EN VISITE AU LIBAN
CHARLES JOSSELIN, MINISTRE DÉLÉGUÉ
À LA COOPÉRATION ET À LA FRANCOPHONIE:
“LA FRANCE SERA AU RENDEZ-VOUS DE LA PAIX”

Rencontres au sommet, signature de protocoles, rendez-vous avec la presse, redécouverte du Liban à dix-sept ans de distance, ont inséré les 48 heures “très denses” de M. Charles Josselin, ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie, dans “une actualité chargée pour le Proche-Orient” et un contexte national mouve-menté où le politique, l’économique et le culturel s’imbriquent forcément.
 
M. Charles Josselin.
MM. Mohamed Youssef Beydoun 
et Charles Josselin.

M. Josselin était venu au Liban en juillet 1983, “la Résidence des Pins était une casemate et la Place des Canons, un champ de bataille. J’ai pu observer que l’une et l’autre ont connu des changements considérables qui permettent d’y vivre autrement (...) que la reconstruction du Liban a commencé, celle de Beyrouth incontestablement. Plus qu’une reconstruction, une restauration, une résurrection”.
Aussi dans ce contexte-là, la France a-t-elle trouvé tout naturellement sa place, en renforçant sa coopération bilatérale qui s’est concrétisée lors du passage du ministre par la signature: avec le ministre de la Culture, Mohamed Youssef Beydoun d’un protocole “destiné à encourager la coproduction cinématogra-phique”; avec le ministre de l’Agriculture, Sleiman Frangié, d’un accord pour la promotion du “développement agricole au Metn et dans la Békaa”; avec le ministre de l’Information, Anouar el-Khalil, d’”une déclaration d’intention pour renforcer les programmes francophones à Radio-Liban, Télé-Liban et l’ANI”.
Dans le cadre de sa visite également, le président du CDR (Conseil du Développement et de la Reconstruction) Mahmoud Osman et le directeur de l’AFD (‘Agence française de développement), ont signé “une convention de financement relative à l’octroi d’une subvention de 1 million d’euros au Liban, pour la mise en place d’un Fonds d’études et de préparation de projets (FEPP). M. Josselin a, également, “beaucoup parlé avec le vice-président du Conseil, Michel Murr qui est en même temps président du comité interministériel pour la Francophonie “de la préparation du Sommet francophone” devant se tenir les 27-28-29 octobre 2001 à Beyrouth.

LA FRANCE AUx CÔTÉS DU LIBAN
Avec les présidents Lahoud, Berri et Hoss, le ministre français a abordé “des problèmes plus généraux d’actualité diplomatique, politique et culturelle”, réitérant “la volonté française de continuer à être aux côtés du Liban pour se développer, se moderniser et apporter à sa population un surcroît de bien-être”. “Je crois avoir été entendu par tous mes interlocuteurs”, a-t-il confié aux journalistes qui l’attendaient depuis une heure à la salle Montaigne.
Il est bon de dire et redire que la France “partage les aspirations des Libanais à un Etat stable et souverain, “qu’elle milite pour une paix durable, globale dans les pays de la région, (qu’elle) soutient les résolutions 242 et 425 des Nations Unies et préfère que le retrait des troupes israéliennes du Liban se fasse dans le cadre d’un accord global”.
Afin de ne pas donner lieu à des spéculations en relation avec la tempête soulevée par la déclaration de Jospin, lors de sa récente visite à Israël et qualifiant le Hezbollah de “terroriste”, M. Josselin a tenu à souligner que sa visite était “programmée depuis déjà plusieurs mois dans son principe et plusieurs semaines dans son calendrier”, évitant de s’aventurer sur les spéculations annonçant le retrait israélien et la forme que prendra la présence française dans le déploiement d’une force internationale à l’issue de ce retrait. Il dira que le président Chirac lui-même “souhaite qu’un accord global intervienne dans ce cadre”, étant entendu que la France “est disposée à participer à cet accord” dont les conditions ne sont pas actuellement réunies. En tout cas, “la France sera au rendez-vous de la paix en quelque sorte”.
Loin du sentiment d’échec laissé par le sommet Clinton-Assad à Genève, M. Josselin est convaincu que “l’objectif de paix est trop important pour qu’on puisse se satisfaire d’une seule rencontre. D’autres rencontres vont avoir lieu”. Puis, “je suis même assez optimiste pour souhaiter que le retrait intervienne dans quelques mois, dans le cadre d’un accord global”.
La Francophonie? Il s’agit d’abord, précise-t-il, d’une “Francophonie d’ouverture. Le temps est révolu où le combat francophone était une citadelle assiégée essayant de préserver des lieux où le français est une langue exclusive. La Francophonie, c’est la volonté de lutter pour une diversité culturelle nécessaire qui est le contrepoids de la globalisation ou mondialisation”. C’est le moyen de “permettre à ceux qui le veulent de partager notre culture et un certain nombre de valeurs: la démocratie, les droits de l’homme, l’alternance politique (...) Beyrouth est un lieu particulièrement bien choisi pour parler de ce qui est un avenir et pas un souvenir.”
Enfin, M. Josselin formule l’espoir de voir les jeunes associés au sommet de la francophonie à Beyrouth, comme ce fut le cas à Moncton au Canada. Et que l’espace du sommet, contrairement à ce dernier, soit ouvert aux journalistes qui avaient souffert de certaines restrictions. Les préparatifs vont bon train et la capacité d’accueil de Beyrouth sera à la hauteur de l’événement.

Par EVELYNE MASSOUD

Home
Home