A
la suite des incidents de Dennieh, certains ont parlé du “complexe
de frustration” pour justifier ou, tout au moins, atténuer la gravité
des attaques perpétrées par les intégristes contre
l’Armée libanaise. En fait, l’Etat devrait hâter l’exécution
des projets d’utilité publique, à l’effet de promouvoir le
développement équilibré dans les différents
districts. Ce problème a été évoqué
au cours de la dernière réunion de la commission parlementaire
des Finances (notre photo).
Les incidents graves de Dennieh, venant après d’autres remous
survenus aux abords des camps palestiniens au Sud et ailleurs, ont relégué
au second plan et même éclipsé tant de problèmes
requérant des solutions urgentes.
Sans perdre de vue des projets figurant au programme destiné
à promouvoir un développement équilibré dans
toutes les régions libanaises.
Le climat s’étant apaisé, les responsables et les organismes
qualifiés s’attèlent, de nouveau, à l’étude
de projets dont la réalisation est très en retard sur les
délais prévus. Ainsi, le ministre des Travaux publics et
des Transports a entamé une série de réunions consacrées
à l’examen de projets dont l’exécution est à la charge
du Conseil du développement et de la reconstruction. Un calendrier
sera établi, à cet effet, en vertu duquel il sera possible
de déterminer les causes du retard dans les travaux.
Les projets adjugés ont été passés en revue
et il est apparu que les formalités d’expropria-tion de biens-fonds
ont été, soient retardées soit gelées, en raison
du manque de crédits. Il a été décidé,
d’ores et déjà, de trouver ces crédits dans le plus
bref délai.
Au plan de la santé publique, une réunion a été
tenue en présence des ministres qualifiés, à l’effet
d’examiner les moyens d’assurer les prestations médicales, notamment
dans les “régions libérées”, tel Jezzine.
Le ministère de la Santé coordonnera son action avec
les organismes compétents, aux fins de hâter la construction
d’hôpi-taux ou de centres médicaux dans les districts et,
surtout, de procéder à leur équipement et à
l’affectation à ces établissements du personnel qualifié
dont ils ont un pressant besoin.
Un autre problème non moins important exigeant une solution
rapide a émergé, une fois de plus, celui relatif à
l’exportation des produits agricoles et, en tout premier lieu, les pommes
de terre.
Ce problème a nécessité une réunion urgente
de la commis-sion parlementaire des Finances en présence de deux
membres du gouvernement, les ministres de l’Agriculture et des Finances.
La réunion était, initialement, consacrée aux prévisions
budgétaires de l’Agriculture. Cependant, les protestations des producteurs
de pommes de terre ont contraint ladite commission à se pencher
sur leur requête.
Il s’agit, en fait, de l’impossi-bilité pour les agriculteurs
d’exporter le produit de leur récolte (25.000 tonnes sont toujours
immobilisées dans les entrepôts à Zahlé et ailleurs),
alors que, d’après le calendrier agricole signé avec l’Egypte,
ce pays submergera notre marché par des milliers de tonnes de pommes
de terre à partir du 1er févier prochain, ce qui posera un
sérieux problème de dumping...
Des démarches ont été entre-prises auprès
de l’ambassade égyptienne à Beyrouth et il est question de
dépêcher au Caire une délégation officielle,
afin d’examiner la possibilité d’ap-porter au calendrier agricole
égypto-libanais quelques modifi-cations susceptibles de sauver les
récoltes libanaises, sans causer de préjudice à celles
d’Egypte.
Il y a lieu de signaler que du-rant la réunion de la commission
de l’Agriculture, le ministre détenant le portefeuille de ce département
ministériel, a proposé le rétablissement de la politique
de soutien et le prélèvement de 25 milliards de livres pour
soutenir l’exportation des produits locaux.
Naturellement, une telle proposition requiert l’approbation du Cabinet;
puis, la ratification de la Chambre pour devenir exécutoire. |