AU “CCF”, LE NAÏF AU QUOTIDIEN AVEC JULIE BOU FARAH,
PRIX HENRI MATISSE À LA BIENNALE DE NICE 1999

Par une démarche qui lui est particulière, Julie Bou Farah a développé son talent. Son art témoigne d’une force d’innocence, d’une célébration, sous des formes diverses, d’un “paradis enfantin”.
 

Un paysage.
La place du village.
 
Cette artiste va  au plus simple pour résoudre les problèmes de perspectives, de proposition de couleurs, qu’elle se pose d’ailleurs avec une certaine originalité. Seule la concerne la chose à dire et l’expression concrète de son rêve. Le métier est simplement pour elle une manière de s’exprimer avec le plus de spontanéité possible.
Le but de Julie Bou Farah est de communiquer une joie intérieure. Ses motifs préférés sont la place du village, une ronde d’enfants, une fête d’anniversaire, un repas familial, etc... mais, surtout, des lieux ou des scènes, extérieurs et intérieurs, illuminés par, les visages heureux des enfants.
Les souvenirs d’enfance constituent pour cette artiste une nourriture familière, mais aussi son environnement qu’elle ressent avec une grande sensibilité.
 

L’anniversaire
Jeux d’enfants.
 
La mise en scène de l’image utilise, de préférence, des espaces transparents, bidimensionnels, aux couleurs froides et chaudes: des rouges, des bleus, des ocres, des mauves, des verts, etc... qui forment de vigoureux contrastes. Une dialectique particulière se joue entre la présence objective de chaque figure et objet et leur potentiel symbolique. En variant à l’infini leurs qualités spécifiques et leurs modes d’interférence, non seulement des changements d’échelles interviennent au sein d’un même tableau mais, aussi, des différences de netteté et d’intensité colorée qui contribuent, avec les ruptures d’équilibre, à accentuer l’harmonie de la composition.
Les enfants sont partout présents dans les œuvres de Julie Bou Farah, même quand ils sont absents du tableau. Les visages portent en eux l’expression d’un monde merveilleux qui ignore les problèmes et soucis de l’âge adulte.
L’image que nous offre l’artiste n’est pas réaliste. Elle est la reconstitution imaginative d’un monde où se côtoient l’émotion et la distance, l’incommunicable et le rêve.
Le dialogue entretenu par l’artiste avec son tableau est exclusivement émotif. Cette émotion est signifiée dans le constat que nous donne l’image qui n’a plus, d’autre référence qu’elle-même. L’art de Julie Bou Farah attteint ici une grande charge émotionnelle. Elle entraîne le public dans le labyrinthe de ses visions multiformes, le charme, le séduit. Le tableau devient pur objet de jouissance, jouissance des yeux, jouissance du cœur, jouissance de l’esprit.
PAR NICOLE MALHAMÉ HARFOUCHE

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