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 L’ASSEMBLÉE RENIERA-T-ELLE LA NOUVELLE LOI ÉLECTORALE?
Trois membres de l’Assemblée: MM. Nassib Lahoud, Nadim Salem et Najah Wakim s’emploient à recueillir sept autres signatures de leurs collègues, sur le recours en invalidation de la nouvelle loi électorale, à présenter au Conseil constitutionnel une semaine avant l’expiration du délai légal. Reste à savoir si la Chambre des députés reniera une loi ratifiée il y a quelques semaines...
 
 

Près d’une semaine avant l’expiration du délai légal, trois députés: MM. Nassib Lahoud, Nadim Salem et Najah Wakim s’emploient à recueillir sept autres signatures, afin de pouvoir présenter au Conseil constitutionnel un recours en invalidation de la nouvelle loi électorale.
Les trois parlementaires estiment que “le principe de l’éga-lité a été violé”, en ce sens que le découpage des circonscriptions n’est pas le même partout: “Le Liban-Nord, observent-ils, est coupé en deux; la Békaa et Bey-routh, en trois; le Mont-Liban, en quatre”.
Les contestataires se réfèrent à l’arrêt que ledit Conseil avait rendu en 1996, dont il ressortait que les régions libanaises n’étaient pas toutes traitées sur le même pied d’égalité, alors que la volonté populaire était bafouée.
Mais le gouvernement de l’époque avait passé outre à cet arrêt et organisé les législatives sur la base d’une loi qualifiée d’inique, parce que les “déci-deurs” s’étaient prononcés en sa faveur.
La démarche de MM. Lahoud, Salem et Wakim a-t-elle quelque chance de passer? On peut en douter, car la Chambre renie rarement un texte qu’elle a ratifié quelques semaines plus tôt.
Puis, le bloc haririen, dont la première réaction après l’adop-tion du projet gouvernemental, avait été négative, semble avoir changé d’avis et d’attitude, sans doute parce qu’il juge une telle partie de bras de fer avec le Pou-voir perdue à l’avance. D’autant que sa nouvelle stratégie repose sur le principe ci-après: avec la légalité, contre le gouvernement.
On sait que les députés haririens s’étaient rangés le 22 décembre dernier, du côté des opposants au projet de loi électorale. Quatre-vingt-et-un membres de l’Assemblée l’avaient approuvé et quatre se sont abstenus, dont MM. Hussein Husseini et Boutros Harb, anciens partenaires du président Hoss au sein d’un même rassemblement politique.
En fait, la Chambre et, avant elle, la commission parlemen-taire de l’Administration et de la Justice, s’étaient montrées expéditives, le projet gouverne-mental ayant été adopté en un temps record.
Aussi, ne doit-on pas s’attendre à ce que le Législatif change le fusil d’épaule, pour la simple raison que les députés ayant ratifié le projet de loi sont assurés, à quelques variantes près, de conserver leurs sièges sous l’hémicycle.
D’ailleurs, lesquels parmi eux auraient suffisamment de courage pour manifester quel-que velléité de rébellion face aux inspirateurs du nouveau code électoral? D’ailleurs, ces derniers tiennent à certains leaderships locaux et il n’est nullement dans leur intention de les marginaliser ou de les affaiblir. 
Quoi qu’il en soit, la plainte des trois parlementaires (les trois “N”) aura pour avantage de faire bouger quelque peu la scène politique en la tirant de sa léthargie... 


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