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TRIPLE ALTERNATIVE FACE AU PLAN DE RETRAIT ISRAÉLIEN
Le plan de retrait israélien de “Tsahal” d’ici au mois de juillet, continue à entretenir une controverse. En fait, il s’agit de deux plans - “Aube” et “Nouvel horizon” - dont les éléments ne sont pas clairs. Cependant, on est en droit de s’interroger sur ce qui se passerait en cas de rappel des forces israéliennes sans un accord avec le Liban et le Syrie? Une force multinationale serait-elle chargée du maintien de l’ordre à la frontière? M. Kofi Annan, secrétaire, général de l’ONU (notre photo) en a discuté avec le président Chirac  lors de sa récente visite à Paris.
 
 

Les analystes et les observateurs, autant que les stratèges, se perdent en conjectures autour du plan en vertu duquel Israël envisage de retirer ses troupes du Liban-Sud et de la Békaa ouest avant le mois de juillet.
En fait, il s’agit de deux plans - “Aurore” et “Nouvel horizon” - qui font encore l’objet d’étude. Ils divisent le Cabinet Barak et l’état-major de “Tsahal”, ce dernier suggérant de maintenir certains fortins situés à quelques centaines de mètres de la frontière, côté libanais. Les conciliabules devaient se poursuivre cette semaine.
Barak se montre réticent en ce qui concerne le maintien de ces fortins, car dans ce cas il s’agirait d’un redéploiement et non d’un retrait des troupes, ce qui pourrait être pris comme prétexte par la Résistance pour poursuivre ses opérations anti-israéliennes.
Ainsi, un redéploiement déguisé en retrait ne changerait rien sur le terrain où la situation resterait explosive.
Cela dit, la mauvaise foi des Israéliens saute aux yeux, car s’ils étaient sérieux, ils procéderaient au rapatriement de leurs forces, en application de la résolution 425 du Conseil de Sécurité. Faute de quoi, un redéploiement aurait pour conséquence de faire perpétuer la tension et de susciter des troubles encore plus graves, en entretenant le cycle de la violence de part et d’autre de la frontière.
Barak ne veut sans doute pas appliquer la 425, de crainte d’être amené à admettre d’autres résolutions: 242, 338 et, surtout, la 194, cette dernière exigeant de l’Etat hébreu de reconnaître le droit de retour aux Palestiniens de la diaspora.
Si donc le retrait devait intervenir sans un  accord (avec le Liban et la Syrie), les contingents de la FINUL se trouveraient dans une position malaisée.
Puis, dans le cas d’un repli de “Tsahal’ jusqu’à la frontière du Liban internationalement reconnue, nos forces régulières ne pourraient pas faire le gendarme au profit d’Israël; une force multinationale devrait s’acquitter d’une telle mission pour le moins délicate.
Aussi  et en pareil cas, les Nations Unies se trouveraient devant l’alternative suivante: renforcer les effectifs de la FINUL et les doter d’armes autres qu’individuelles; remplacer les Casques bleus par une force multinationale ou réhabiliter la convention d’armistice de 1948.
Selon des sources fiables, M. Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, aurait discuté ces différentes hypothèses au cours de sa visite, la semaine dernière, au palais de l’Elysée. Le président Chirac aurait fait part de la disposition de la France à participer à l’éventuelle constitution d’une force multinationale qui serait chargée de maintenir la sécurité le long de la frontière libano-israélienne. 


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