La
visite-éclair que le président Hoss a effectuée lundi
sur les bords du Barada a permis d’éclaircir les perspectives d’avenir
et, surtout, de dégager une nouvelle stratégie visant à
faire face à d’éventuels développements pouvant se
produire sur le terrain après le retrait israélien de la
région frontalière. Le chef du gouvernement et son homologue
syrien ont réaffirmé que la paix était un choix stratégique
pour les deux pays, ce qui n’est pas le cas de l’Etat hébreu.
La visite-éclair que le président Salim Hoss a effectuée
lundi sur les bords du Barada s’imposait après le sommet Assad-Clinton
à Genève et la venue du chef de la diplomatie syrienne au
palais de Baabda durant le dernier week-end.
Beyrouth et Damas doivent intensifier leurs concertations et réaffirmer
leur position en ce qui concerne la conjoncture régionale, le processus
de paix et d’autres questions d’intérêt commun, dont certaines
ont fait l’objet d’accords bilatéraux depuis la constitution du
Conseil supérieur libano-syrien.
Naturellement, les entretiens bipartites ont porté sur les perspectives
du retrait israélien du Liban-Sud, surtout après les déclarations
faites par le ministre libanais de la Défense et le vice-président
de la Chambre relatives à un éventuel déploiement
des forces syriennes dans la région frontalière aux côtés
de nos forces régulières. Ces déclarations avaient
été désavouées, indirectement, par M. Farouk
Chareh à l’issue de son entrevue avec les chefs de l’Etat et du
gouvernement au palais présidentiel (lire ailleurs sa réaction).
Le président Hoss a explicité la teneur de ses pourparlers
avec son homologue baassiste, M. Mohamed Miro, en qualifiant ses entretiens
d’utiles, car ils ont, permis d’éclaircir les perspectives d’avenir.
En ce qui concerne le retrait israélien prévu pour le
mois de juillet, le président de Conseil a rappelé la position
du Liban officiel “qui est fermement attaché à l’application
de la résolution 425, laquelle exige un retrait des forces israéliennes
jusqu’aux frontières internationalement reconnues”.
Tant M. Hoss que MM. Miro et Chareh ont réaffirmé leur
disposition à signer un traité de paix avec Israël,
en contrepartie d’un retrait total du Liban-Sud et du Golan jusqu’à
la ligne du 4 juin 1967, rejetant sur l’Etat hébreu l’entière
responsabilité du gel des négociations, parce qu’il refuse
de faire de la paix un choix stratégique”.
Il reste à être fixé sur ce qui se passerait dans
la région méridionale du Liban si les Israéliens venaient
à l’évacuer, unilatéralement, sans accord avec Beyrouth
et Damas.
Il va sans dire que le maintien de l’ordre et de la sécurité
dans cette région incombe aux Nations-Unis. En cas de retrait israélien,
le secrétariat général de l’ONU est tenu d’effectuer
des contacts avec les Etats membre permanents du Conseil de Sécurité,
aux fins de mettre au point un dispositif de sécurité adéquat.
Pour cela il devrait renforcer les effectifs de la FINUl et les doter
d’équipements les habilitant à s’acquitter au mieux de leur
mission. Tel a été le sujet que M. Kofi Annan, secrétaire
général a discuté au début de la semaine à
Genève avec le chef de la diplomatie israélienne.
En effet, David Lévy qui menaçait, il y a une dizaine
de jours “de brûler la terre du Liban”, a déclaré que
son pays était intéressé à une coopération
avec l’ONU en vue de pacifier la zone frontalière, en prévenant
toute nouvelle escalade sur le terrain.
Il s’est dit même prêt à venir à Beyrouth,
“afin de mettre au point le mécanisme permettant d’atteindre cet
objectif.” |