![]() Le président Emile Lahoud et le prince héritier Abdallah Ben Abdel-Aziz. |
![]() Le prince Abdallah, à son arrivée au palais de Baabda, reçu par les hauts dignitaires de l’Etat. |
A son arrivée au palais de Baabda, un banquet a été
offert en son honneur en présence des hauts dignitaires de la République.
Son Altesse, qui œuvre en permanence, aux fins de soutenir notre pays dans
ses épreuves, a informé les responsables libanais de la teneur
de ses entretiens au Caire et à Damas, sa tournée ayant pour
but de renforcer la solidarité arabe, en prévision des négociations
de paix, face à l’intransigeance israélienne.
Exposant le but de la visite princière, M. Fouad Mufti, ambassadeur
du royaume séoudite au Liban, a déclaré: “Son Altesse
a voulu, par sa présence, réaffirmer l’appui de l’Arabie
séoudite aux côtés de ce pays frère, contre
toute agression qui serait perpétrée contre sa terre et sa
souveraineté. La priorité de la politique séoudite
est de jeter les bases d’une paix juste et globale dans la région,
une paix qui restitue leurs droits aux peuples arabes”. Interrogé
sur le point de savoir si, comme les rumeurs et les informations de presse
le laissent prévoir, un sommet restreint serait en cours de préparation,
il a répondu: “Des concertations ont lieu à cet effet, avec
plusieurs Etats frères”.
DON DE 100 MILLIONS DE DOLLARS De l’ARABIE
SÉOUDITE...
Il se confirme que l’Arabie séoudite accordera au Liban par
le truchement du Fonds séoudite pour le développement, un
don de cent millions de dollars, destiné à financer des projets
de développement, à déterminer en accord avec le Conseil
du développement et de la reconstruction (CDR) et à exécuter
par son intermédiaire.
Pendant que l’éminent hôte avait des entretiens avec les
présidents Emile Lahoud, Salim Hoss (après sa visite-éclair
au Vatican) et Nabih Berri, à son retour de Téhéran,
autour de questions d’intérêt commun, un protocole d’assistance
pour le montant précité était signé au siège
du CDR. M. Mahmoud Osman, président du CDR, a signé au nom
du Liban et M. Ibrahim el-Assaf, ministre des Finances, président
du Fonds séoudite pour le développement, au nom de l’Arabie
séoudite.
Fait à signaler: la visite du prince héritier séoudien,
la seconde à notre pays en moins de trois ans, aura pour conséquence
de renforcer la solidarité arabe avec le Liban et, aussi, de réactiver
l’appui matériel, surtout de la part des Etats du Golfe qui coordonnent,
généralement avec Riyad dans le cadre de l’assistance financière
aux pays frères et amis. Les conversations officielles libano-séoudites
ont porté, essentiellement, sur la conjoncture régionale
et l’avenir de l’opération de paix au Proche-Orient, suite aux agressions
réitérées d’Israël contre le Liban, ce qui a
eu pour résultat de compromettre les négociations sur le
volet syrien. De même, l’ordre du jour de la prochaine session de
la conférence des ministres arabes des Affaires étrangères
devant tenir ses assises les 11 et 12 mars à Beyrouth, a fait l’objet
d’un échange de vues entre les responsables des deux pays. Ceux-ci
ont examiné la possibilité de tenir un sommet arabe restreint
(ou élargi) qu’exigent les circonstances présentes, d’autant
que Ehud Barak et son ministre des Affaires étrangères, David
Lévy, ne cessent de proférer des menaces quotidiennes contre
nos populations civiles et nos infrastructures.
Il s’agit pour les Etats arabes, dans l’étape présente,
de prévenir d’autres raids israéliens et, aussi, de relancer
le processus de paix bloqué depuis plusieurs semaines. A ce propos,
il y a lieu de signaler la détermination du président Clinton
à poursuivre ses efforts dans ce but, en dépit de l’échec
de M. Dennis Ross, son émissaire au Proche-Orient, qui est retourné
bredouille à Washington.
![]() Le président Hosni Moubarak s’entretenant avec le prince Abdallah Ben Abdel-Aziz. |
![]() Le président Hafez Assad recevant S.A. le prince Abdallah, à l’aéroport de Damas. |
... ET 16 MILLIONS DU KOWEIT
M. Mohamed As-Sallal, ambassadeur du Koweit, a déclaré
que la principauté avait accordé au Liban une aide de 5 millions
de dinars, l’équivalent de 16 millions de dollars, à titre
de contribution à la remise en état des sous-centrales électriques
détruites par les raids israéliens.
Le diplomate koweitien en a informé le chef de l’Etat au cours
de l’audience que le président Lahoud lui a accordée mercredi.
LE PRINCE ABDALLAH AU CAIRE...
Dès son arrivée au Caire, le prince Abdallah avait conféré
avec le président Hosni Moubarak autour des derniers développements
de la conjoncture proche-orientale. M. Amr Moussa, ministre égyptien
des Affaires étrangères, a déclaré que la visite
du responsable séoudien s’inscrivait dans le cadre des concertations
interarabes dans une étape parmi les plus délicates de l’opération
de paix, tout en infirmant les informations de presse selon lesquelles
l’émir Abdallah serait porteur d’idées nouvelles à
propos de ce processus. “Je ne crois pas, a-t-il ajouté, que des
divergences existent entre les Etats arabes autour du mécanisme
sur la base duquel les négociations de paix devraient être
reprises.” Contrairement aux prévisions, les milieux officiels égyptiens
écartent la possibilité de tenir un sommet arabe restreint
(ou élargi) dans un proche avenir, “le prince Abdallah n’étant
chargé d’aucune initiative de cette nature”.
Selon des sources cairotes, “Son Altesse a entrepris sa tournée
aux fins de consolider la solidarité arabe et d’apporter le plus
de soutien possible aux négociateurs palestiniens et syriens, d’autant
qu’il serait question d’une relance des pourparlers syro-israéliens
dans un proche avenir.”
Cependant, les mêmes sources ne s’attendent pas que Le Caire
et Riyad soient chargés d’un rôle direct, à l’effet
de relancer ces pourparlers, partant du fait que les Etats-Unis s’acquittent
de ce rôle en tant que “parrain” de la paix. Le prince Abdallah avait
quitté Riyad mardi à destination de la capitale égyptienne,
première étape d’un périple qui l’a conduit à
Damas; puis, à Beyrouth. Il a été salué à
l’aéroport séoudite par l’émir Mohamed Ben Abdallah
Ben Jaloua; l’émir Fahd Ben Mohamed Ben Abdel-Aziz; l’émir
Mataab Ben Abdel-Aziz, ministre des Travaux publics et de l’Habitat; l’émir
Bandar Ben Mohamed Ben Abdel-Rahman; l’émir Abdallah Ben Mohamed
Ben Abdel-Aziz Al-Séoud; l’émir Sattam Ben Abdel-Aziz, vice-gouverneur
de la région de Riyad; ainsi que par d’autres membres de la famille
régnante et du gouvernement. Etaient, également, présents
à l’aéroport: cheikh Abdel-Aziz Ben Abdel-Mohsen At-Touaijiry,
adjoint au chef de la Garde nationale; Mohamed Ben Abdel-Rahman Al-Cheikh,
chef du Protocole royal, plusieurs hauts fonctionnaires et officiers supérieurs
des différentes armes.
ENTRETIENS AU PALAIS DE KOBBEH
Les entretiens officiels ont eu lieu au palais de Kobbeh, au nord du
Caire. Ils ont été suivis d’une réunion élargie
à laquelle ont assisté le président Moubarak et le
prince Abdallah, assistés de leurs conseillers.
Les deux parties ont, également, examiné la situation
sur les scènes islamique et internationale. A l’issue de la réunion,
le président Moubarak a offert un banquet en l’honneur de son éminent
hôte et de sa suite. Au préalable, le prince Abdallah avait
reçu M. Lakhdar Al-Ibrahimi, secrétaire adjoint des Nations
Unies pour les affaires humaines. Avant son départ du Caire, Son
Altesse a reçu la visite du président Moubarak avec lequel
il a eu un nouveau tête-à-tête. Ils devaient être
rejoints, par la suite, par le prince Séoud Al-Fayçal, ministre
séoudien des A.E. et son homologue égyptien, M. Amr Moussa.
Puis, le prince Abdallah a gagné l’aéroport du Caire, accompagné
de M. Atef Obeid, Premier ministre égyptien, pour prendre son avion
personnel à destination de Damas.
...ET À DAMAS
A Damas, S.A. le prince Abdallah a conféré avec le président
Hafez Assad sur les questions d’intérêt commun et l’évolution
de la conjoncture régionale, à l’ombre de l’immobilisme qui
caractérise l’opération de paix. Aussi, a-t-il mis l’accent
sur “la nécessité de resserrer les rangs dans ces circonstances
difficiles”, tout en invitant les peuples arabes “à ne pas laisser
s’éteindre la flamme de l’espoir et de l’optimisme”, comme “à
poursuivre la lutte et à ne pas perdre patience jusqu’à la
victoire sur nos ennemis”. Le prince Abdallah a été accueilli
avec autant de chaleur que de faste, le président Hafez Assad l’ayant
salué à sa descente d’avion à l’aéroport de
Damas et au moment de son départ où Son Altesse a fait la
déclaration suivante: “Combien nous sommes heureux de nous trouver
dans ce pays arabe cher à qui nous vouons, ainsi qu’à son
chef et à son peuple, les meilleurs sentiments d’affection, d’admiration
et de respect. Hier, nous étions sur la terre d’Egypte; aujourd’hui,
nous nous trouvons à Damas l’altière et jeudi au Liban de
la résistance. Notre action vise par-dessus tout, à partager
les soucis de notre nation arabe, ses souffrances, ses espoirs et ses aspirations.
Nous sommes venus pour échanger avec nos frères les points
de vue, afin de resserrer les rangs et d’unifier la position dans ces circonstances
difficiles qui portent les plus grands périls et des défis
dont Dieu seul connaît l’ampleur.
LA FLAMME DE L’ESPOIR NE S’ÉTEINDRA
PAS
“En dépit de ce qu’endure notre nation arabe des agressions
dont elle est l’objet, la flamme de l’espoir et de l’optimisme demeurera
vivante en nous; elle ne sera pas éteinte par les ouragans de la
provocation et du pessimisme, si forts soient-ils. Notre foi restera solide
avec l’aide de Dieu, persuadé que le droit finira par prévaloir
et que le train de la paix poursuivra son chemin jusqu’à atteindre
sa finalité, nullement entravé par les obstacles. Si certains
appréhendent l’avenir et n’ont pas une vision saine de la paix juste
et de ses vertus, nous n’aurons pas peur et ne capitulerons pas. Nous devons
continuer à patienter, à résister et à lutter
avec toute notre énergie, car celui qui est faible, aujourd’hui,
deviendra fort demain, la force ne pouvant perdurer. Les peuples dignes
de vivre ne capitulent pas et ne meurent pas; aucun droit qu’on revendique
ne peut être violé, l’Histoire étant riche en exemples
qui corroborent notre assertion, car elle enregistre les vérités
et les préserve contre l’oubli ou la falsification.
“Nous disons cela, a ajouté le prince Abdallah, parce que nous
sommes des messagers et défendons un droit légal historique,
comme est légale notre résistance à l’occupant et
à l’injustice, car elle est consacrée par les lois du ciel
et de la terre.”
OUI, À LA PAIX
Le prince Abdallah proclame l’attachement des Arabes “à la paix
juste et équitable qui restitue à chacun ses droits, garantit
la sécurité et la stabilité à quiconque vit
dans cette région du globe, berceau des religions célestes
ayant mené l’Humanité au droit, au bien et à la justice.
“Telle est notre vision, poursuit Son Altesse, et telle est notre orientation
au royaume d’Arabie séoudite qui a, à sa tête mon frère
le “Serviteur des deux saintes mosquées”, que Dieu le préserve.
Toutes les parties et, surtout Israël, sont tenues de souscrire à
ces vérités et de prendre conscience de la nécessité
d’instaurer la paix.
“Nous voulons aux autres la sécurité et la paix, comme
nous les voulons pour nous-mêmes et réalisons que cela ne
se réalisera pas sans la justice, l’équité et le bannissement
de la force, celle-ci ne pouvant régler aucun conflit. Au contraire,
elle causera plus de ruines, de haine et de rancune. Si elle devait persister,
il faut craindre que l’espoir se dissipe et que la région tout entière
soit plongée dans un état de violence et d’anarchie dont
Dieu seul peut connaître la gravité.”
APPUI ALGÉRIEN AU LIBAN
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