Tout
en reconnaissant le droit des citoyens à manifester et à
organiser des sit-in, à l’effet d’exprimer leur opinion envers les
questions de l’heure, le chef du gouvernement a mis en garde contre tout
impair contre les médias étrangers, ces derniers s’employant
à informer l’opinion internationale des développements de
la situation dans nos murs et à exposer nos justes causes.
Les raids israéliens contre trois sous-stations électriques
à Jamhour, Baalbeck et Deir Nbouh ont provoqué un tollé
général aux plans local, arabe et international.
Des manifestations et des sit-in ont été organisés
un peu partout dans le monde où des Libanais sont établis,
en signe de protestation contre les agressions d’Israël et ses attaques
contre des objectifs civils, ce que la Résistance libanaise n’a
pas fait, car elle limite ses opérations anti-israéliennes
à la région frontalière, en s’attaquant à des
objectifs militaires situés à l’intérieur du territoire
national.
En effet, elle a pris pour cibles des véhicules et des soldats
de “Tsahal” en position dans la zone frontalière, en s’abstenant
de lancer des katiouchas sur les kibboutzim.
Pour en revenir aux manifestations et aux sit-in, les plus spectaculaires,
si on peut ainsi s’exprimer, ont eu lieu dans la capitale et certaines
grandes villes de province, plus précisément devant le siège
de l’ambassade des Etats-Unis et celui de la chaîne de télévision
américaine CNN.
Les manifestants ont scandé des slogans hostiles à l’Amérique,
brûlé les drapeaux américain et israélien et
réclamé “l’expulsion de l’ambassadeur US”.
Fait à signaler: deux voix se sont élevées pour
mettre en garde contre toute atteinte aux médias étrangers,
en raison du rôle qu’ils peuvent jouer dans la retransmission de
notre voix à l’opinion publique internationale et aux centres de
décision dans le monde, même si souvent ces derniers sont
souvent sous le contrôle de la juiverie mondiale.
Ainsi, le chef du gouvernement a réaffirmé son respect
du droit sacré des gens d’exprimer librement leur opinion et leurs
aspirations, preuve en est, a-t-il rappelé que la première
décision après son entrée en fonctions, a consisté
à autoriser les manifestations qui avaient été interdites
durant des années.
Cependant, le président Hoss a rappelé, aussi, la responsabilité
des gouvernants “de préserver la sécurité des ambassades
et de toutes les institutions tant libanaises, qu’arabes et étrangères.
Et ce, en vertu du principe de l’inviolabilité des lois”.
Le président du Conseil a attiré l’attention sur le fait
qu’un diplomate en poste au Liban, exprime le point de vue et la politique
de son pays. Si, dit-il, nous avons des réserves à l’égard
de la politique suivie par un Etat étranger à l’égard
de nos justes causes et de nos intérêts nationaux, nous avons
toute latitude de les formuler par les moyens pacifiques”.
M. Walid Joumblatt, leader du Parti socialiste progressiste, a fait
entendre le même son de cloche. Il a rappelé que la CNN avait
en 1996 informé l’opinion internationale du massacre perpétré
par Israël à Cana, où ses représentants ont été
les premiers à se rendre sur la scène du drame. Les images
qu’elle a diffusées dans le monde, ont secoué l’opinion publique
internationale et incité deux grandes puissances: les Etats-Unis
et la France à convaincre les parties antagonistes à souscrire
aux arrangements d’avril, sur la base desquels le comité de surveillance
de la trêve a été constitué. |