LA POSITION DU CANADA par EDOUARD BASSIL

En visite officielle à Jérusalem - pourquoi pas à Tel_Aviv? - M. Jean Chrétien, Premier ministre du Canada, a approuvé la décision israélienne d’un retrait unilatéral du Liban-Sud. Au cours d’une conférence de presse conjointe tenue avec son homologue israélien, le chef du gouvernement d’Ottawa a félicité Ehud Barak “pour sa recherche d’un état de paix au Proche-Orient qui servirait de tremplin au développement économique de cette région du globe”. M. Chrétien est-il réellement persuadé que M. Barak s’emploie à instaurer une paix juste et globale au P.O.? Dans l’affirmative, de deux choses l’une: ou bien il serait induit en erreur par la mission diplomatique représentant le Canada dans l’Etat hébreu; ou bien il a voulu flatter son interlocuteur israélien dont tout le monde connaît la duplicité proverbiale et qui est loin de mériter le Prix Nobel de la paix. A l’instar de l’un de ses prédécesseurs, lâchement assassiné pour avoir assoupli sa position, aux fins de mettre un terme au cycle de la violence. La déclaration de M. Chrétien laisse accréditer les rumeurs persistantes, selon lesquelles son pays s’emploierait à favoriser l’implantation des refugiés palestiniens dans le cadre des multilatérales, croyant ainsi jouer son rôle de “bâtisseur de paix”. Ce qui serait le comble. En effet, le chef de la diplomatie canadienne estime que son pays a “des responsabilités évidentes” dans la région et “entend les assumer”... Qu’il les assume donc, mais non à nos dépens, en respectant les règles de l’équité et les résolutions de la légalité internationale.

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