La
séance oratoire organisée dernièrement par le PSNS,
avait-elle pour but de célébrer l’anniversaire de naissance
du fondateur de ce parti ou de donner le coup d’envoi de la campagne électorale
au Metn-Nord? D’après l’intervention du ministre de l’Intérieur
(notre photo), il s’agissait d’un meeting en prévision des législatives.
“Nous continuons, a dit le ministre, à lutter ensemble, notre combat
étant mené au Liban par le président Lahoud et, en
Syrie, par le Premier résistant, le président Assad”.
Le chef de l’Etat ne cesse de le répéter sur tous les
tons: il ne permettra à personne de s’exprimer en son nom, car il
n’a pas de candidats aux prochaines législatives et se tiendra à
égale distance des uns et des autres. Il veillera à ce que
le scrutin se déroule dans un climat de liberté et de démocraie.
Le président Emile Lahoud l’a redit au président de l’Ordre
des journalistes en le recevant, mercredi dernier, au palais de Baabda.
Or, au cours d’un meeting qui avait tout l’air d’un coup d’envoi de
la campagne électorale au Metn-Nord, organisé par le PSNS
(ex-PPS), à l’occasion de l’anniversaire de naissance de son leader
disparu, le ministre de l’Intérieur - allié de ce parti -
a harangué l’assistance en ces termes: “Une alliance stratégique
nous lie de longue date sur la base des principes nationaux.”
Et encore: “Nous continuerons à lutter ensemble, notre combat
étant mené au Liban par le président Emile Lahoud
et soutenu, en Syrie, par le premier résistant, le président
Assad.”
Ce meeting rappelait celui tenu il y a quelques mois sur le littoral
metniote, à l’occasion du premier unniversaire de l’accession du
général Lahoud à la magistrature suprême.
On se souvient qu’un député de cette circonscription,
connu pour être un adversaire du ministre, s’était plaint
auprès du président de la République dont le nom avait
été cité dans la harangue de ce responsable.
On ne serait pas étonné si le même parlementaire
devait protester, une fois de plus auprès du palais de Baabda, car
cette fois aussi, le nom du Premier Libanais a été malencontreuse-ment
évoqué dans une circonstance inadéquate.
Nul ne conteste au ministre de l’Intérieur le droit de mener
campagne dans son fief électoral et de proclamer, publiquement,
ses alliances en prévision des prochaines législatices.
Cependant, nous croyons qu’il serait mieux inspiré s’il renonçait
à ses charges officielles pour reprendre sa liberté de mouvement.
D’autant qu’il aura à superviser le scrutin, ce qui exige de lui
une attitude de stricte neutralité par rapport aux candidats en
lice.
Car quoi qu’on dise, on ne vit ni en France, ni en Grande-Bretagne,
aux Etats-Unis, ou en Suisse où un gouvernement peut assurer le
bon déroulement d’une consultation populaire, même si plusieurs
de ses membres briguent des sièges parlementaires...
Puis, il n’est pas recommandé ni de bon ton de mêler le
nom du président de la république aux querelles de clocher,
ce qui risque de porter stteinte à son crédit et à
son prestige.
Le Général-Président ne peut l’admettre.
***
Aux dernières nouvelles, le ministre a délégué
ses pouvoirs au directeur geenéral, pour superviser les élections
municipales partielles de Jdaïdé -Bauchrieh fixées au
dimanche 9 avril.
Cette décision est la bienvenue, d’autant que l’un des candidats
en lice pour la présidence du conseil municipal de cette localité
bénéficie de l’appui du ministre... Celui-ci délèguera-t-il
ses pouvoirs lors des élections générales? |