Le
sommet Clinton-Barak a échoué avant de se tenir. Pour la
simple raison que le “parrain” américain du processus de paix ne
veut pas exercer des pressions sur l’Etat hébreu, pour le contraindre
à respecter les résolutions de la légalité
internationale et les principes définis à Madrid, dont celui
de “la terre contre la paix”.
Avant la rencontre Clinton-Barak mardi dernier, à Washington,
on a su que ce sommet n’avait aucune chance de déboucher sur quelque
résultat, susceptible de favoriser la relance des négociations
sur le volet syrien.
En effet, la veille de son départ pour la capitale fédérale,
Ehud Barak a donné le feu vert pour la construction de deux-cents
nouvelles unités de logement sur les hauteurs du Golan et pour l’agrandissement
d’une colonie de peuplement près de Bethléem.
Dans le même temps, deux membres du Cabinet israélien
faisaient des déclarations très peu encourageantes quant
à l’éventuelle reprise du dialogue entre Damas et Tel_Aviv.
Shimon Pérès s’est montré sceptique au point de désespérer
de toute initiative, quel qu’en soit l’auteur, visant à sortir le
processus de paix de l’impasse.
Il faut dire que le chef de l’Exécutif américain a contribué
à décourager toutés les parties, à commencer
par la Syrie, en proclamant que “les réponses du président
Assad aux questions qu’il lui a posées à Genève, étaient
insuffisantes”.
Son porte-parle a dit, à ce propos: “Nous n’avons rien reçu
de la part de Damas qui permette de traiter de manière sérieuse
les divergences”.
De même, sur le volet palestinien et au plan des négociations
qui se déroulent à la base de Bolling entre Palestiniens
et Israéliens, le fossé continue à s’élargir.
Washington ne joue donc pas le rôle qui lui incombe en tant que
“parrain honnête”. De fait, la capitale fédérale n’a
entrepris jusqu’ici aucune action susceptible de combler la brèche
qui sépare les parties antagonistes.
Et cette situation se perpétue, car l’Amérique - sans
doute pour des considérations en rapport avec les présidentielles
ou les sénatoriales, maintenant que la First Lady brigue un siège
au Sénat - veille à ne pas contrarier la juiverie américaine,
lui fait ses quatre volontés et souscrit à toutes ses conditions.
Pourtant, le Liban, la Syrie et l’Autorité palestinienne ne
réclament aucun droit qui ne leur est reconnu par les résolutions
de la légalité internationale, celles-ci ayant obtenu l’agrément
des Etats-Unis.
Par la faute d’Israël et à cause de son refus de respecter
ces résolutions, le Proche-Orient continue donc à vivre dans
une tension permanente et ne connaîtra pas la quiétude que
les peuples de la région appellent de leurs vœux.
Cela dit, on se demande si le président Clinton multiplie les
sommets - après sa rencontre avec le président Assad et M.
Barak, il doit recevoir Yasser Arafat - pour se donner l’impression d’œuvrer
en faveur de la paix, celle-ci paraissant actuellement aussi insaisissable
qu’un mirage dans le désert... |