LES OSCARS 2000
UN EXCELLENT THRILLER DU PLUS PUR STYLE HOLLYWOODIEN!

Le suspense aura duré jusqu’au bout. Un scénario du plus pur style hollywoodien. Jamais, les Oscars n’auront fait couler autant d’encre…


Michael Caine, meilleur second rôle masculin;
Angelina Jolie, meilleur second rôle féminin; Hilary Swank,
Oscar de la meilleure actrice et Kevin Spacey, Oscar du meilleur acteur.

Tout d’abord, les journaux annonçaient à la une: “Les Oscars ont été volés”; quelques jours plus tard, la police américaine trouvait les cinquante-cinq statuettes dans une benne à ordure de Los Angeles et procédait à l’arrestation de deux personnes qui avaient subtilisé les précieux trophées pensant en tirer un maximum de profit, deux employés de la “Roadway Express”, la compagnie chargée de l’acheminement des Oscars. Deux jours plus tard, les tabloïdes titraient: “4.000 bulletins de vote volatilisés”, avant d’annoncer que ces mêmes bulletins avaient été retrouvés par l’Académie... Entre-temps, des sites web se targuaient d’avoir les résultats avant tout le monde, le Wall Street Journal publiait un sondage après avoir interrogé une partie des votants. Cette consultation de 356 des 5.607 membres de l’Académie des arts et sciences du cinéma soulevait la colère des organisateurs. Mais pourquoi cet acharnement concernant les Oscars 2000?
Des Oscars dans la nature, la police sur les dents, un jury sur le qui-vive, une presse en folie… Hitchcock n’aurait pas mieux fait!
Et c’est ainsi qu’on est arrivé au jour J de la plus grande soirée du cinéma américain.
 

Hilary Swank.

Kevin Spacey.

QUAND OSCARS RIMENT AVEC DOLLARS…
Le Shrine Auditorium lance mille feux, sans pour autant réussir à éteindre les feux des paillettes des stars qui montent le fameux escalier où est étalé le tapis rouge des grands soirs… Une demi-heure avant le début de la cérémonie, les limousines commencent à déverser leur ballet glamour d’élégantes en robe du soir aux bras de cavaliers en smoking et nœud papillon, qui se prêtent au jeu traditionnel des interviews. Acteurs et actrices empruntent le traditionnel tapis rouge menant, pour les plus fortunées d’entre elles, à la gloire, à la grande joie des fans ayant patienté des heures et pour certains, des jours, pour les apercevoir. Le premier arrivé est le petit Haley Joel Osment, âgé de 11 ans, nominé pour l’Oscar du meilleur second rôle masculin, pour sa performance dans “The Six Sense”. Les cœurs battent un peu plus vite: les cameramen sont nerveux, les photographes ont l’œil vissé à leur caméra, prêts à prendre la photo qui fera l’actualité du 7ème Art, la photo que se disputeront les médias…
 

Pedro Almodovar entouré de deux 
latinos Antonio Banderas et Penelope Cruz.

Sam Mendes, meilleur réalisateur,
pour “American Beauty”.

Billy Crystal s’agite dans les coulisses pendant que stars et starlettes offrent leur plus beau sourire…
Les cinéphiles sont bien installés dans leur fauteuil; ils sont un milliard de téléspectateurs dans le monde à suivre en direct la plus importante manifestation du cinéma…
Les pronostics vont bon train.
C’est que si, pour les nominés, Oscars riment avec dollars, la fièvre des trophées s’est également emparée des spectateurs qui, eux aussi, se trouvent dans leur phase Oscars et s’étaient tous précipités dans les cinémas pour voir les longs métrages en compétition pour le meilleur film, ceux qui avaient récolté le plus de nominations, avant de regarder cette cérémonie qui fait tourner bien des têtes et offre du rêve à tout le monde. Ce petit chauve aux allures de culturiste est la récompense la plus convoitée du cinéma avec ses 33 centimètres de haut, ses 3,6 kilos et son plaqué or à 24 carats. Les Oscars représentent des dizaines de millions de dollars au box-office pour certains nominés. Conçues et dessinées par le sculpteur Cedric Gibbons, les célèbres statuettes qui fêtent ce soir leur 72 ans d’existence, font monter tous les enchères. Jugez-en plutôt à titre d’exemple!
 

Cher présentant l’Oscar de la meilleure 
chanson de film à Phil Collins.

Le réalisateur polonais, Andrzej 
Wajda recevant un Oscar d’honneur 
des mains de Jane Fonda.

Ainsi, les recettes de “L’œuvre de Dieu, la part du diable” (sept nominations) ont doublé “American Beauty” qui avait pourtant huit nominations et a passé la barre des 100 millions de dollars. L’aurait-il seulement approchée, s’il n’avait pas concouru pour l’Oscar du meilleur film?  Mais l’effet Oscar joue, aussi, pour de plus petits films.
Le seul peut-être à n’avoir pas bénéficié de l’effet “Academy Awards”, est “Revelations” (sept nominations) dont le scénario porte sur le scandale de l’industrie du tabac. Il ne faut pas toucher au grisbi!
“Le Sixième Sens”, lui, s’apprête à entrer dans le club des dix films ayant rapporté gros au box-office du cinéma aux Etats-Unis.
 

Cher présentant l’Oscar de la meilleure 
chanson de film à Phil Collins.

Le réalisateur polonais, Andrzej 
Wajda recevant un Oscar d’honneur 
des mains de Jane Fonda.

LE RIDEAU ROUGE SE L?VE SUR LA NUIT DE TOUTES LES ?TOILES
Le spectacle n’est pas que sur la scène… Le parterre fait rêver et tourner bien des têtes. Il y a là Jane Fonda, Gwyneth Paltrow, Brad Pitt, Antonio Banderas, Tom Cruise, Nicole Kidman, Morgan Freeman, Faye Dunaway, Clint Eastwood, Michael Caine, la belle et élégante Annette Benning, le ventre arrondi par sa grossesse avancée…  Une soirée marquée par l’humour du maître de cérémonie, Billy Crystal, aux commandes pour la septième fois de la nuit la plus folle du cinéma américain. Le comédien est arrivé sur la scène du Shrine Auditorium dans les bras d’un policier et n’a cessé tout au long de la cérémonie de plaisanter à propos des péripéties dont avaient été victimes les précieux trophées.  La 72ème édition des Oscars s’est déroulée d’une façon sage… Nul, cependant, n’avait oublié les frasques l’an dernier, du désopilant Roberto Benigni. Le président de l’Académie des arts et sciences du cinéma avait donné peu avant, sur une note humoristique, le coup d’envoi de cette soirée en déclarant: “Tous les Oscars et tous les stars sont là ce soir…”, déclenchant les rires de l’assemblée. Une allusion, encore une, sur le vol il y a deux semaines des statuettes dorées. L’invité d’honneur inhabituel de cette cérémonie était l’auteur de cette découverte inopinée, Willie Fulgear, qui vit du recyclage de vieux cartons, avait trouvé les 55 trophées et encaissé 50.000 dollars de récompense. La sélection des nominés réunit cette année une belle brochette de talents, nouveaux venus ou stars confirmés, cinéastes de la nouvelle école ou vétérans de Hollywood. Une édition étonnamment ouverte bien que tous savaient presque déjà qu’avec ses huit nominations, “American Beauty”, une satire sociale caustique de la classe moyenne américaine, mise en scène par le Britannique Sam Mendes, disposait d’un certain avantage. Sam Mendes, un homme de théâtre qui signe avec “American Beauty” son premier film…


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AND THE OSCAR GOES TO…. “AMERICAN BEAUTY”
Ce film a triomphé lors de cette soirée en s’adjugeant cinq Oscars, ceux des meilleur film, meilleur scénario original, meilleur réalisateur,  meilleure prise de vues et meilleur acteur avec la prestation de Kevin Spacey. Enfant lui aussi du théâtre, cet acteur a appris sur les planches l’art consommé du dialogue et de la nuance, remportant ainsi un trophée bien mérité. Un Oscar pour sa performance dans le rôle de Lester Burnham, un quadragénaire pris d’une crise existentielle, en révolte contre le conformisme de sa vie terne. Une comédie acide critiquant le mode de vie américain. La jeune comédienne Angélina Jolie a remporté, contre tous les pronostics, l’Oscar du meilleur second rôle féminin pour son rôle dans “Girl, Interrupted” (Une vie volée). Dans ce film, Angélina s’est transformée physiquement pour incarner Teena Brandon, une jeune fille à l’identité sexuelle perturbée. L’Oscar apparaît pour cette jeune actrice comme une apothéose. Mariée à l’acteur Chad Lowe, le frère de Bob Lowe, elle a fondu en larmes sur scène au moment de recevoir sa statuette et tenu à remercier Teena Brandon, dont la mort a inspiré le film: “C’est une inspiration, pour que nous soyons toujours nous-mêmes, que nous ne devenions pas conformistes”, a-t-elle ajouté.  L’actrice qui n’est autre que la fille de Jon Voight, jouait le rôle d’une jeune femme internée dans un hôpital psychiatrique. Entre-temps, la caméra se braquait sur Annette Benning qu’on donnait pour gagnante et sur le visage de laquelle se lisait une certaine déception… Mais à la maturité de cette dernière, les 5.600 votants de l’Académie des arts et sciences ont finalement préféré le talent pur de Hilary Swank et sa jeunesse pour son rôle dans “Boys don’t cry”. Agée de 25 ans, quasiment inconnue il y a encore quelques mois, la comédienne se trouve brusquement propulsée parmi les plus grands noms du 7ème Art…
 

Mena Suvari qui a joué dans “American Beauty”.

Catherine Deneuve et Régis Wargnier.

L’arrivée de Tom Cruise et Nicole Kidman.

Haley Joel Osment, nominé pour 
le meilleur second rôle dans
“The Sixth Sense”.

Emotion encore à la remise de l’Oscar du meilleur second rôle à l’acteur britannique Michael Caine pour son interprétation d’un docteur faiseur d’anges, dans un orphelinat de l’après-guerre, dans “The Cider House Rules”, pour lequel l’écrivain Joint Irving a reçu le prix de la meilleure adaptation, tirée de son roman éponyme. Très ému, l’acteur qui a 66 ans, s’est vu décerner le second Oscar de sa carrière et a reçu une longue ovation avant de rendre, avec beaucoup d’élégance et d’humour, un vibrant hommage aux autres acteurs en compétition.
Dans la catégorie des films étrangers, l’Oscar est allé au réalisateur espagnol Pedro Almodovar pour son film: “Tout sur ma mère”. Ce dernier avait déjà obtenu de nombreuses récompenses dont un César en France, ainsi que le Golden Globe. “The Matrix”, des frères Andy et Larry Wachowsky, recevait quatre Oscars dont celui des meilleurs effets spéciaux, dans les catégories certes techniques, mais qui en ont fait le deuxième film le plus récompensé de la soirée.
 

Michael Clarke Duncan, nominé 
pour le meilleur second rôle dans 
“The Green Mile”.

Pedro Almodovar entouré de 
Salma Hayek, Penelope Cruz 
et Cecilia Roth.

Warren Beatty, quant à lui, recevait un Oscar d’honneur pour sa carrière de producteur. Un standing ovation lui fut réservé. L’Oscar de la meilleure direction artistique a été attribué à “Sleepy Hollow”, tandis que l’Oscar de la meilleure musique consacrait celle de John Corigliano pour le film “The Red Violin”. Phil Collins, quant à lui, se voyait attribuer l’Oscar de la meilleure chanson originale pour sa composition de “You’ll be in my heart” du film “Tarzan”. Un autre Oscar d’honneur était réservé à Andrej Wajda pour l’ensemble de sa carrière.
Une soirée un peu longue où les moments d’émotions étaient rares… Heureusement qu’il y avait le lumineux sourire de Haley Joel Osment, l’exubérance méditerranéenne de Pedro Almodovar et les pitreries très professionnelles de Billy Crystal! Mais celui pour qui cette manifestation fut une belle parenthèse dans sa vie et vécut un moment de rêve en direct fut Willie Fulgear, l’homme par qui les Oscars sont arrivés.


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