![]() Chrétien avec Yasser et Soha Arafat. |
![]() proche-orientale. Avec Ehud Barak et David Lévy. |
D’ailleurs, c’est le secrétaire d’Etat aux Affaires extérieures
du Canada, Lester B. Pearson, futur Premier ministre et prix Nobel de la
paix, qui fut à l’origine, en novembre 1956, d’une résolution
des Nations Unies sur la création d’une première force d’urgence
de l’ONU (FUNU) devant, à la suite de la crise du canal de Suez,
superviser l’évacuation de celui-ci par les forces françaises,
israéliennes et britanniques.
La tradition s’est perpétuée dans son sillage par la
présence du Canada au processus de paix de Madrid, à travers
les négociations multilatérales et bilatérales. Membre
du groupe de travail sur la sécurité régionale et
le contrôle des armements, il préside aussi le Groupe de travail
sur les réfugiés. Et le zèle qu’il manifeste sur ce
plan étonne parfois ceux qui portent le poids de la présence
palestinienne.
Sur un autre registre, le Canada est concerné par le déminage
au Proche-Orient. Promoteur du traité international d’interdiction
des mines terrestres dont il s’est fait l’apôtre dans le monde, il
s’emploie à l’intégrer dans le processus de paix au Proche-Orient,
car les mines dans l’optique de ses officiels sont “un obstacle à
la réconciliation, au développement économique et
social”.
Comme tout bouge actuellement dans cette région et que le Canada
se sent particulièrement concerné par le processus en cours,
il fallait donc que son Premier ministre vienne voir sur place ce qui s’y
prépare, tente de déchiffrer les véritables intentions
des divers protagonistes et d’évaluer le rôle que son pays
pourrait y jouer. Il avait rencontré le président Emile Lahoud
au sommet de la francophonie qui s’est tenu à Moncton en septembre
1999. Et celui-ci l’avait invité à visiter le Liban.
C’est dans le cadre d’une tournée proche-orientale qu’il s’arrête
au Liban les 13 et 14 avril. La première étape en avait été
Israël où il avait rencontré son homologue israélien
Ehud Barak ainsi que le président Ezer Weizman. De là, il
est passé à la bande de Gaza où il a été
reçu par Yasser Arafat. Avant de débarquer au Liban, il a
mis le cap sur le Caire pour enfin se rendre après Beyrouth à
Amman, Damas et en Arabie séoudite.
![]() député d’origine libanaise. |
![]() le sénateur d’origine libanaise Pierre Debbané et son épouse. |
Au Liban, il est arrivé accompagné d’une importante délégation
parlementaire comprenant entre autres deux membres d’origine libanaise,
le député Mark Assad et le sénateur Pierre Debbané.
Egalement d’une équipe de journalistes. Une série de rencontres
marquent sa première journée dont celle des présidents
Hoss et Berri, clôturée le soir par un dîner officiel
offert au Grand Sérail par le Premier ministre libanais. Vendredi
matin, après la visite de Liban Post, consortium libano-canadien,
il sera reçu par le président Lahoud qui offre un déjeuner
en son honneur. Son épouse Aline suivra, partiellement, un programme
parallèle avec Mme Lahoud qui la conduira à Byblos.
Ce n’est pas un voyage touristique qu’effectue Jean Chrétien.
S’il n’a pas totalement la liberté de choix, le Liban est toujours
une place stratégique, une porte ouverte sur l’hinterland arabe.
Les échanges commerciaux entre le Liban et le Canada n’ont atteint
que 61,5 millions de dollars en 1999, mais ils pourraient suivre une courbe
ascendante. De plus, les chantiers de la paix qui demeurent en souffrance,
pourraient présenter un intérêt majeur pour les grandes
compagnies canadiennes. L’économique étant lié au
politique, c’est la perspective du retrait israélien qui est actuellement
prioritaire. Depuis Israël, Jean Chrétien a approuvé
le retrait unilatéral du Liban-Sud et envisagé déjà
une présence canadienne à une “force de paix au Liban”. “Si
les Nations Unies nous demandaient d’être présents, nous considérerions
positivement cette requête”. Les détails, c’est pour plus
tard, l’incertitude et la confusion étant encore totales.