TUNISIE
À L’OCCASION DU 30ÈME
ANNIVERSAIRE DE L’ACCT
LE PRÉSIDENT BEN ALI
SALUE
“L’HEUREUSE ÉVOLUTION”
QU’A CONNUE LA FRANCOPHONIE
Le président tunisien Zein El-Abidine Ben Ali a salué
“l’heureuse évolution” qu’a connue la francophonie en trente ans,
se félicitant de voir que les centres d’intérêt de
l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) qui en a
la charge, ne se limitent plus aux volets linguistique et culturel, mais
s’étendent, désormais, à des domaines aussi importants
que la consolidation du développement durable et l’appui aux processus
marquant les mutations sociales sous leurs différents aspects.
Dans un message adressé au président de l’ACCT, M. Boutros
Boutros-Ghali, à l’occasion du 30ème anniversaire de cette
institution, le chef de l’Etat tunisien se déclare “persuadé
que la francophonie saura faire face aux multiples défis qui se
posent à l’aube du nouveau millénaire, en continuant d’œuvrer
au renforcement de la coopération internationale et à la
promotion des valeurs auxquelles toutes les civilisations humaines ont
contribué”, affirmant que, “pour sa part, la Tunisie ne cessera
de déployer des efforts pour la concrétisation de ces nobles
objectifs”.
Après avoir rendu hommage aux fondateurs de cette organisation,
les anciens présidents: tunisien, Habib Bourguiba; sénégalais,
Léopold Sédar Senghor et nigérien, Hamani Diori, M.
Ben Ali relève que l’ACCT, conçue au départ comme
un simple instrument de coopération, est devenue au fil des années,
la pierre angulaire de l’édifice de la francophonie, grâce
à la forte ambition qui animait les fondateurs, celle de rassembler
dans un seul forum plusieurs nations d’horizons divers, aux cultures, civilisations
et histoires multiples, ayant en commun l’usage total ou partiel de la
langue française.
Mettant l’accent sur “les résultats remarquables atteints par
l’ACCT, traduisant un dynamisme certain et une forte capacité d’adaptation
aux mutations qui ont jalonné l’histoire récente de nos pays
et du monde entier”, le président Zein El-Abidine Ben Ali se félicite
de voir la francophonie intégrer dans ses préoccupations
les grandes questions qui accompagnent la mondialisation, tout en tenant
compte des spécificités de ses pays membres. “Cette heureuse
évolution a été rendue possible, écrit-il,
grâce à l’engagement et au dynamisme dont ont fait preuve,
dès le début et durant trois décennies d’efforts,
les pays membres de la francophonie, ainsi que tous ceux qui se sont succédé
à la tête des institutions francophones.
“Tout en affirmant son appartenance à la civilisation arabo-musulmane
et au continent africain, la Tunisie cultive les valeurs d’ouverture, de
dialogue, de tolérance et de solidarité qui s’y rattachent.
Elle a toujours su intégrer les apports des autres civilisations
dans le souci de renforcer les valeurs universelles qui unissent l’humanité”,
ajoute le président tunisien, en notant que “c’est en s’inspirant
de son riche patrimoine civilisationnel et des différents apports
que lui a légués son Histoire plusieurs fois millénaire,
que la Tunisie a engagé depuis le Changement du 7 novembre 1987
de nombreuses réformes, réalisant la réconciliation
nationale, la promotion du progrès économique et social,
l’édification d’un Etat de droit res-pectueux des valeurs démocratiques
et des droits de l’homme”.
ALGÉRIE
ROMPRE DÉFINITIVEMENT AVEC LE TERRORISME
Le président du Mouvement algérien de la société
pour la paix (MSP), M. Mahfoudh Nahnah, a affirmé que l’Algérie
retrouvait, progressivement, son rôle sur les plans arabe, africain
et international en préservant son identité arabo-islamique.
Dans une récente déclaration à la presse, M. Nahnah
a indiqué que l’Algérie entamait, actuellement, l’ère
de la démocratie, soulignant le vœu unanime du président,
du peuple, des partis et de la société civile de rompre définitivement
avec le terrorisme. La tragédie sanglante, a-t-il ajouté,
est terminée et la démarche de concorde et de grâce
en faveur de tous ceux qui ont déposé les armes et accepté
de se soumettre à la loi, est un indice de la restauration de l’autorité
de l’Etat. Il manquait au pays et à l’Etat, a-t-il encore dit, un
dispositif légal pour faire face au terrorisme et c’est ce qui a
été obtenu après l’expiration du délai fixé
par la loi sur la concorde civile.
L’Algérie œuvre, inlassablement, à l’éradication
du terrorisme, a précisé M. Nahnah, en notant que le président
Abdelaziz Bouteflika a obtenu le soutien de toute la société
et des partis influents, en plus de la légitimité populaire
et celle de la constitution pour faire face au terrorisme et se consacrer
au développement et à l’édification de l’avenir.
Le président du MSP a soutenu, par ailleurs, que “le coupable
doit reconnaître sa faute”, avant d’ajouter que “quiconque a commis
des actes criminels à l’endroit de la société, doit
se repentir et y retourner pour parvenir à la concorde intellectuelle
qui passe par la réhabilitation”.
M. Nahnah cité par l’Agence algérienne de presse APS,
a exprimé son étonnement des positions des penseurs du monde
arabe et musulman, des intellectuels et des ulémas qui, a-t-il fait
valoir, doivent être les premiers à prévoir les dangers
et à diagnostiquer les maux qui guettent la Nation. Il a appelé
dans ce sens les ulémas d’Al-Azhar à contribuer à
traiter à la source les causes du terrorisme. “A partir de l’Algérie
qui a consenti et consentira encore des sacrifices pour garantir l’avenir,
j’invite les ulémas d’Al-Azhar et tous les autres théologiens
à coopérer avec nous pour faire face à ces dangers”,
a-t-il conclu.
MAGHREB - EUROPE
POSITION FAVORABLE DE BRUXELLES
Le vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères,
M. Louis Michel, a affirmé, récemment, que son pays “attache
une grande importance au renforcement des relations entre les pays maghrébins
et l’Union européenne”. Il a, également, insisté sur
la nécessité d’une plus grande ouverture de l’Europe sur
les pays méditerranéens.
Le chef de la diplomatie belge participait à Rabat, en compagnie
de son homologue marocain, M. Mohamed Benaïssa, à la cérémonie
de signature d’un arrangement particulier pour le financement d’un projet
d’approvisionnement en eau potable, aux termes duquel la Belgique accordait
au Maroc un crédit de 130 millions de francs belges (environ 3,5
millions de dollars).
Le coût de ce projet qui s’inscrit dans le cadre du programme
d’approvisionnement groupé en eau potable des populations rurales
(PAGER), s’élève à près de 7 millions de dollars.
Les ministres marocain et belge des Affaires étrangères
se sont entretenus, à cette occasion, de questions intéressant
les relations entre leurs deux pays et ont échangé leurs
points de vue concernant les problèmes d’intérêt commun
aux plans régional et international.
EFFORTS POUR RÉUSSIR L’INTÉGRATION DANS L’ÉCONOMIE MONDIALE
Le Premier ministre marocain, M. Abderrahmane Youssoufi, a exposé
dernièrement l’approche de son pays de la mondialisation, les efforts
déployés en vue de réussir son intégration
dans l’économie mondiale et assurer la constitution de groupements
régionaux favorables à son développement.
S’exprimant à l’occasion d’un débat organisé au
terme du forum directif de la Xème CNUCED, M. Youssoufi a rappelé
que le Maroc vit une alternance politique qui a favorisé la mise
en place d’une série de réformes en matière d’amélioration
de l’environnement pour stimuler l’investissement étranger, la réforme
de l’administration et de la justice, la refonte du système éducatif
et la lutte contre la corruption.
LA DETTE, PRINCIPAL OBSTACLE
Il a, toutefois, reconnu que le royaume est encore confronté
à nombre d’obstacles liés notamment au poids de la dette,
dont le service, à lui seul, coûte le tiers du budget de l’Etat
et ce, en dépit des démarches auprès des créanciers
pour convertir une partie de cette dette en investissement.
“Nous nous sommes heurtés au refus de certains partenaires européens
qui n’ont pas consenti à élever le plafond de cette conversion
de 20 à 30%”, a-t-il précisé.
Le Premier ministre marocain a, également, évoqué
les grands défis auxquels son pays doit faire face, en particulier
“un grand taux de chômage, un monde rural sous-développé,
un enseignement à réformer et une dette importante à
gérer”.
Tous ces obstacles n’ont pas empêché le Maroc de persévérer
sur la voie de la mise à niveau nécessaire à son intégration
aux niveaux régional et mondial, a-t-il dit.
Par ailleurs, M. Youssoufi a souligné les difficultés
que connaît l’espace euro-méditerranéen initié
à Barcelone en 1995, dans le but de constituer une zone de libre-échange
regroupant l’ensemble des pays européens et ceux du sud de la Méditerranée.
“Nous observons aujourd’hui, à la fois avec intérêt
et appréhension, la mise en œuvre de cet espace, dont les conséquences
immédiates vont être le désarmement douanier du royaume
et l’entrée en force des produits industriels européens,
alors que la production agricole nationale, l’essentiel de notre économie,
n’a pas encore accès sur le territoire européen”, a-t-il
ajouté.
Afin de parer à ce genre de déséquilibre, il a
lancé un appel en vue de traduire, concrètement, cette expérience
en une véritable mise à niveau de la rive sud de la Méditerranée.
TUNISIE
DE CARTHAGE À SIDI BOU-SAÏD,
EN PASSANT PAR LA MÉDINA
UN VOYAGE MÉDITERRANÉEN
À TRAVERS LE TEMPS
Nouvelle dimension pour la navigation de plaisance
sur la côte tunisienne.
Mosquées, synagogues et cathédrales.Sahara, oasis et écrins de verdure.Berbères, Arabes et Européens. Différentes races, différentes origines. Méditerranéenne, la Tunisie a su allier les contrastes et divergences du bassin. Victorieuse et conquérante, vaincue et conquise, elle a conservé en son sein l’essence de l’Histoire-même.
Durant toute une semaine, douze journalistes francophones de différents
pays arabes, dont le Liban, le Maroc, l’Egypte et la Tunisie, se sont réunis
à Tunis pour participer au séminaire de perfectionnement
francophone sur le thème: “L’Internet pour le journalisme: A la
recherche de l’information”.
![]() et Mme Sandra Coulibaly. |
![]() Senoussi, du journal “Le Temps” et Khaled Khelifi, du quotidien “Le Renouveau”. |
Organisé par le Centre Africain de Perfectionnement des Journalistes et Communicateurs (CAPJC), avec le soutien et la collaboration de l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie (AIF), ce séminaire interarabe s’inscrit dans le cadre des activités de l’AIF, de son action de soutien et de formation à la presse écrite francophone dans les pays du Sud. Il fait, aussi, partie de la mission d’aide à l’amélioration qualitative de l’information que s’est tracé le CAPJC. Institué à Tunis en janvier 1983, ce Centre est un établissement public administratif doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière, dont le rôle est d’organiser des sessions, des stages et des séminaires de formation continue et de perfectionnement à l’intention des professionnels de l’information et de la communication. Il accueille des journalistes, des techniciens, des communicateurs et cadres de presse pour des sessions allant d’une à trois semaines, autour de thèmes permettant un perfectionnement dans les diverses spécialisations et techniques journalistiques: agence, presse écrite, radio, télévision, nouvelles technologies de l’information. Jusqu’à décembre 1998, le Centre a organisé 280 activités et reçu 4.906 stagiaires et participants dont 3.651 Tunisiens et 1.255 étrangers appartenant à 71 pays différents. Lors d’une tournée guidée au Centre, organisée par son directeur, M. Ridha Najjar, les journalistes ont pu se rendre compte du bon conditionnement technique des locaux pédagogiques, grâce au concours de la Fondation Friedrich Naumann (Allemagne), de l’Institut Français de Coopération, de l’Unesco et de l’AIF. Mais au-delà de l’aspect pédagogique, le CAPJC offre à travers ses activités, la possibilité d’échanges et de rencontres entre confrères issus de milieux culturels, politiques, géographiques et médiatiques différents, suscitant ainsi une confrontation des idées et des expériences professionnelles, tout en tissant un réseau de relations et de contacts humains. Se découvrir, mutuellement, renforcer les affinités et apprécier les différences ont été rendus possibles grâce aux rencontres quotidiennes. Logés tous à l’hôtel “Belvédère”, les journalistes ont pu faire la “connaissance de l’autre” au cours des repas, dans leurs allées et venues au Centre, durant les pause-cafés mais, surtout, au cours de leurs randonnées les après-midi à la découverte de Tunis, aux vieux souks de Port-de-France qui contrastent avec les centres très sélects de la région du lac par leurs dédales et labyrinthes enchevêtrés, exigus, fourmillant d’autochtones et de touristes aux heures de pointe, à la recherche des spécialités tunisiennes, de masques en cuir, d’épices ou de tapisseries finement ouvragées, en particulier, par l’insistance de ses marchands volubiles. Grâce au programme préétabli par le CAPJC, les journalistes ont admiré différents aspects historiques et culturels du pays. Surtout Carthage. La puissante et redoutable cité d’Hannibal, fondée en 814 avant J.-C. par les colons phéniciens conduits par la reine Didon (Elyssa, pour les Libanais), brûlée, rasée et rebâtie par les Romains après trois “guerres puniques” durant lesquelles eut lieu la fameuse expédition et traversée d’Hannibal des Alpes avec ses éléphants (218-202 av. J.-C.). Ils ont visité le Musée de Carthage, son stade mais, aussi, la cathédrale Saint-Louis, transformée en un espace culturel; elle fut édifiée en 1893 par le cardinal Lavigerie, primat d’Afrique et fondateur de l’Ordre des Pères Blancs, sur la colline même de Byrsa où Didon, adoratrice de Bâal et de Tanit, découpa une peau de bœuf en fines lanières pour délimiter Kart-Hadash, où des siècles après, s’est élevé le Capitole, temple des divinités protectrices de l’empire romain. Elle est dédiée à deux saints: St-Augustin, d’origine africaine qui, après une vie tumultueuse, devint l’évêque d’Hippone et de Carthage et mourut en 430, l’année où Carthage tomba sous les coups des Vandales. Et Louis XV qui dirigea les Septième et Huitième Croisades, durant lesquelles il décida de passer par Carthage plutôt que Venise pour marcher sur Jérusalem. A peine débarqué, il y mourut le 27 août 1270. Une légende rapporte que, de connivence avec le prince arabe de Tunis, Almostancer qui, cette année-là, après la prise de Bagdad par les Mongols, reçut le titre de Prince des Croyants, Louis XV organisa le simulacre de sa mort, afin de goûter en esthète des jours paisibles entre Carthage et Sidi Bou-Saïd. Sidi Bou-Saïd est un vrai havre de paix. S’y promener prête à la rêverie. Que Louis XV l’ait choisie est évident! Ses bâtisses blanches aux portes et moucharabiehs en fer forgé bleu somnolent, langoureusement, au bord d’une plage aux vagues couleur azur qui, dans un va-et-vient lent, éternel, viennent lécher la falaise verte et abrupte, du haut de laquelle il fait bon se reposer sur une terrasse de l’un des multiples cafés et goûter un thé à la menthe et aux pignons de pin, une brise maritime légère fouettant le visage. Rebrousser chemin, hâtivement - on oublie facilement la notion de temps à Sidi Bou-Saïd - nous permet, quand même, de flâner un peu, de visiter une exposition de peintures en un temps record, d’admirer les cages d’oiseaux, de déguster des “Bambellonis” (sorte de beignets recouverts de sucre glace) et d’entrer dans les échoppes, de vraies cavernes d’Ali Baba, de marchander les prix et d’en sortir avec de petites fioles d’ambre et de senteurs du désert, de kôhl et de petites peintures représentant Sidi Bou-Saïd, son minaret pour garder inoubliables ces heures dérobées à la réalité quotidienne. Un dîner de clôture a été offert par les organisateurs au restaurant “Les Ombrelles” à Gammarth, en l’honneur de l’animateur, M. Jean Elias du CFPJ et de Mme Sandra Coulibaly, responsable de projets à l’AIF, ainsi que des participants à la session. Amalgame de plusieurs civilisations, races ethno-linguistiques berbères (aujourd’hui 1,1%), arabes (97,9%) ou européennes (1%), même les ruelles les plus ordinaires regorgent d’histoire et de culture. Partout où le regard se pose, un riche passé resurgit. A la Médina (Tunis), la mosquée Az-Zitouna fut bâtie durant l’expansion de l’islam et l’établissement de la dynastie des Aghlabides (800-909). Les différentes bâtisses de style colonial remontent à l’époque du protectorat français qui, établi le 12 mai 1881, dura jusqu’en 1956, plus exactement jusqu’au 20 mars, date de l’indépendance de la Tunisie. Même les avenues et places tunisiennes rappellent l’histoire comme la Place de l’Indépendance avec sa très imposante statue d’Ibn Khaldoun, fameux philosophe né en 1332 à Tunis; l’Avenue Charles De Gaulle, ou l’Avenue Habib Bourguiba, figure emblématique du pays et premier président de la République tunisienne indépendante proclamée le 25 juillet 1957 et auquel succéda le 7 novembre 1987 l’actuel président Zein El-Abidine Ben Ali. Homme centenaire, Bourguiba a été hospitalisé durant notre séjour en Tunisie, mais aucune information concernant son état de santé n’a été divulguée. Chargée d’Histoire, la Tunisie n’a jamais cessé de se moderniser; les buildings en verre futuristes en témoignent. Déjà en 1956, quelques mois après la proclamation de l’indépendance, un nouveau code du statut personnel a été promulgué, abolissant la polygamie et établissant le principe d’égalité entre homme et femme devant la loi. Instituant le divorce judiciaire, il a aussi fixé l’âge minimum du mariage à 17 ans pour la fille, sous réserve de son consentement, attribuant à la mère, en cas de décès du père, le droit de tutelle sur ses enfants mineurs. Plusieurs amendements ont renforcé ce statut comme ceux du code du Travail qui insiste sur la non-discrimination entre l’homme et la femme dans tous les aspects du travail. En 1997, 99% des Tunisiennes âgées de six ans sont scolarisées. Dans l’enseignement secondaire, le pourcentage est de 48% et 54,27% pour l’enseignement supérieur, soit 48,5% de l’effectif total des étudiants. Les femmes constituent près du quart de la population active en Tunisie. Quelque 2000 femmes sont chefs d’entreprise. Au niveau du pouvoir législatif et des organes consultatifs, les taux de représentation féminine sont de 7% à la Chambre des députés, 16,7% aux conseils municipaux, 11% au Conseil Economique et Social, 13,3% au Conseil Supérieur de la Magistrature et 12% aux Cabinets ministériels. En effet, la Tunisie se démarque de son entourage. Force est de reconnaître l’acquis de la femme qui va croissant. Alors qu’au Maroc, des manifestations pour améliorer le statut de la femme ont eu lieu au début de la semaine et ont marqué les différends opposant les islamistes à la société marocaine. En Algérie, il est inutile d’en discuter, les massacres et attentats perpétués contre la population civile ne différenciant pas entre hommes, femmes, vieillards ou enfants. En matière de droits de l’homme, la Tunisie a été depuis le “Changement” élue deux fois membre de la Commission des droits de l’homme. Depuis 1988, elle a complété son adhésion aux normes internationales dans ce domaine, surtout en ratifiant la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, sans réserve aucune, avec les déclarations prévues par les articles 21 et 22 de la Convention. En 1991, elle a ratifié la convention relative aux droits de l’enfant, ainsi que la convention (nÞ138) concernant l’âge minimum d’admission à l’emploi et interdisant l’exploitation économique des enfants. D’ailleurs, la Tunisie accueillera, prochainement, une conférence sur les droits de l’enfant en collaboration avec la Suisse.
Aux vieux souks, règne un délicieux
mélange de couleurs et de senteurs.
La Tunisie abrite plusieurs sections d’ONG internationales dont Greenpeace, El Taller, Amnesty International, le Mouvement mondial des mères et l’Institut arabe des droits de l’homme y a son siège. Parallèlement au développement social qui se veut équitable entre les différents acteurs et catégories sociales et religieuses (chrétiens 1%, juifs 1% et musulmans sunnites 98% de la population), un redressement économique s’est effectué après les contrecoups connus dans les années 80, en faveur de la libéralisation économique et l’adhésion du pays au Gatt en 1990 et la signature, en 1993, de l’accord final de l’Uruguay Round. Pour mieux asseoir cette libéralisation, la Tunisie prône une politique de partenariat et de développement entre l’Union européenne et le sud de la Méditerranée. Elle a été la première à signer un accord d’association avec l’UE le 17 juillet 1995 et a joué un rôle très actif dans la préparation de la Conférence de Barcelone en 1995, ainsi que de la deuxième Conférence méditerranéenne tenue à la Valette, en 1997. Toutefois, elle entretient des relations privilégiées avec la France dont plus de 350 entreprises sont implantées en Tunisie, employant plus de 30 mille personnes. Membre de l’ONU, de la Ligue arabe, de l’Union du Maghreb arabe, de l’Organisation de la Conférence islamique, la Tunisie a ratifié la charte de Carthage sur la tolérance en Méditerranée et a pris une part active à la Conférence de Madrid, en accueillant le groupe de travail sur les réfugiés palestiniens appuyant, ainsi, les efforts visant à instaurer une paix juste, durable et globale au Proche-Orient.