LE RÔLE DU MOSSAD DANS L’ASSASSINAT D’EDMOND SAFRA

"Lorsqu’on connaîtra la vérité sur le décès, par noyade, de Robert Maxwell, magnat britannique de la Presse, on pourra clarifier les circonstances véritables de l’assassinat du milliardaire juif, Edmond Safra. Dans les deux cas, il faudra attendre des années pour éclaircir le mystère de leur fin tragique qu’ils ont emporté avec eux dans la tombe.”


Safra a été le premier banquier à attirer
les capitaux arabes en Suisse.

Ces propos ont été tenus par un expert français en matière de sécurité qui a joint ses doutes à ceux de tant d’observateurs autour de la “futilité” de la raison invoquée pour expliquer la mort de Safra, dont la fortune est évaluée à 10 milliards de dollars et que les milieux britanniques de la finance ont surnommé “l’homme énigme”.
Figure de proue de la finance et du business, ce milliardaire libanais de naissance, d’origine syrienne et de nationalité brésilienne, est mort dans des circonstances mystérieuses, le jour même où un décret officiel signé par le prince Rainier, lui conférait la nationalité monégasque, un tel privilège étant accordé, chaque année, à dix personnes seulement qui bénéficient de l’allègement des taxes et, surtout, de l’immunité, le citoyen de Monaco ne pouvant être extradé.

IL AVAIT PEUR DES TUEURS À GAGE
Après trois jours d’enquête, les autorités monégasques ont annoncé le résultat de leurs investigations: Safra aurait péri asphyxié, dans la salle de bains de son appartement luxueux de 1000 m2. Voici les faits: l’infirmier a allumé le feu dans la poubelle par “bêtise”. D’autre part, Safra avait la phobie de l’assassinat, c’est pourquoi, il s’est réfugié dans la salle de bains et n’en est plus sorti, croyant que les pompiers venus le délivrer étaient des tueurs à gage.
Cette version a été tirée du témoignage de l’infirmier américain Ted Maher qui a mis fin aux différentes conjectures ayant suivi l’annonce de l’accident, le 3 décembre 1999. Elle a mis fin à une crise qui aurait causé du tort à Monaco. Cette principauté de 32.000 habitants abritant des hommes fortunés, est renommée par ses mesures de sécurité strictes, vu le nombre des caméras réparties dans ses rues, ses hôtels, ses immeubles et le nombre de ses agents de sécurité. C’est pour cette raison, peut-être, que Safra y a élu domicile, au lieu de rester dans son château-forteresse luxueux “Léopolda” à Villefranche-sur-mer en France disposant d’un héliport et d’un abri nucléaire. Or, ses appartements à Paris, Genève et New York sont parés contre les attaques.
Mais la vie exceptionnelle de l’homme, ses relations et sa fortune ont laissé les gens sceptiques devant la version ayant laissé accréditer la thèse d’un simple accident.

LA MAFIA RUSSE IMPLIQUÉE?
Après la lecture des faits, maints points restent à élucider. Quel rôle a joué la mafia russe dans son décès? Ces soupçons se basent sur la vie de cet homme qui a commencé sa carrière financière dans la banque au Liban et a amassé une fortune colossale au Brésil et à Genève où il a fondé dans les années 50 la banque “Sodavine”, aujourd’hui Banque du Commerce et du Développement. Les milieux financiers considèrent qu’il a été le premier banquier à attirer les investisseurs arabes en Suisse.
Avant la mafia russe, ses clients étaient des Arabes du Golfe et du Proche-Orient; d’Amérique latine et même de Russie.
Tout au long de ces années, il eut une bonne réputation mais son nom a figuré dans la chronique de plusieurs scandales financiers. Il a été accusé de blanchiment d’argent de la drogue, en Colombie; du général Noriega; dans le scandale de la Banque de l’Union et du Commerce international. Mais Safra a pu se disculper en prouvant que ces accusations faisaient partie d’une campagne menée contre lui par “American Express”, son concurrent.

IL AVAIT PLUSIEURS AMIS LIBANAIS
Au Liban et dans les pays arabes, on le soupçonnait d’avoir fait fructifier l’argent juif sous le mandat de Rabin. Or, ce qui l’a aidé, c’est son appartenance à la colonie juive d’Alep, connue par sa solidarité. L’homme d’affaires juif comptait plusieurs amis libanais, notamment, cheikh Khalil el-Khoury, qui l’a présenté au prince Rainier. Les réceptions qu’il donnait dans sa villa “Léopolda” groupaient plusieurs célébrités; Ronald Reagan et Frank Sinatra étaient parmi ses hôtes.
En 1988, il a voulu, en collaboration avec l’homme d’affaires libanais Samir Traboulsi, acheter la “Société Générale”. Mais tout s’est gâté quand il a étendu ses investissements à la Russie. Puis, quand sa banque de New York a joué un rôle primordial dans la révélation d’un vol des prêts de la Banque internationale par les groupes proches d’Eltsine, ce qui a pu inciter la mafia russe à le liquider. Un autre point le concernant a, également, soulevé des polémiques: la coïncidence de son décès avec la cession de ses actions dans la banque New York à une banque britannique de Hong Kong, pour la somme de dix milliards de dollars.
Avant sa mort, des rumeurs faisaient état de problèmes familiaux opposant Safra à ses frères après plusieurs années de solidarité exemplaire, le milliardaire juif ayant voulu adopter les enfants de sa femme brésilienne, juive d’origine, après avoir perdu l’espoir d’avoir une progéniture, alors qu’il souffrait de la maladie de Parkinson. Mais la question la plus importante concerne l’échec du service de renseignement israélien dans la protection d’un grand donateur pour les colonies de peuplement et les organisations juives.

LE “MOSSAD” MIS EN CAUSE
L’entrée en ligne du “Mossad” - comme dans l’affaire du juif britannique Maxwell - a donné une signification plus profonde au décès. Car Safra était protégé par les élites des soldats israéliens de l’armée, le “Mossad” et le shin beth, sous la responsabilité de l’agent de sécurité Samuel Cohen qui, la nuit de l’accident, était absent de Monaco! Une fois de plus, la légende du “Mossad” a été ébranlée. Pourquoi ce dernier a-t-il désigné Ted Maher comme infirmier, lui, l’ancien des Marines, toxicomane sans expérience?
Un autre point d’interrogation reste à tirer au clair: pourquoi Safra qui appréhendait les assassinats, a-t-il quitté son château-forteresse en France pour s’installer à Monaco?
Le top secret dans l’enquête restent les rumeurs à propos d’un “commando” qui aurait provoqué, sciemment, l’incendie dans son appartement. Les experts estiment que le feu allumé par l’infirmier ne peut pas, pratiquement et techniquement parlant, propager l’incendie à une vitesse-record dans un appartement de 1000m2 de deux étages, équipé de techniques ultra sophistiquées contre de tels sinistres.
A noter que les caméras à l’extérieur de l’immeuble n’ont détecté aucun élément étrange, alors que celles de l’intérieur ont été complètement abîmées. L’énigme reste donc entière...


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