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![]() et Charles Josselin. |
M. Josselin était venu au Liban en juillet 1983, “la Résidence
des Pins était une casemate et la Place des Canons, un champ de
bataille. J’ai pu observer que l’une et l’autre ont connu des changements
considérables qui permettent d’y vivre autrement (...) que la reconstruction
du Liban a commencé, celle de Beyrouth incontestablement. Plus qu’une
reconstruction, une restauration, une résurrection”.
Aussi dans ce contexte-là, la France a-t-elle trouvé
tout naturellement sa place, en renforçant sa coopération
bilatérale qui s’est concrétisée lors du passage du
ministre par la signature: avec le ministre de la Culture, Mohamed Youssef
Beydoun d’un protocole “destiné à encourager la coproduction
cinématogra-phique”; avec le ministre de l’Agriculture, Sleiman
Frangié, d’un accord pour la promotion du “développement
agricole au Metn et dans la Békaa”; avec le ministre de l’Information,
Anouar el-Khalil, d’”une déclaration d’intention pour renforcer
les programmes francophones à Radio-Liban, Télé-Liban
et l’ANI”.
Dans le cadre de sa visite également, le président du
CDR (Conseil du Développement et de la Reconstruction) Mahmoud Osman
et le directeur de l’AFD (‘Agence française de développement),
ont signé “une convention de financement relative à l’octroi
d’une subvention de 1 million d’euros au Liban, pour la mise en place d’un
Fonds d’études et de préparation de projets (FEPP). M. Josselin
a, également, “beaucoup parlé avec le vice-président
du Conseil, Michel Murr qui est en même temps président du
comité interministériel pour la Francophonie “de la préparation
du Sommet francophone” devant se tenir les 27-28-29 octobre 2001 à
Beyrouth.
LA FRANCE AUx CÔTÉS DU LIBAN
Avec les présidents Lahoud, Berri et Hoss, le ministre français
a abordé “des problèmes plus généraux d’actualité
diplomatique, politique et culturelle”, réitérant “la volonté
française de continuer à être aux côtés
du Liban pour se développer, se moderniser et apporter à
sa population un surcroît de bien-être”. “Je crois avoir été
entendu par tous mes interlocuteurs”, a-t-il confié aux journalistes
qui l’attendaient depuis une heure à la salle Montaigne.
Il est bon de dire et redire que la France “partage les aspirations
des Libanais à un Etat stable et souverain, “qu’elle milite pour
une paix durable, globale dans les pays de la région, (qu’elle)
soutient les résolutions 242 et 425 des Nations Unies et préfère
que le retrait des troupes israéliennes du Liban se fasse dans le
cadre d’un accord global”.
Afin de ne pas donner lieu à des spéculations en relation
avec la tempête soulevée par la déclaration de Jospin,
lors de sa récente visite à Israël et qualifiant le
Hezbollah de “terroriste”, M. Josselin a tenu à souligner que sa
visite était “programmée depuis déjà plusieurs
mois dans son principe et plusieurs semaines dans son calendrier”, évitant
de s’aventurer sur les spéculations annonçant le retrait
israélien et la forme que prendra la présence française
dans le déploiement d’une force internationale à l’issue
de ce retrait. Il dira que le président Chirac lui-même “souhaite
qu’un accord global intervienne dans ce cadre”, étant entendu que
la France “est disposée à participer à cet accord”
dont les conditions ne sont pas actuellement réunies. En tout cas,
“la France sera au rendez-vous de la paix en quelque sorte”.
Loin du sentiment d’échec laissé par le sommet Clinton-Assad
à Genève, M. Josselin est convaincu que “l’objectif de paix
est trop important pour qu’on puisse se satisfaire d’une seule rencontre.
D’autres rencontres vont avoir lieu”. Puis, “je suis même assez optimiste
pour souhaiter que le retrait intervienne dans quelques mois, dans le cadre
d’un accord global”.
La Francophonie? Il s’agit d’abord, précise-t-il, d’une “Francophonie
d’ouverture. Le temps est révolu où le combat francophone
était une citadelle assiégée essayant de préserver
des lieux où le français est une langue exclusive. La Francophonie,
c’est la volonté de lutter pour une diversité culturelle
nécessaire qui est le contrepoids de la globalisation ou mondialisation”.
C’est le moyen de “permettre à ceux qui le veulent de partager notre
culture et un certain nombre de valeurs: la démocratie, les droits
de l’homme, l’alternance politique (...) Beyrouth est un lieu particulièrement
bien choisi pour parler de ce qui est un avenir et pas un souvenir.”
Enfin, M. Josselin formule l’espoir de voir les jeunes associés
au sommet de la francophonie à Beyrouth, comme ce fut le cas à
Moncton au Canada. Et que l’espace du sommet, contrairement à ce
dernier, soit ouvert aux journalistes qui avaient souffert de certaines
restrictions. Les préparatifs vont bon train et la capacité
d’accueil de Beyrouth sera à la hauteur de l’événement.