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"La
visite du président Hosni Moubarak à Beyrouth constitue un
événement politique sur la scène régionale
ayant eu pour conséquence de ramener les Arabes au Liban”, déclare
M. Sami Khatib, président de la commission parlementaire de la Défense.
Il s’attend à ce que les prises de position des Etats membres de la Ligue en notre faveur, contraignent les Etats-Unis à reconsidérer leur politique et à exercer des pressions sur l’Etat hébreu pour l’amener à renoncer à la violence. De même, il n’écarte pas la possibilité d’une relance des négociations de paix dans les deux prochains mois, après la reprise des réunions du comité de surveillance de la trêve issu des arrangements d’avril 96. |
M. Khatib se réjouit de ce que “la visite du président
Hosni Moubarak à Beyrouth ait ramené les Arabes au Liban
et dissipé l’impression que la décision de l’Egypte est hypothéquée”.
Au contraire, elle a laissé la nette impression que ce pays frère
se préoccupe des problèmes qui se posent aux Etats membres
de la Ligue et, surtout, qu’il soutient la position adoptée par
le Liban et la Syrie envers le processus de paix et le conflit israélo-arabe.
“Nous considérions les Etats-Unis, ajoute-t-il, comme un Etat
ami, mais ils ont prouvé le contraire en prenant fait et cause pour
Israël, même quand ses avions ont pris pour cible des objectifs
civils sur notre territoire.
“Nous n’avons trouvé, au début, que la Syrie à
nos côtés; puis, avec la visite du Raïs les autres pays
arabes sont venus à notre rescousse, proclamant leur appui à
la concomitance des volets libanais et syrien dans le processus de paix.
Ceci a eu pour conséquence de modifier la position de la communauté
internationale à l’égard de notre cause et de réactiver
la solidarité interarabe.
Faut-il prendre au sérieux les nouvelles menaces israéliennes
contre le Liban?
La position ferme et courageuse de l’Egypte et des autres Etats arabes
forcera Israël à refaire ses comptes d’une manière réaliste.
Je ne crois pas que le “triumvirat” formé par Ehud Barak prendra
des décisions bellicistes à la légère, en faisant
fi des résolutions de la légalité internationale.
D’autant que Washington a fait volte-face en dénonçant les
raids israéliens sur les objectifs civils, ce qui viole les arrangements
d’avril.
L’Etat hébreu doit, désormais, tenir compte de la position
arabe et, en tout premier lieu, de ceux parmi eux qui ont signé
des traités de paix avec Tel-Aviv. En effet, l’Egypte a changé
de ton et le roi Abdallah II a annulé la visite qu’il se proposait
d’effectuer en Israël.
Vous attendez-vous à la reprise de ses réunions par
le comité de surveillance de la trêve?
Les Etats-Unis voudraient assurer le succès des négociations,
surtout sur le volet syrien, à l’approche des élections présidentielles.
Puis, les Américains ne voient pas d’un bon œil le fait pour
Israël de s’en prendre aux populations civiles et d’effectuer des
raids aériens sur les infrastructures libanaises, ce qui ternit
leur réputation en tant que protecteurs des droits de l’homme; d’autant
que ces raids sont opérés avec des appareils et des engins
de fabrication américaine.
Je m’attends donc à ce que l’Amérique exerce des pressions
sur Israël pour le contraindre à renoncer à la violence
et à reprendre les négociations de paix dans les deux prochains
mois.
Ehud Barak s’engage à retirer ses troupes même unilatéralement
du Liban-Sud d’ici au 7 juillet; s’exécutera-t-il?
Les Israéliens n’évacueront le Liban-Sud qu’en vertu
d’un accord ou des arrangements de sécurité. C’est pourquoi,
ils doivent revenir à la table des négociations.
En ce qui concerne le Liban, il ne souscrira à rien en dehors
d’un traité de paix en bonne et due forme. Quant aux menaces de
Barak et des “faucons” israéliens, nous y sommes habitués
et ils ne nous font pas peur.
LISTE DE COALITIONDANS LA BÉKAA?
On dit que la formation d’une liste de coalition dans la Békaa-ouest,
serait suivie par d’autres dans d’autres circonscriptions? Qu’en dites-vous?
Pourquoi pas? En effet, nous avons surmonté tous les conflits
dans la Békaa-ouest et Rachaya, ce qui a accéléré
le retour de la coalition. Auparavant, on nous avait fait grief de nous
être séparés. Mais la conjoncture passée nous
avait contraints à nous intégrer dans des blocs parlementaires
en dehors la région. Etant donné que nous œuvrons au service
des citoyens, nous nous sommes coalisés, malgré le fait que
certains nous ont critiqués. La démocratie n’empêche
pas l’entente.
Le champ est ouvert à tout le monde. Notre coalition incarne
la démocratie et fait en sorte que nous ayions plus d’influence
sur le Pouvoir exécutif. En tant que sunnites, notre situation est
bonne et nous œuvrerons en vue d’être au niveau des espoirs que nos
compatriotes fondent sur nous.
La prochaine Assemblée nationale comprendra-t-elle de nouvelles
figures?
Sans doute, puisque les gens aiment le changement. L’après 2000
sera une nouvelle étape, une conjoncture politique, économique,
mondiale et technologique requérant de nouvelles figures et expériences.
Malgré le fait qu’il n’y aura pas un grand changement au niveau
des électeurs, la prochaine législature a besoin d’éléments
jeunes.
Que pensez-vous du projet de loi fixant le plafond des dépenses
électorales?
Nous le désapprouvons dans sa forme actuelle, puisqu’il n’atteint
pas l’objectif pour lequel il a été élaboré,
en ce sens qu’il n’empêche pas l’achat des voix et n’atténue
pas la puissance de l’argent dans l’opération électorale.
Nous préconisons une loi plus efficace et facilement applicable.
Etes-vous satisfait de la gestion gouvernementale?
Le gouvernement n’a pas échoué dans sa politique extérieure,
mais n’a pu améliorer la situation économique. Ses réalisations
au niveau financier doivent se traduire sur le plan pratique. Nous nous
endettons encore, quoique prudemment et le budget est encore déficitaire.
Nous ne pouvons blâmer le gouvernement, puisque le redressement financier
requiert des années. Sur le plan financier et administratif, le
gouvernement a empêché l’effondrement. En ce qui concerne
la réforme, il fallait provoquer un choc, ce qui s’est passé
en fait. Mais en l’absence d’un nouveau système administratif, ce
choc ne sera plus efficace et l’anarchie continuera à régner.
Nous tenons au régime et saluons le président Lahoud. Nous
souhaitons que le pays prenne un nouvel essor après les législatives
avec un gouvernement politique fort, pouvant réaliser ce que l’actuel
Cabinet n’a pu accomplir aux plans financier, économique et administratif.