Le
chef de l’Etat a mis un terme à la controverse qui a été
instituée, une fois de plus, autour de la question du retrait des
forces syriennes stationnées en territoire libnais. En effet, le
président Lahoud a dit que la Syrie ne veut pas maintenir, indéfiniment,
son armée dans nos murs et que son rapatriement doit intervenir
suite à des négociations à entreprendre dans le cadre
d’un sommet arabe, comme le stipule l’accord de Taëf. Notre photo:
le chef de l’Etat recevant M. Henri Fournier, chef de la mission du CICR
au Liban.
De temps à autre, une controverse est instituée autour
de la présence et du redéploiement des forces syriennes stationnées
en territoire libanais, ce qui ravive un débat dont les retombées
ne tardent pas à perturber la scène locale.
Cette fois, la controverse a été provoquée par
une requête que douze membres (démocrates et républicains)
de la Chambre des représentants aux Etats-Unis ont adressée
au président Clinton.
Les congressmen demandent au chef de la Maison-Blanche “d’exercer des
pressions sur Damas, afin de l’amener à respecter la clause de l’accord
de Taëf prévoyant un redéploiement syrien vers la Békaa,
dans un premier temps, prélude à un retrait total du territoire
libanais.”
Ils l’invitent à soulever cette question avec le président
Assad, à l’occasion de leur rencontre, dimanche dernier, à
Genève. De plus, les signataires de la requête rappellent
les dispositions de la résolution 520 du Conseil de Sécurité
exigeant le respect de l’indépendance du Liban, de sa souveraineté
et de son intégrité territoriale.
Premier à réagir, le président Lahoud a critiqué
les récents appels en faveur d’un retrait ou d’un redéploiement
des forces syriennes du Liban, en attirant l’attention sur le fait que
“l’un de ces appels émane du lobby sioniste au Congrès
américain”.
Le chef de l’Etat a, également, observé que “ce refrain
au mobile israélien, se répète à chaque échéance
qui pourrait être à l’avantage du Liban et de la Syrie...Nul
n’ignore que de telles initiatives et leur timing, ne sont nullement motivés
par le souci de leurs auteurs de sauvegarder la souveraineté du
Liban et son indépendance, puisqu’elles passent sous silence l’occupation
israélienne de certaines portions de notre territoire et les drames
qu’elle engendre”.
Et le président de la République d’affirmer: “Nous sommes
persuadés que la Syrie ne tient pas à rester au Liban, mais
le retrait de ses forces doit être lié à un timing
convenant à nos intérêts et non à ceux d’Israël”.
Fait à signaler: ce retrait a été évoqué
dans une lettre ouverte qu’’un quotidien libanais d’expression arabe (An-Nahar)
a adressée au Dr Bachar Assad. Ceci a amené le Parti socialiste
progressiste (de M. Walid Joumblatt), à mettre en garde contre “le
danger pouvant découler des appels en faveur du rappel des forces
syriennes, alors qu’Israël continue à occuper une partie de
notre terre, à menacer notre sécurité et notre souveraineté
nationale”.
On assiste donc à un début de polémique dont la
persistance et, surtout, l’animositié causeraient du tort au Liban
et à ses intérêts. Aucun Libanais soucieux de l’indépendance
de sa patrie et de son avenir, ne souhaite le maintien de forces étrangères
- syriennes et autres - sur le territoire national. Mais il importe que
leur évacuation intervienne suite à des négociations
entre les gouvernements libanais et syrien sous l’égide d’un sommet
arabe, comme le stipule l’accord de Taëf. |