RÉTROSPECTIVE: L’ART LIBANAIS AU XXÈME SIÈCLE - 1915 - 1965
AU PALAIS DE L’UNESCO  UNE MANIFESTATION MARQUANTE

Dans le cadre de Beyrouth, capitale culturelle du monde arabe 1999 et sous le patronage de M. Mohamed Youssef Beydoun, ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur, la Direction des Affaires du cinéma, du théâtre et des expositions d’Arts plastiques au ministère de la Culture, organise une “Exposition Rétrospective”: l’Art libanais au XXème siècle: 1915 - 1965: une sélection d’œuvres faisant partie de la collection du ministère de la Culture.
 

“Fleurs”: Omar Ounsi.
“Groupe”: Farid Awad.
 
L’inauguration a eu lieu en présence de M. Mohamed Madi, directeur général du ministère de la Culture et de l’Enseignement supérieur; de nombreuses personnalités du monde politique, diplomatique, des arts et des lettres.
L’exposition groupe les œuvres de soixante artistes plasticiens: Gebrane K. Gebrane, Marie Haddad, César Gemayel, Omar Ounsi, Moustapha Farroukh, Georges Corm, Saliba Douaïhi, Rachid Wehbé, Khalil Zoghaïb, Salwa R. Choucair, Farid Awad, Chafic Abboud, Nicolas Nammar, Paul Guiragossian, Elie Kanaan, Helen Al-Khal, Georges Guv, Yvette Achkar, Aref Rayess, Jean Khalifé, Saïd Akl, Harout Torossian, Mounir Najm, Adel Assaghir, Joseph Terjan, Michel El-Mir, Halim Jurdak, Amine Sfeir, Amine El-Bacha, Barkev, Rafic Charaf, Cici Sursock, Nadia Saïkaly, Moustapha Haïdar, Hussein Badre Eddine, Samir Abi Rached, Juliana Seraphim, Rita David, Elias Abou Rizk, Yahya Yaghi, Michel Akl, Nicole Harfouche, Wajih Nahlé, Laure Ghorayeb, Mahmoud Amhaz, Odile Mazloum, Wahib Bteddini, Marie-Thérèse Ammoun, Hussein Madi, Moussa Tiba, Sophie Yéramian, Alfred Basbous, Michel Basbous, Moazzaz Rawda, Youssef Ghoussoub, Zaven Hadichian, Nazem Irani, Samih El-Attar, Rachid Semaan.
 

“Composition”: Nicolas Nammar.

“Sans titre”: Chafic Abboud.
 
On peut constater, à travers les œuvres exposées, que de 1915 à 1965, l’art libanais a pris un nouveau souffle et connu un éventail de tendances plastiques comparables à ce que l’on observe dans l’art occidental contemporain, mais avec une spécificité différente.
Dans une société reposant, à l’époque, sur des critères conservateurs tout en évoluant vers le modernisme, l’abandon d’une des fonctions, par excellence, de l’art traditionnel, “son caractère illustratif”, a amené l’artiste à mettre l’accent sur l’expression de ses émotions individuelles.
De telles circonstances permirent le développement d’un art qui devait aboutir à une véritable avant-garde, un art dominé par une soif de découverte, lequel, dirait-on, n’avait d’autre rôle que, d’essayer toutes les permutations possibles dans le domaine des moyens d’expression. Il suffit pour s’en assurer, de passer en revue les différents “isthmes” et courants qu’il a connus, au cours de cette période: impressionnisme, expressionnisme, futurisme, symbolisme, art abstrait, surréalisme, cubisme, etc...
 

G.D.: Dima Raad, Mohamed Madi, 
Hussein El Husseini, Zakaria Raad.

G.D.: Marwane Farès et 
Omrane Kaïssi visitant l’exposition.
 
Ces nombreuses tentatives nous donnent l’impression que l’art de cette époque était déjà un en-soi qui est son propre pour-soi, un mouvement privé de tout contact avec la “réalité” voire en contradiction avec elle.
Cette abondance de moyens d’expression et de styles constitue, au fond, un développement analogue à celui que l’on constate à cette même époque, à l’échelon mondial, qu’il s’agisse des moyens techniques, du mouvement des idées ou de l’expression plastique.
Réagissant avec des tempéraments très diversifiés, tout en refusant l’art des formules ou du seul métier, ces artistes ont recherché une mesure esthétique où s’équilibrent les exigences de leur tempérament, les leçons du passé et le besoin d’un ordre plastique nouveau.
 

“Groupe”: Paul Guiragossian.

Sculpture: Michel Basbous.
 
Leur art est un exemple frappant d’une démarche personnalisée où la maîtrise du métier, la hardiesse et la liberté apportent un souffle nouveau à la créativité; chez la plupart d’entre eux, la peinture, la sculpture, les mixed médias, etc... cessent d’être des techniques pour devenir une esthétique conceptuelle. Ils ont découvert leur mode d’expression selon leur tempérament et leur savoir en profondeur.
 

“Paysage”, de César Gemayel.
 
Les œuvres présentées à l’Unesco reflètent un défi formidable, l’expression de nouveaux langages plastiques, en accord avec l’évolution de la pensée contemporaine.
PAR NICOLE MALHAMÉ HARFOUCHE

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