali Seif vient de sa faculté
de reproduire, non ce qu’elle voit, mais ce qu’elle ressent au fond d’elle-même.
Elle interprète ses fantasmes avec sincérité. Cette
probité inspirée se retrouve dans sa facture. Son dessin
souple et précis est celui d’un miniaturiste. L’opulence de ses
couleurs traduit l’intensité de son émotion. Le talent avec
lequel elle poursuit ses recherches, montre que son œuvre ne s’épuise
pas dans une imagerie commune, mais continue à sonder un art vers
lequel elle s’est tournée sans se leurrer.
•Salah Saouli veut un art où les disciplines traditionnelles
se marient aux découvertes et langages des courants actuels.
L’immobilité que prennent les choses et les éléments
dans ses peintures, exprime un certain réalisme poétique
très proche du réalisme magique, du surréalisme. En
effet, on ne sait plus si l’on est toujours dans l’univers visible, dont
les apparences semblent témoigner, ou dans un autre univers, dont
les règles et les rythmes prennent forme sous nos yeux. Ainsi naît
la poésie de cette ambiguïté.
L’art de Salah Saouli prend de nouvelles libertés avec un réel
détaché de ses aspects coutumiers.
•Les œuvres de Adel Kodeih n’ignorent pas les inquiétudes techniques
qui préoccupent les artistes de notre temps.
Le trait sensible de la main trace un monde entrecroisé de formes
et de couleurs, peuplé par des fantasmes. Les éléments
de la nature circulent devant le regard comme la matière d’un rêve,
ce qui leur confère une vie en transparence, éthérée,
irréelle et fluide comme un songe.
La subtilité des couleurs fraîches et délicatement
modulées est comme modelée sur la sincérité
de l’imaginaire.
A travers sa production, Kodeih traduit avec subtilité ce sentiment
qu’on nomme atmosphère.