Le président Salim Hoss en conversation avec
M. Melhem Karam.
DÉFICIT BUDGÉTAIRE ET PRIVATISATION
En ce qui concerne le déficit budgétaire, le président
Hoss précise qu’il sera réduit en vertu d’un plan quinquennal,
la privatisation pouvant aider à le résorber.
Quant au projet de loi électorale, le président du Conseil
indique qu’il doit faire l’objet d’une étude minutieuse au sein
de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, avant
d’être soumis, pour ratification, à la Chambre des députés
siégeant en séance plénière.
M. Hoss assure que les législatives de l’an 2000 se dérouleront
dans le délai prévu et il n’est nullement question de les
reporter, ne serait-ce d’une semaine.
A propos de Télé-Liban, il précise: “Un plan précédemment
mis au point prévoit le licenciement de fonctionnaires, ceux parmi
eux qui seront retenus devant être soumis à un test. S’ils
passent ce test avec succès, ils seront maintenus et, dans le cas
contraire, la compagnie devra les remercier.”
En réponse à une question portant sur l’étape
marquant l’instauration de la paix au P.-O., il prédit un essor
au plan économique dont jouira le Liban, - “ce pour quoi nous œuvrons
avec persévérance et un long souffle”.
D’autre part, il fait état des facilités accordées
aux investisseurs, en allégeant au maximum leurs formalités
auprès de l’administration étatique, en leur garantissant
une liberté d’action dans tous les domaines et au plus haut niveau.
LÉGISLATIVES ET RÉFORME
A propos des rumeurs selon lesquelles le mandat de l’actuelle législature
serait prorogé, M. Hoss rappelle qu’il y a eu un précédent
durant la guerre, étant donné l’impossibilité d’organiser
des législatives. “Ce n’est plus le cas aujourd’hui et rien n’empêche
la convocation du collège électoral. Toute prorogation de
la législature serait anticonstitutionnelle et, d’ailleurs, elle
n’est nullement envisagée”.
A la question: Vous attendez-vous à la révision du projet
de loi électorale de la part de l’Assemblée?, le président
du Conseil répond: “La Chambre est habilitée à apporter
à tout projet ou proposition de loi les modifications qu’elle juge
nécessaires. Quant à la demande d’invalidation, elle peut
être réclamée par une requête portant les signatures
de dix députés.”
Interrogé sur le point de savoir où en est la réforme
administrative, M. Hoss répond: “Nous avons tenté de réaliser
une réforme administrative; c’est une opération longue qui
a été entamée et n’a pas encore pris fin. Il faut
admettre l’existence au Liban d’une bureaucratie qui fait fuir les investisseurs,
aussi avons-nous transformé l’Institut pour l’encouragement des
investissements (IDAL) en un organisme unique chargé de hâter
les formalités des investisseurs et de quiconque voudrait réaliser
un projet en territoire libanais.”
A la suite de cette mesure, de nombreuses entreprises arabes et étrangères
se sont manifestées pour s’enquérir des conditions en vertu
desquelles elles peuvent investir chez nous. Au cas où la paix est
instaurée, il faudra s’attendre à un afflux d’investisseurs,
celle-ci garantissant la stabilité.