
LE SEPTIÈME CIEL POUR LES RETRAITÉS
Le siège central du ministère des Finances n’a rien trouvé
de mieux que d’affecter le cinquième étage aux retraités
et aux pensionnés de l’Etat pour accomplir leurs formalités.
Quand on sait que:
- Le plupart des retraités ou leurs familles ont atteint un
âge certain!
- Que, souvent, ils ne sont pas en parfaite santé!
- Que ce ne sont pas des champions olympiques!
- Que les ascenseurs fonctionnent rarement... quand ils fonctionnent!
- Que l’électricité est souvent coupée!
- Que les escaliers baignent dans le noir le plus absolu.
- Qu’il n’y a pas de générateur électrique!
On réalise, alors, la grande misère de ce ministère
censé donner le meilleur exemple de l’Administration.
La dernière?
Une dame d’un âge certain grimpe tant bien que mal les cinq étages
et arrive au bout de son calvaire, pour s’entendre dire que la personne
responsable étant absente pour raison de maladie, elle devrait revenir
un autre jour.
Elle, qui avait déjà effectué son chemin de croix
pour la nième fois, s’emporte et use de toutes les épithètes
pour exprimer ce qu’elle pense de cette situation, du mépris total
du citoyen et de l’inconscience des responsables, applaudie par nombre
de personnes se trouvant sur les lieux. Le chahut devint si grand, qu’il
a fallu recourir aux services de l’ordre pour la faire quitter les lieux.
En partant, elle n’a pas pu s’empêcher de lancer: “Ne peut-on
affecter le rez-de-chaussée ou le premier étage aux retraités?
Réflexion pleine de bon sens mais qui, semble-t-il, n’était
jamais passée par la tête des responsables!
***
REQUIEM POUR TÉLÉ-LIBAN
Le glas a-t-il sonné pour Télé-Liban?
La situation des employés est infernale. Le bon grain et l’ivraie
se mêlent, mais ce n’est souvent pas le bon grain qu’on récolte...
Télé Liban distille l’ennui, le manque de professionnalisme.
Les nouvelles lues sont rarement illustrées, à croire qu’on
écoute la radio car, pour cause d’économies, de nombreuses
nouvelles sont lues sans les films devant les accompagner.
Il faut repenser Télé-Liban du tout au tout. Donner le
choix aux cadres de rester ou de quitter avec indemnités. Elaguer
les analphabètes qui sont légion.
Les jeunes qui travaillent à Télé-Liban sont incertains
sur leur avenir et les rumeurs les plus folles circulent.
Ces jeunes veulent savoir ce qui les attend. Des lendemains qui chantent
ou qui déchantent.
Il faut redorer le blason de Télé-Liban et ce ne sera
pas facile. Outre les crédits, il faut des compétences. De
nos jours, une télévision médiocre n’a pas sa place.
Il y a tant de concurrences. Faute de moyens et de personnel qualifié
il ne lui restera plus qu’à se saborder.
***
ÉLOGE DE L’OMBRE
Le Liban baigne dans le noir ou, à la rigueur, dans le gris.
Ce n’est pas, évidemment, la faute des dirigeants, bien qu’eux ne
manquent de rien. Ils ont l’électricité, les générateurs
de remplacement; enfin, tout ce qu’il faut.
Mais passer quelques heures dans l’ombre est salutaire. Le poète
n’écrit-il pas:
“C’est dans l’ombre que les cœurs causent,
Et l’on voit beaucoup mieux les yeux,
Quand on voit un peu moins les choses.”
Que peut-on faire dans le noir?
Evidemment, la première chose qui vient à l’esprit, c’est
ce qui a provoqué un baby-boom, dans les pays où les pannes
d’électricité sont des dates historiques (L’amour).
- Mais il y a mieux.
On peut mieux réfléchir, méditer, prier dans le
noir.
On n’est pas distrait par des interférences étrangères.
On peut écouter de la musique, jouer au scrabble à la
lumière des bougies, on peut se téléphoner, longuement
(gare aux factures). Vraiment, l’absence d’électricité n’est
pas, nécessairement, un mal.
***
CRITIQUE DE L’OMBRE
Mais c’est aussi dans le noir qu’on risque de se casser un membre quelconque.
C’est en raison du noir que de jeunes étudiants n’arrivent pas
à terminer leurs programmes.
C’est toujours en raison du noir que des personnes sont coincées
dans les ascenseurs.
Car il y a un fait certain: les responsables libanais ignorent que
les ordinateurs existent.
On ne peut rendre responsable un seul ministre de ce fait, tous les
ministres le sont.
Pourquoi n’a-t-on pas, grâce à l’informatique, établi
un programme de rationnement connu du public?
On coupe n’importe quand, n’importe comment. On ne sait pas si c’est
à l’heure, à la demi-heure ou au quart d’heure! Ce n’est
pas l’amour qui est enfant de bohême”, c’est l’électricité
qui l’est. Aucune loi, rien; elle vient, elle va sans raison.
Est-il si difficile, ne serait-ce que pour quelques jours ou quelques
semaines, d’indiquer les heures où l’électricité sera
fournie dans tel ou tel quartier?
Evidemment, il y a la panne, l’impondérable qui devraient être
l’exception.
Sans être des Einstein, Bill Gates ou Van Braun, on aurait pu
faire appel à quelques informaticiens pour établir un programme
décent de la fourniture en électricité!
Mais que l’on soit prévenu. Il y a des personnes qui, malades
du cœur, habitent des étages élevés. Souvent les immeubles
n’ont pas de générateurs pour leurs ascenseurs.
La tâche des dirigeants est de faciliter la vie des citoyens
et non l’inverse.
| LES DOUX EUPHÉMISMES DE LA LANGUE DE
MOLIÈRE
Après les “techniciens de surface” (ouvriers de la voierie), voilà que les Français adoptent un autre euphémisme, qui laisse un peu rêveur. On a trouvé une autre définition pour celles qui pratiquent le plus ancien métier du monde! Aujourd’hui, on les appelle: “Travailleuses du sexe” et ceci peut être inscrit très sérieusement à l’endroit où on indique la profession que l’on exerce. Que c’est délicatement dit! Ces Français ne cesseront jamais de nous étonner. |