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DE LA RENCONTRE CHÉHAB ABDEL-NASSER, AU SOMMET LAHOUD-MOUBARAK
Quarante-deux ans après la rencontre ayant eu lieu entre les présidents Fouad Chéhab et Jamal Abdel-Nasser, dans une tente installée à la frontière libano-syrienne au temps de la République arabe unie (notre photo), les chefs d’Etat libanais et égyptien se sont retrouvés au palais de Baabda, au lendemain des raids israéliens. Les présidents Lahoud et Moubarak ont échangé les vues sur la conjoncture régionale et réaffirmé la légalité de la résistance libanaise face à l’occupation.
 

L’importance de la visite inopinée que le président Hosni Moubarak a effectuée samedi dernier au palais de Baabda, a été le premier sommet libano-égyptien depuis quarante-deux ans.
En effet, la rencontre des chefs d’Etat libanais et égyptien, en l’occurrence les présidents Fouad Chéhab et Jamal Abdel-Nasser avait eu lieu, en 1958, à la frontière libano-syrienne, au temps de la République arabe unie (RAU-Union entre l’Egypte et la Syrie).
Soucieux de préserver la souveraineté du Liban autant que sa liberté d’action, le président Chéhab avait exigé de conférer avec le président Abdel-Nasser dans une tente installée sur la ligne de démarcation de part d’autre de la frontière libano-syrienne.
Cette rencontre avait eu pour conséquence de dissiper la tension qui caractérisait, alors, les rapports entre le Liban et la RAU et de stabiliser la situation intérieure au double plan politique et sécuritaire.
La visite du président Mouba-rak est intervenue dans un con-texte différent, suite à la grave escalade provoquée, semble-t-il, par l’arrêt des négociations de paix sur le volet syro-israélien. Et ce, parce que la Syrie n’a pas exercé de pressions sur le “Hezbollah”, pour geler ses opérations anti-israéliennes dans la partie méridionale du Liban.
Or, dans le communiqué consignant les résultats de leurs entretiens, les présidents Lahoud et Moubarak ont réaffirmé le droit de la Résistance à poursuivre la lutte armée contre l’occupant israélien dans la zone frontalière, droit légitime reconnu à tout peuple dont des portions du territoire national sont occupées par l’ennemi.
Les Israéliens exercent des pressions sur le Liban officiel (et sur la Syrie) pour obtenir le gel de l’action du “Hezbollah” à l’intérieur même du territoire libanais. Pourtant, cette action ne transgresse pas l’arrangement d’avril et ne viole nullement la trêve qui en est issue, comme le fait Israël en s’attaquant à nos centrales électriques et à d’autres objectifs civils, semant la ruine, la désolation et la mort dans nos murs.
Ainsi que le Raïs l’a révélé au terme de sa visite au palais de Baabda, Barak s’est abstenu de répondre à la question par laquelle le président Moubarak lui a demandé de justifier ses raids contre des cibles civiles en territoire libanais.
Il en a déduit que les intentions du Premier ministre israélien n’étaient pas saines, d’autant qu’il a formé un trium-virat de trois anciens officiers supérieurs, ayant pour tâche de décider de la riposte à donner à toute nouvelle opération du “Hezbollah”, sans en référer au gouvernement ni au conseil ministériel restreint de crise.
Comme on s’en doute, cela n’inaugure rien de bon et nous pensons que le président Moubarak a précipité sa venue au palais de Baabda pour un échange de vues avec le président Lahoud, sur les moyens de prévenir une nouvelle flambée de violence sur le terrain, pouvant compromettre définitivement, le processus de paix, la solution pacifique du conflit israélo-arabe constituant un objectif stratégique pour l’Egypte.
Le Raïs a réussi éviter le pire, preuve en est que dès sa rentrée au Caire, Barak a dépêché auprès de lui l’un de ses proches conseillers, Danny Yatom, dans une tentative de calmer la colère des Egyptiens ayant entraîné une levée de boucliers arabe contre l’Etat hébreu. 


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