DANS L’OPTIQUE
DES IMPORTATEURS DE PÉTROLE
SI LE PRIX DU BARIL S’ÉLÈVE À
40 DOLLARS, CE SERA UNE CATASTROPHE
Au
cours de la réunion tenue il y a quelques jours à Ryad, les
ministres du Pétrole des Etats membres du Conseil de coopération
du Golfe ont réaffirmé leur attachement à la persistance
de l’équilibre du marché pour la prochaine période,
en coopération avec les différents pays producteurs et en
coordination avec eux autour des moyens susceptibles d’atteindre cet objectif.
Ce qui sert les intérêts des pays producteurs et consommateurs,
sans porter préjudice à l’économie mondiale.
Dans le communiqué final, les ministres
expriment leur satisfaction de l’amélioration palpable dans les
prix, résultant de l’initiative prise par leurs Etats, en coopération
avec les autres producteurs membres de l’OPEC et ceux qui n’en font pas
partie, en vue de limiter la moyenne de la production, à l’effet
de ramener l’équilibre et la stabilité au marché.
On prévoit un renversement des prix du pétrole, dans l’attente
de la réunion que tiendra l’OPEC le 27 mars prochain à Vienne,
où on espère l’adoption d’une résolution à
propos de la politique de la production.
Quant à Bill Richardson, ministre américain
de l’Energie, qui a visité l’Arabie séoudite et le Koweit
aux fins de réduire les prix du pétrole, il réclame
l’accroissement de la production et la baisse des prix. Il avait conféré,
à ce sujet, avec le président Hosni Moubarak, dans le cadre
d’une tournée effectuée au Moyen-Orient, en vue de raffermir
la coopération et le dialogue avec les Etats de la région.
La question actuellement posée dont
la réponse viendra prochainement, est la suivante: Les cartels des
Etats producteurs de l’or noir, capituleront-ils devant les grandes pressions
exercées sur eux par les consommateurs, tels les Etats-Unis, pour
augmenter la production ou bien se contenteront-ils de jouer la carte du
statu quo?
La bataille est ouverte et les contacts aux plus
hauts niveaux sont effectués entre les partisans de la préservation
de l’accord de mars 1999. Ceux-ci réclament le relèvement
de la production avant la réunion du 27 mars prochain à Vienne
où des Etats membres sont appelés à adopter une position
unique commune.
Les Etats importateurs de pétrole avaient
décidé en mars 1999 de réduire dans une proportion
de 2,1 millions de barils par jour, l’offre internationale jusqu’au 31
mars 2000, dont 1,7 million pour les membres de l’OPEC. Ceci s’est traduit
par le double du prix du baril qui a atteint 30 dollars depuis quelques
jours, avant de baisser de nouveau à 26 dollars.
A l’approche du printemps, la consommation est
censée baisser dans une proportion de deux millions de barils par
jour, ce qui entraînera une stabilité dans les prix au niveau
actuel. De même, les Etats exportateurs du Golfe (Arabie séoudite,
Koweit, Emirats unis, Qatar et Oman) dont les représentants se sont
réunis à Ryad, ont souscrit au renouvellement du contrat
jusqu’en septembre prochain, c’est-à-dire jusqu’à l’étape
à laquelle la demande officielle reprendra.
D’après les milieux de l’OPEC, les Etats
du Golfe considèrent que les prix ont atteint un niveau élevé
et que la demande baissera avec l’approche de l’été. Si le
prix est de 25 dollars en mars, la production ne sera pas augmentée,
car le prix souhaité par les Etats exportateurs du Golfe varie entre
20 et 25 dollars par baril. Quant à l’Iran, il parie toujours sur
le prix du baril à 30 dollars.
Mais que se passera-t-il en automne prochain?
Si le prix se stabilise en septembre à 25 dollars, la tendance sera
en faveur de l’accroissement de la production, afin de faire face à
une augmentation de la demande prévue l’hiver prochain.
Actuellement, seul le Mexique, pays exportateur
non membre de l’OPEC, s’est prononcé en faveur du relèvement
de la production à dater du 1er avril. Aussi, est-il exposé
plus que d’autres, aux pressions américaines.
Pour cela, Bill Richardson, ministre américain
de l’Energie, a effectué une tournée de dix jours dans les
pays producteurs de pétrole. Il a déclaré au Mexique
que les Etats-Unis ne toucheront pas à leurs réserves du
pétrole brut, aux fins d’exercer des pressions pour réduire
les prix. Ils préfèrent convaincre les Etats producteurs
eux-mêmes. C’est avec cet argument que Richardson cherche à
convaincre ses interlocuteurs.
Dans le passé, l’OPEC (Organisation des
Etats exportateurs de pétrole) a tenté l’expérience.
Puis, des savants et des analystes considèrent que si l’OPEC s’en
tient au quota qui lui revient après le 1er avril, le prix du baril
de pétrole pourra atteindre jusqu’à 40 dollars. Mais de l’avis
des importateurs, ce sera une catastrophe. |
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