I - SEULES LES
FRONTIÈRES SÛRES SONT LES FRONTIÈRES DE LA PAIX
II - L’AMÉRIQUE EST PARTIE ET Y A LAISSÉ
SON CŒUR...
Les
négociations entre la Syrie et Israël restent historiques,
même si Israël leur donne de petites dimensions, tel de se renseigner
sur le sort de personnes mortes ou disparues: Cohen, Ron Arad et des militaires
commandos.
Ces négociations peuvent changer le visage
du Proche-Orient, au terme de cinquante ans d’un conflit ayant connu plusieurs
guerres.
Le parrain est le président Bill Clinton
qui réunit le ministre el-Chareh et Ehud Barak, à l’effet
d’enjoliver son image en tant que président des Etats-Unis, par
un succès diplomatique devant cou-ronner son mandat.
Le pari a un poids éminent contrairement
à ce que certains croient, à savoir que Clinton accepte le
rôle du “médiateur” et du “courtier” honnête qu’il s’est
attribué. Par rapport aux autres négociateurs, le pari n’est
pas moindre. La marge de manœuvre pour eux est très étroite,
même s’ils sont dans une situation reposante, donnant l’impression
qu’ils parviendront, d’ici à quelques mois, à un accord restituant
entièrement le Golan à la Syrie dont elle avait été
amputée durant la guerre des six jours en 1967, pour être
annexé par Israël en 1981.
Le temps joue un rôle prééminent
dans l’accélération de la situation et le retour aux frontières
internationales légales. Par rapport à Barak, les frontières
sont politiques. Il lui est demandé de convaincre les Syriens de
ses bonnes intentions, spécialement ses concitoyens, dont les colons,
du fait qu’un acquis provient de la paix, plus grand que les pertes pouvant
découler de la restitution du Golan à ses propriétaires
légitimes. Etant donné que sa valeur stratégique s’est
réduite, en un temps où s’accroît la technique des
fusées et des satellites artificiels.
Il se doit d’imposer à ses compatriotes,
dans un climat dur et quasi-hostile, cette forte idée lancée
par le général pacifiste Matti Peled: “Les seules frontières
sûres sont les frontières de la paix”.
Et parfois, dans la confrontation du destin avec
violence, les véritables hommes d’Etat sont mis à l’épreuve.
- II -
Cent ans après la tutelle américaine,
le canal de Panama a été restitué à ce pays,
au cours d’une cérémonie modeste protocolaire, à laquelle
n’ont pas assisté le président Bill Clinton, ni le secrétaire
d’Etat, Madeleine Albright. Ils ont prétexté les négociations
syro-israéliennes, pour fuir une circonstance pareille non chère
à leur cœur.
Sous les pressions des militaires et des milieux
conservateurs qui ont manifesté de l’inquiétude suite à
la fin de la présence américaine armée dans le canal,
le président Clinton a tenté de négocier avec le gouvernement
d’Ernesto Perez Balladares, autour du maintien d’unités américaines
à Panama, sous prétexte de lutter contre la contrebande des
narcotiques.
Mais la présidente panaméenne,
Mireya Moscoso, élue depuis quatre mois, a refusé d’assouplir
sa position à ce sujet et proclamé, avec insistance, que
la relation militaire avec l’Amérique prendra fin le 31 décembre.
Au sein du parti républicain, des voix
ultra-conservatrices se sont élevées, pour proclamer que
la Chine profitera du retrait de l’Amérique, afin d’observer le
Canal, par l’intermédiaire d’une société fondée
à Hong Kong, “Lahutohison Whampoa”, spécialisée dans
la gestion des ports.
Les craintes des deux parties de voir la restitution
du canal approuvée en 1977 par Jimmy Carter au militant Omar Torrijos,
se transformer en cadeau empoisonné, ces craintes ne sont pas partagées
par l’Administration américaine.
Et le président Clinton qui a déclaré
n’avoir pas de preuves autour de la capacité de la Chine de paralyser
le transit, à l’instar de son administration, considère ce
retrait comme ayant un cachet semi-colonialiste, améliorant l’image
des Etats Unis en Amérique latine, sans porter préjudice
à la stratégie américaine, en raison de l’absence
de l’Union soviétique. |
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