Israël
entretient un grand tapage autour de la résolution 425 du Conseil
de Sécurité qu’il a totalement ignorée durant vingt-deux
ans. S’il a consenti à l’appliquer, c’est sous les coups que lui
a assénés la Résistance libanaise.
Il se confirme, chaque jour davantage, que l’Etat hébreu
est hostile à la paix, preuve en est qu’il suit une politique sélective
par rapport aux résolutions de l’ONU, dont le respect mettra fin
au cycle de la violence au P.O.
La question du retrait israélien reste et, pour cause, au centre
du débat au triple plan local, régional et international,
après la tournée que M. Terje Roed-Larsen, émissaire
du secrétaire général de l’ONU vient d’effectuer au
Proche-Orient, au terme de laquelle il présentera à M. Kofi
Annan, un rapport consignant la teneur de ses entretiens et la conclusion
à en tirer.
Jusqu’à l’heure, M. Annan n’a encore pris aucune initiative
et ne le fera pas tant que l’Etat hébreu ne lui aura pas notifié
sa décision définitive relative à son retrait du Liban-Sud.
Il a, d’ailleurs, échangé les vues à ce sujet durant
le dernier week-end avec M. Farouk Chareh, ministre syrien des Affaires
étrangères, à la faveur d’un entretien téléphonique.
En réalité, Ehud Barak laisse sciemment planer le doute
quant à ses intentions dans ce domaine et brouille les cartes, en
assurant une couverture médiatisée aux déclarations
de ses généraux qui se montrent favorables au maintien de
cer-tains fortins en territoire liba-nais. Le commandant de la ré-gion
nord d’Israël a réitéré, ré-cemment, le
“soutien fraternel” de l’Etat hébreu aux habitants de cette région,
y compris à l’Armée du Liban-Sud (du général
Lahad), ce dernier ayant insinué qu’il maintiendra sa “troupe” dans
les positions qu’elle occupe, même après le retrait de “Tsahal”...
Tout cela prouve, s’il en est encore besoin, que Barak poursuit son
jeu de la douche écossaire dans lequel il excelle. Il vise, ainsi,
un double but: se présenter comme un partisan de la paix et entretenir
la controverse au Liban pour l’affaiblir et, partant, tenter de le dissocier
de la Syrie.
Preuve en est qu’il suit une politique sélective par rapport
aux résolutions de la légalité internationale, à
savoir: les 425, 426, 242, 338 et 194, la dernière reconnaissant
le droit de retour aux réfugiés palestiniens, alors que Tel-Aviv
veut les garder dans les pays d’accueil.
En effet, après avoir man-œuvré et tergiversé
pendant vingt-deux ans, Israël laisse entendre qu’il évacuera,
en ver-tu de la résolution 425, les por-tions de notre territoire
que ses forces occupent illégalement.
Si ses intentions étaient saines et s’il était soucieux
de favoriser le processus de paix, pourquoi n’appliquerait-il pas les autres
résolutions qui sont complémentaires?
Avant de partir pour Washington où il a conféré
mardi avec le président Clinton, Barak s’est dit peu optimiste et
a précisé que l’ordre du jour de ses entretiens à
la Maison-Blanche porteront sur les pourparlers palestino-israéliens
de Belling, le retrait israélien du Liban-Sud, la possible relance
du dialogue syro-israélien et les relations israélo-US.
Mais il faut désespérer de voir aboutir les efforts déployés
par le chef de l’Exécutif US avant la fin de son mandat et Abou-Ammar
vient d’affirmer: “Barak est un piètre partisan de la paix, beaucoup
moins coopératif que son prédécesseur”...
De fait, il faut être devin pour connaître l’idée
que le Premier ministre israélien a derrière la tête
et le projet ou l’intrigue qu’il rumine... |