Le
cas des cinq membres de l’Armée rouge a été exposé,
en détail, par le directeur général de la Sûreté
au cours d’une conférence de presse tenue mardi (notre photo). Le
général Jamil el-Sayed a relaté les circonstances
ayant amené l’organisme qu’il dirige à embarquer quatre des
Japonais - le cinquième ayant bénéficié du
droit d’asile - à bord d’un avion de la MEA en partance pour Amman.
Ceux-ci ont obtenu un visa de courtoisie et un sauf-conduit des autorités
jordaniennes qui ont accepté de les recevoir. Mais on n’a pas su
pourquoi elles les ont livrés à Tokyo...
L’épilogue de l’affaire des cinq membres de l’Armée rouge
(japonaise) a provoqué des remous dans certains milieux - on sait
lesquels - qui tentent, vraisemblablement, de l’exploiter à des
fins électorales et cela se comprend à quelques mois du scrutin...
En effet, ces derniers ont organisé des manifestations près
de la résidence du Premier ministre à Aïché Bakkar,
en signe de protestation contre l’expulsion de quatre Japonais, seul leur
camarade, Kozo Okamoto ayant bénéficié de l’asile
politique, “pour avoir participé, en 1997, à une opération
contre Israël”. Ceci lui a valu de subir la torture dans les geôles
israéliennes, ce dont il souffre encore au double plan physique
et psychologique.
Les manifestations, si elles pouvaient se justifier, auraient dû
se dérouler près du siège de la Commission officielle
pour l’asile politique, Or, celle-ci se conformant à l’arrêt
du tribunal qui a condamné les cinq prévenus et prévoyait
leur expulsion à l’expiration de la peine, a décidé,
à l’unanimité de ses quatre membres, d’accorder l’asile à
Okamoto, mais non à ses quatre compagnons.
Puis, l’expulsion des membres de l’Armée rouge avait été
précédée de pourparlers avec les autorités
jordaniennes qui ont accepté de les accueillir sur leur sol, d’autant
qu’ils disposaient d’un visa jordanien. (Rappelons que le Liban et le royaume
hachémite ne sont pas liés par un accord d’extradition).
Les responsables libanais croyaient, à juste raison, en avoir
fini avec cette affaire, car c’était le meilleur moyen de se débarrasser
de ce dossier pour le moins encombrant.
Mais à leur arrivée à Amman, les quatre Japonais
ont été embarqués à bord d’un avion en partance
pour Tokyo où ils seront jugés pour des chefs d’accusation
remontant à plusieurs années.
Ayant purgé leur peine à la prison de Roumié,
ils étaient restés sous surveillance depuis le 8 mars, aucun
pays n’ayant accepté de les recevoir.
On peut donc admettre, à la rigueur, le fait pour une partie
de Libanais de considérer les cinp membres de l’Armée rouge
comme des “héros de la Résistance contre Israël” et,
en conséquence, leur manifester leur soutien et réclamer
leur maintien dans nos murs.
Mais du point de vue légal, le problème se posait sous
un autre angle: que pouvait faire le gouvernement, sinon respecter la loi
et se confomer au jugement rendu par la Cour criminelle prévoyant
l’expulsion des détenus après avoir purgé leur peine?
Il ne pouvait pas, non plus, passer outre à la décision
de la commission qui leur a refusé l’asile politique. |