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LA POLITIQUE EXTÉRIEURE FRANÇAISE BALLOTÉE ENTRE L’ELYSÉE ET MATIGNON...
Au nom du président Chirac, M. Gérard Larcher, vice-président du Sénat français, a redit au président Lahoud (notre photo) que “le Liban peut compter sur l’impartialité et l’amitié de la France”. Mais les remous suscités par la malencontreuse déclaration de M. Lionel Jospin en Israël, persistent dans les villes libanaises et le monde arabe.
 

La malencontreuse déclara-tion de M. Lionel Jospin en Israël, par laquelle il a qualifié de “terroristes” les opérations anti-israéliennes du “Hezbollah”, continuera à faire des vagues dans le monde arabe et en France.
Les remous suscités par les propos du Premier ministre français et les mouvements protestataires ont commencé avant son départ de Palestine - plus précisément des zones placées sous le régime d’autonomie - où on a craint, à un moment donné, qu’il s’expose à des voies de fait de la part des étudiants de l’université de Bir Zeit. Ceux-ci étaient tellement déchaînés, qu’ils ont lapidé sa voiture. Ils ont manifesté une telle violence, que Yasser Arafat a jugé nécessaire de présenter des excuses à son hôte.
Naturellement, les réactions ont été autant amères, que M. Josepin a passé sous silence les agressions israéliennes contre les objectifs civils - les populations et les infrastructures - en territoire libanais. Aussi, M. Philippe Séguin, ancien président de l’Assemblée nationale, a-t-il blâmé le chef du gouvernement français “pour avoir feint d’oublier que ce territoire est en partie occupé par Israël.”
Avant de partir pour Téhéran, le président Nabih Berri a observé, à juste raison, que “M. Jospin a porté atteinte, moins au Liban, qu’au président Jacques Chirac dont il a violé les prérogatives”. En ce sens que “la politique extérieure de la France est définie par l’Elysée et non par Matignon Malheureusement, il a agi pour des considérations en rapport avec la petite politique intérieure” et, notamment, avec le prochain scrutin dont la mairie de Paris est l’un des principaux enjeux.
Il va sans dire que la déclaration de M. Jospin dessert la cause de la paix et, en même temps, la position de la France dans le monde arabe où des voix s’élèvent réclamant des “sanctions” contre ce pays considéré, jusque-là comme un Etat ami. Pourtant, le président Chirac s’est empressé de rectifier le tir de son Premier ministre en affirmant que “la politique de la France au Proche-Orient et dans les Etats arabes n’a subi aucun changement”.
Cependant, l’opinion publique ne se contente plus de sentiments et de promesses vaines; elle exige une action ferme susceptible de faire recouvrer leurs droits aux Etats membres de la Ligue.
Le chef du Législatif a appelé ces Etats “à apporter au Liban une aide matérielle et un soutien politique et non verbal ou sentimental”. Un appui du même genre est désormais demandé aux Etats amis, la France en tête, qui ont tendance à ménager la chèvre et la chou: les Arabes et leur ennemi commun, Israël.
Le président Berri qui a participé à la récente session de l’Union parlementaire arabe ayant tenu ses assises à Alger, révèle que cette dernière a adapté une recommandation dans le sens souhaité.
De plus, il se réjouit de ce que les enfants qatariotes aient collecté 3.740 dinars à l’intention des enfants libanais affectés par les raids israéliens. Est-il logique que les jeunes vibrent plus et mieux que les adultes avec les souffrances et les épreuves d’un peuple frère qui défend le dignité de tous les Arabes? 


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