Le démarrage fut pénible. Au premier jour des pourparlers,
le président Clinton n’ayant pas réussi à organiser
une réunion tripartite, s’était contenté d’entretiens
bilatéraux séparés avec Barak et Chareh. On craignait
un début d’impasse, les deux parties étant en désaccord
total sur l’ordre des priorités des dossiers à étudier.
Damas souhaitait commencer, tout d’abord, par les modalités du retrait
du Golan occupé en 67 et annexé en 81 par l’Etat hébreu,
alors que les Israéliens entendaient donner la priorité aux
questions de sécurité et à la normalisation des relations.
On se trouvait donc face à un obstacle de taille. Mais ni la
détermination du président Clinton, décidé
à faire la paix au Proche-Orient avant la fin de son mandat, ni
l’assiduité infatigable de Mme Albright qui suit pas à pas
le processus, n’allaient se laisser intimider par ce problème de
parcours. D’autant plus que les deux parties antagonistes affichent leur
volonté de parvenir à la paix.
LES OBSTACLES SURMONTÉS
Le président Clinton qui était retourné à
Washington, reprend, mardi 4 janvier, le chemin de la Virginie pour voler
au secours des négociations et leur donner un nouveau souffle. Il
remet le processus syro-israélien sur les rails, en organisant une
rencontre tripartite avec MM. Barak et Chareh en présence de Mme
Albright, pendant une heure de temps.
Le chef de la Maison-Blanche propose, ensuite, pour surmonter l’obstacle
initial, de créer quatre commissions conjointes de travail qui se
pencheront, simultanément, sur les dossiers de base: le tracé
des frontières, les relations diplomatiques, les problèmes
de sécurité et l’eau.
Dès mardi soir, il y a eu des discussions informelles sur ces
questions et le mercredi 5 janvier les commissions syro-israéliennes
ont entamé leurs travaux.
La tâche n’est pas facile et James Rubin, porte-parole de la
Maison-Blanche, devait indiquer “qu’il ne s’agissait pas de trouver un
accord en une seule session de discussion”.
L’EAU, QUESTION CRUCIALE
L’eau empoisonne les relations israélo-syriennes depuis le milieu
des années soixante. L’Etat hébreu qui souffre d’un déficit
chronique en eau, veut obtenir de la Syrie la garantie qu’un retrait du
Golan n’aurait pas de conséquences sur son approvisionnement en
eau et souhaite préserver son contrôle sur le lac de Tibériade.
Si le tracé des frontières reste conforme à celui
du 4 juin 1967, comme l’exige Damas, la Syrie reprendra pied sur les berges
du lac de Tibériade et pourra revendiquer des droits sur ce réservoir
d’eau et les sources du Banias.
On voit donc toute l’ambiguïté de cette question, c’est
pour cela, sans doute, que l’Etat hébreu, envisagerait, d’après
la radio israélienne, de proposer à la Syrie la création
d’une zone franche touristique autour du lac de Tibériade, pour
y maintenir son contrôle.
LE PRIX DE LA PAIX
Pour Israël, aussi, la paix a un prix bien élevé
et Ehud Barak aurait déjà soulevé cette question avec
le président Clinton. Tel-Aviv estime avoir besoin de 25 millions
de dollars pour reloger les 17.000 colons juifs installés sur le
plateau. Ceux-ci devraient être évacués en cas d’accord
avec la Syrie. Israël aura besoin de déplacer ses bases militaires
du Golan vers la Galilée et de déployer des systèmes
sophistiqués d’alerte. Il voudrait de même être dédommagé
pour toutes les infrastructures touristiques créées au Golan.
Le Congrès américain sera-t-il prêt à débourser
cette somme, à laquelle s’ajouteraient 240 millions de dollars pour
assurer le retrait de “Tsahal” du Liban-Sud?
Il faut attendre l’évolution des pourparlers pour savoir jusqu’à
quel point l’Amérique est prête à s’impliquer sur le
plan financier pour instaurer la paix au P.O.
ACCORD DE RETRAIT ISRAÉLO-PALESTINIEN
Le dossier israélo-palestinien a connu, le mardi 4 janvier, une détente suite à un double accord de retrait militaire de Cisjordanie conclu par les négociateurs en chef israélien, Obed Eran et palestinien, Saëb Erakat au cours d’une rencontre à Jérusalem. L’accord a eu lieu avec près de deux mois de retard sur le calendrier
des retraits militaires israéliens de Cisjordanie prévu par
le mémorandum de Charm el-Cheikh signé le 5 septembre. Le
premier retrait avait eu lieu en septembre comme prévu, le deuxième
butait depuis le 15 novembre sur un désaccord entre Palestiniens
et Israéliens sur la nature des régions que l’Etat hébreu
avait décidé d’évacuer de manière unilatérale.
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VINGT COPTES MASSACRÉS
EN HAUTE EGYPTE
Au village de Kochech, en Haute-Egypte, situé à 550 Km. au sud du Caire, des violences interconfessionnelles ont éclaté à partir du vendredi 31/12/99 entre coptes et musulmans, faisant au moins 20 morts parmi les premiers. “Les musulmans nous ont attaqués dans les maisons, les champs
et les commerces, affirme un copte blessé. Toute ma famille a été
tuée sauf moi”.
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