M. Michel Murr s’entretenant avec M. Melhem Karam.
LA DÉLÉGATION LIBANAISE AUX NÉGOCIATIONS
Puis, si la délégation doit être à l’échelon
ministériel, il faut nommer à sa tête un ministre-politicien
et non un technocrate.
Que prépare-t-on pour les négociations au double plan
personnel et du règlement prévisible?
Le dossier libanais sera mis au point dès que le Liban sera
invité à participer aux pourparlers, au cours d’une réunion
de travail avec le chef de l’Etat et le président du Conseil qui
doivent donner les directives adéquates. Quant aux titres principaux,
ils sont connus, notamment le retrait du Liban-Sud, de la Békaa-ouest,
du Golan et le sujet des réfugiés palestiniens.
Le projet de loi électorale approuvé en Conseil des
ministres, avant d’être ratifié par l’Assemblée, est-il
le “meilleur possible”? Est-il la conséquence d’un compromis ou
un choix entre deux maux?
J’avoue que la loi n’est pas parfaite, mais règle 80 pour cent
de nos problèmes. Nous aurions pu mettre au point un meilleur projet,
si nous n’étions pas confrontés à maints problèmes,
dont ceux des personnes déplacées et l’exode du Sud.
Qu’auriez-vous à répondre à ceux qui soutiennent
que le projet de loi électorale transgresse l’accord de Taëf
qui préconise le mohafazat en tant que circonscription électorale?
L’accord de Taëf préconise le mohafazat après un
nouveau découpage administratif. Aussi, le gouvernement se propose-t-il
de faire suivre le projet mentionné par un autre relatif au découpage
de l’administration étatique.
On dit que le projet de loi a été élaboré
à la mesure de certains hommes politiques, dont vous-même.
Qu’auriez-vous à leur répondre?
Si cela était vrai, j’aurais opté pour le mohafazat,
sans procéder au morcellement des districts. On a protesté
contre le partage du Mont-Liban en deux circonscriptions, parce que les
instances maronites qualifiées ont observé que les députés
de la communauté qui seraient élus sur les listes de Joumblatt
et de la mienne, seraient dix-neuf d’un total de trente-trois députés,
alors que les listes sont présidées par un druze et un grec-orthodoxe,
ce qui n’est pas admis à leur sens.
KARAM: LAHOUD, PROTECTEUR DES LIBERTÉS
A l’issue de sa rencontre avec M. Murr, le président de
l’Ordre des journalistes a fait la déclaration suivante: “Ce fut
une rencontre professionnelle au cours de laquelle j’ai exposé les
revendications de mes confrères. Comme d’habitude, le vice-président
du Conseil s’est montré réceptif et a manifesté un
esprit de coopération.
“Nous en avons profité pour évoquer les questions d’actualité
et tirer au clair la question de la désignation de M. Murr à
la tête de la délégation libanaise aux négociations
de paix.
“Une fois de plus, j’ai eu la preuve que M. Murr ne cache rien à
la Presse et se soucie de lui communiquer en permanence les informations
exactes, tout en lui rendant les services qu’elle mérite. D’autant
qu’à la tête de l’Etat se trouve un chef transcendant, un
président modèle et courageux, veillant sur la souveraineté
de sa patrie et de sa dignité; nous avons nommé le général
Emile Lahoud, protecteur des libertés au Liban.”