Evénements de la semaine
POUR EMPÊCHER LE SUD DE SE TRANSFORMER EN POUDRIÈRE...
Au fur et à mesure qu’approche la date (au mois de juillet) à laquelle Ehud Barak paraît déterminé à rapatrier ses soldats stationnés au Liban-Sud, les Nations-Unies se préoccupent de l’évolution de la situation dans la zone frontalière. Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, en a discuté lundi à Genève avec le ministre israélien des A.E. qui s’est dit prêt à venir à Beytrouth, à l’effet de mettre au point le mécanisme destiné à pacifier la partie méridionale du Liban.. L’ONU envisagerait, semble-t-il, de renforcer les effectifs de la FINUl et de modifier la nature de leur mission.
 
 

L’après-retrait israélien du Liban-sud et de la Békaa ouest continue et pour cause, à susciter des craintes et à entretenir la controverse.
Ainsi que nous l’avons signa-lé dans notre dernière livraison, les chancelleries occidentales s’inquiètent et appréhendent la suite des événements, surtout si “Tsahal” devait être retiré (ou re-déployé) sans accord préalable avec Beyrouth et Damas.
Aussi, font-elles état de pro-positions visant à prévenir l’es-calade sur le terrain, l’une d’elles consistant à mettre sur pied une force multinationale - formée de contingents portant la nationa-lité de pays neutres - à déployer le long de la frontière libanaise internationalement reconnue.
A moins que la FINUL soit renforcée et rééquipée pour pouvoir s’acquitter de la mis-sion initiale qui lui incombe, à savoir: aider le Pouvoir libanais à étendre sa souveraineté à l’en-semble de la partie méridionale du pays et, partant, empêcher d’éventuels affrontements après le retrait israélien.
D’ailleurs, le mécanisme de ce retrait est clairement défini dans la résolution 426. Si donc cette dernière est strictement appliquée, en même temps que la 425, il n’y aura plus de raison de s’inquiéter et d’avoir peur.
Fait étrange: joignant leur voix à ceux qui s’opposent à l’installation d’une force multi-nationale ou au renforcement des Casques Bleus, un ministre (celui de la Défense) et un membre de l’Assemblée (son vice-président) insinuent que les troupes  syriennes stationnées “légalement” en territoire liba-nais pourraient être appelées à épauler nos forces régulières pour maintenir la sécurité et pré-venir d’éventuels accrochages.
Reste à savoir si la Syrie est disposée à placer ses soldats à la portée des canons de “Tsahal”, d’autant que le Premier ministre israélien, faisant état de lignes rouges fixées à la fin des années soixante-dix, qualifie “d’inacceptable” la proposition du ministre et du parlementaire mentionnés, disant qu’elle n’est “ni pratique, ni réaliste”.
Puis, M. Farouk Chareh, mi-nistre syrien des Affaires étran-gères, a implicitement rejeté une telle éventualité en affirmant, lors de sa visite au palais de Baabda dimanche dernier: “Nous ne nous attendons pas à une guerre et ne la voulons pas. Parler de guerre est une erreur; nous voulons pousser la ten-dance en faveur d’une paix juste et globale. Nous sommes atta-chés à nos droits tout en œuvrant pour la sécurité et la stabilité de la région. C’est pourquoi, il faut éviter de faire des déclarations dont l’Etat hébreu pourrait tirer profit”.
On peut en déduire que Damas n’est pas en faveur d’un déploiement de ses troupes au Sud après le départ des forces ennemies, pour la simple raison que la présence de ses effectifs dans ce secteur pourrait remettre le feu aux poudres
A moins donc d’un accord préalable avant le retrait israélien entre Beyrouth, Damas, d’une part et Tel-Aviv, d’autre part, la redéfinition de la mission de la FINUL ou la formation d’une force multinationale serait la mieux indiquée pour pacifier le Sud et l’empêcher de redevenir une poudrière qu’une simple étincelle ferait exploser. 


Home
Home