“PLUS L’OFFENSEUR EST CHER...”
“PLUS GRANDE EST L’OFFENSE...”
Les propos de Lionel Jospin ont été qualifiés de “bombe”. Et pour cause, les déclarations émanaient du dirigeant d’un pays que le Liban considère comme son meilleur allié et ami.
Déçus, les Libanais et les autres Arabes l’ont été. Ils ont pensé, à un certain moment, que c’est la France qui opérait un revirement sensible, dans sa politique étrangère!
Ils se sont apaisés, quand ils ont compris que Lionel Jospin faisait cavalier seul ou presque.
A long terme, les propos de Jospin ont eu un effet bénéfique qui a fait sortir les Arabes de leur léthargie. Il est vrai que cela a commencé par la venue du président égyptien Hosni Moubarak, suivi de plusieurs hauts responsables arabes: le prince héritier d’Arabie séoudite, le fils de l’Emir du Koweit, le vice-président de la Chambre algérienne, etc...
Les Arabes bougent, mais ils doivent aussi agir. Le Fonds arabe de soutien au Liban, prévu dans les accords de Taëf et censé accorder au Liban une aide de deux milliards de dollars, n’a jamais vu le jour.
Jusqu’à quand le Liban doit-il supporter seul, le poids de la lutte contre Israël? Il suffit qu’il paie du sang de ses jeunes gens et cela est inestimable. Alors, il est temps aux Arabes de débourser pour que ce Liban qui lutte ait au moins les moyens de survivre.

MÊME PAS UN COCKTAIL MOLOTOV
Pourquoi Dieu a-t-il affligé ce beau pays, le Liban, de pareils citoyens et de pareils dirigeants?
Sur le plan humain, rien à dire! Quand on voit nos responsables réunis en Conseil de ministres, on se rend compte que toute famille libanaise serait heureuse de compter un de ces doctes messieurs parmi ses membres.
Gentils, affables, discrets, distingués, instruits, bons papas, ils ont toutes les qualités requises pour faire un excellent époux, un bon gendre et un bon papa... ou grand-papa.
Mais il y a un hic!
En période de crise et de dépression, le Liban n’a pas besoin de ces gens charmants, mais de gens batailleurs, dynamiques, performants.
Pris un à un, ce sont “des délices de ministres” (Des choux!)
Mais, ajoutez-les, les uns aux autres; additionnez tous leurs diplômes, mettez-les dans un shaker et secouez; vous n’obtiendrez même pas un cocktail Molotov!

QUE FONT NOS “LUMIÈRES”?
On sait, pertinemment, que nos dirigeants n’ont pas inventé la poudre... ni l’électricité.
Mais pourquoi au bout de plus de vingt-quatre jours, n’ont-ils pas étudié et programmé le plan de rationnement électrique?
Quels rythmes de coupures suivent ces messieurs, tous solidairement responsables et non seulement le ministre en charge?
Nul ne le sait.
Pourquoi n’ont-ils pas fait appel à des informaticiens?
Le plus jeune d’entre eux, le moins expérimenté, aurait pu leur programmer sur ordinateur un plan rationnel de fourniture et de coupure d’électricité.
Mais nos dirigeants ont le complexe des jeunes. Incroyable ce que l’âge fait. Ils ne veulent pas reconnaître leur carence. Pour eux, l’ordinateur n’a pas encore été inventé! Alors, on coupe l’électricité, on la redonne au seul rythme de la fantaisie.
S’il est vrai que la majorité des habitations est abonnée à des générateurs privés, tel n’est pas le cas des ascenseurs. Nombre de personnes malades, cardiaques, âgées se trouvent coincées dans les ascenseurs des immeubles qui ont sept, huit, neuf étages et plus.
A titre d’exemple, voilà les heures où l’électricité a été fournie dans les quartiers Abdel-Wahab, Trabaud, Georges Zeidan, Doumani, le week-end dernier:
Samedi: - Electricité fournie le soir, coupée vers 10h6 mn.
- Electricité fournie vers 14h18 mn, recoupée à 18h15 mn.
- Electricité fournie vers 22h26 mn, recoupée à ...... le soir pendant qu’on dormait.
Dimanche matin: fournie jusqu’à 14h18 mn, coupée jusqu’à 22h28 mn, refournie de 22h28 à x heures... puisqu’on dormait.
Pourtant, au cours du week-end, il n’y a pas de surcharge de consommation d’énergie, puisque les magasins, les ministères, les banques, les universités, les écoles, etc.... sont fermés. Alors, pourquoi n’a-t-on pas fourni l’électricité de plus longues heures?
Mais voilà, les dirigeants se fichent absolument du confort des Libanais.
Jamais mépris du citoyen n’a été plus grand. Pourtant, on entend les responsables à la radio ou à la TV, on lit dans les médias que tout va très bien et que l’électricité sera rétablie presque 20 heures sur 24.
On attendait les unités mobiles promises depuis le lendemain du bombardement, cela fait des jours et des nuits que le citoyen libanais pâtit du manque d’efficacité, de la négligence, de l’ignorance des responsables.
 

SEUL LE SILENCE EST GRAND Que se passe-t-il entre la Caisse nationale des Déplacés et le ministère des Déplacés? Nul ne le sait et personne ne répond! Un ravissant village du caza d’Aley, nommé R... Déserté par ses habitants au plus fort de la guerre, détruit dans sa presque totalité, ce village situé dans un ravissant coin de montagne, est censé recevoir les subsides indispensables à sa reconstruction. On leur a donné au départ un petit acompte, à valoir sur la somme qui est due à chaque propriétaire pour la  reconstruction de sa maison. Celui-ci qui possède une foi à déplacer les montagnes, s’est mis résolument à l’œuvre. Puis, les fonds manquant, il s’est arrêté en attendant le paiement dû. Depuis lors il attend. Il semble qu’il y ait un conflit entre la Caisse des Déplacés et le ministère des Déplacés. Qui paie le prix? Le citoyen, comme toujours. L’été est proche et on ne voit encore rien venir. S’il faut attendre la paix régionale pour poursuivre la reconstruction, ce n’est pas demain la veille du jour où on reverra nos montagnes refleurir... et rehabitées!