Le
climat dans le monde arabe semble se prêter maintenant à la
tenue d’un sommet arabe élargi, à tel point que le chef de
la diplomatie koweitienne a déclaré à son arrivée
à Beyrouth mardi: “L’émirat accepte de prendre part à
un sommet, même si l’Irak doit y participer”. A Alger, où
il assistait au congrès de l’Union parlementaire arabe, le président
Nabih Berri (notre photo) a appelé les Arabes à se solidariser
et à s’unir face à leur ennemi commun. “Une fois unis, a-t-il
affirmé, aucune force au monde ne peut les vaincre”.
“Qui empêche ou retarde la tenue d’un sommet arabe?”, avons-nous
demandé dans notre livraison du 27 janvier, une rencontre des souverains
et chefs d’Etat arabes étant plus que jamais nécessaire,
pour faire face à Israël et déjouer ses complots.
Nous avons souligné dans notre analyse l’importance d’un resserrement
des rangs, afin de permettre aux Etats membres de l’organisme panarabe
de sauvegarder leurs droits et de récupérer ceux qui ont
été spoliés par notre voisin du Sud. Et, aussi, de
les habiliter à faire progresser les négociations de paix
sur tous les volets. Car les pays arabes ne peuvent parve-nir à
une paix honorable en dehors de leur solidarité et de la coordination
de leurs efforts.
Ces pays en sont convaincus et insistent sur la tenue d’un sommet,
mais ne font rien pour favoriser sa convocation, en raison des dissensions
qui opposent plusieurs Etats membres de la Ligue. Il suffit de rappeler
l’hostilité qui caractérise les rapports entre l’Irak, d’une
part, le Koweit, l’Arabie séoudite et d’autres pays arabes d’autre
part, ayant soutenu le régime de Bagdad lors de l’invasion de l’émirat
par les troupes irakiennes, pour en être persuadé.
Ces dissensions semblent avoir perdu de leur acuité, à
en juger par de nouvelles prises de position de responsables arabes, la
toute dernière étant celle du chef de la diplomatie koweitienne
qui a dit en débarquant mardi à l’aéroport de Beyrouth:
“Oui à un sommet arabe, même si l’Irak doit y prendre part”.
On n’avait pas entendu de tels propos de la part des responsables de
la principauté depuis près d’une décennie. Pourtant,
en présidant la dernière session du Conseil de la Ligue arabe
ayant siégé au Caire à l’échelon des ministres
des Affaires étrangères, le représentant de l’Irak
a été bien accueilli et a soutenu le dialogue au niveau de
la responsabilité.
Après la déclaration de cheikh Saad el-Abdallah As-Sabah,
le climat arabe est censé se résséréner et,
partant, rendre possible un sommet élargi qu’exige la conjoncture
régio-nale.
M. Ahmed Ben Halli, secré-taire général adjoint
de la Ligue, se réjouit de “cette évolution positive” et
juge l’atmosphère arabe propice à la convocation d’un sommet
élargi.
Le fait pour l’Egypte, la Syrie et l’Arabie séoudite de ce con-certer
actuellement en vue de la tenue d’une rencontre tripartite à laquelle
le Liban serait repré-senté, constitue un indice en-courageant,
permettant d’espé-rer en de telles retrouvailles ardemment souhaitées
par les peuples arabes, dont la désunion est la cause de leurs drames
et de leurs malheurs.
Aux dernières nouvelles, le secrétaire général
de la Ligue se concerte avec les délégués permanents
des Etats membres, en vue de réunir les ministres arabes des Affaires
étrangères vers la mi-mars à Beyrouth, “en signe de
solidarité avec le Liban”. |