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LIBAN-SUD: L’APRÈS-RETRAIT ET SES RISQUES
Le retrait ou redéploiement israélien prévu d’ici à juillet, comporte des risques que prédisent certaines chancelleries occidentales. Celles-ci parlent d’une escalade “dévastatrice”, si des opérations anti-israéliennes étaient déclenchées à partir du Liban-sud contre des positions de “Tsahal” installées à la frontière. Qu’en est-il de la proposition suggérant la mise sur pied d’une force multipationale?
Notre photo: un enfant grièvement blessé lors du dernier raid israélien sur Mejdel Zoun.
 
 

Après l’échec du sommet syro-US de Genève, on se perd en conjectures sur ses éventuelles retombées au Liban-Sud, surtout si le retrait - (plutôt le redéploiement de “Tsahal”) devait intervenir “d’ici au mois de juillet”, sans accord avec Beyrouth et Damas, comme l’a réaffirmé Ehud Barak au début de la semaine.
Non sans mettre en garde, sur le ton de la menace, contre des attaques dont les localités israéliennes de la frontière-Nord seraient la cible. “Je ne conseille à personne, dit-il, de tester nos réactions après le redéploiement de notre armée”.
De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères - on devrait l’affubler du titre de ministre de la Défense, étant donné ses propos belliqueux - a confirmé l’intention du retrait unilatéral.
Tout cela ne manque pas d’inquiéter les chancelleries occidentales qui appréhendent la suite des événements sur le terrain. Celles-ci n’écartent pas une escalade au Sud et même des frappes israéliennes contre des cibles syriennes.
En fait, la plupart des observateurs s’accordent à parler de “l’après-retrait et de ses risques”. Des sources proches de la commission européenne de Bruxelles craignent une riposte israélienne “dévastatrice”, surtout si des opérations étaient effectuées contre les kibboutzim à partir du territoire libanais.
Aussi, a-t-elle décidé de dépêcher le 7 avril, le commissaire européen aux Relations extérieures, M. Chris Patton, ancien gouverneur de Hong Kong, pour des entretiens sur  le problème du Liban-Sud et le processus de paix. On sait que les milieux européens manifestent un intérêt certain pour le dénouement de ce processus, d’autant que le projet de partenariat euro-méditerranéen est pratiquement bloqué depuis des mois.
Les prévisions alarmistes sont donc prises au sérieux, Israël ayant tendance à s’attaquer, non seulement à nos infrastructures, mais à des ONG dont les activités se limitent au domaine purement humanitaire. Il en a donné la preuve, dimanche dernier, en prenant pour cible un centre de la Croix-Rouge libanaise à Nabatieh dont plusieurs véhicules ont été mis hors d’usage, dont une ambulance de “Médecins sans frontières”.
Aussi, le chef du gouvernement a-t-il réclamé l’exclusion de l’Etat hébreu de la fédération internationale des croix et croissants rouges, à cause de sa violation des conventions internationales, des valeurs humaines et des arrangements d’avril 96.
Il importe, à présent, de concrétiser la proposition suggérant le déploiement d’une force multinationale à la frontière libano-israélienne, afin de prévenir d’éventuels affrontements après le retrait de “Tsahal”. La France et l’Italie ont déjà donné leur accord de principe et Barak ne serait pas hostile à cette force.
A moins que le Conseil de Sécurité décide de renforcer la FINUL, de modifier la nature de sa mission et de l’équiper, en conséquence, pour pouvoir s’en acquitter de la meilleure façon possible. 


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