L’ÉVÉNEMENT, TUNISIEADIEUX ÉMOUVANTS AU LEADER HABIB BOURGUIBA
La Tunisie a fait des adieux émouvants, samedi 8 avril, à
son “leader” Habib Bourguiba, décédé deux jours auparavant,
à l’âge de 96 ans.
Dès obsèques nationales ont été organisées
à Monastir, la ville natale du “père de l’indépendance”
tunisienne, en présence de plusieurs chefs d’Etat étrangers
et d’un grand nombre de hautes personnalités arabes, africaines,
européennes et américaines, représentant près
d’une cinquantaine de pays.
Malgré un temps plutôt maussade en cette saison de printemps,
une foule des grands jours, évaluée à plus de 15 mille
personnes, des Monastiriens surtout, mais aussi d’autres Tunisiens venus
des diverses régions du pays, a tenu à accompagner le premier
président de la République tunisienne à sa dernière
demeure.
![]() mausolée de la famille Bourguiba. |
![]() Ben Ali entouré des chefs d’Etats français, ivoirien, yéménite, algérien et du chef de l’Autorité palestinienne. |
UNE ORGANISATION À LA HAUTEUR DE L’ÉVÉNEMENT
Massée dès les premières heures de la matinée
tout autour du mausolée de la famille Bourguiba que le “Combattant
suprême” avait fait construire de son vivant, à proximité
de la corniche de Monastir (à 160 km au sud de Tunis), la foule,
qui observait jusque-là une attitude de recueillement empreint de
grande tristesse, a donné libre cours à son émotion
à l’arrivée du cortège funèbre vers 15h30 locales
(14h30 GMT). Brandissant des portraits du président disparu, elle
scandait à gorges serrées “Allahou Akbar”. Plusieurs personnes
manifestement marquées par l’intensité du moment et la longue
attente, se sont évanouies et aussitôt évacuées
par les agents de secours. Renforcé pour la circonstance, le service
d’ordre avait du mal à contenir les masses. L’organisation était
à la hauteur de l’événement.
SOLENNITÉ ET RECUEILLEMENT
Dans une atmosphère solennelle, le cortège funèbre
avançait à pas lents. La dépouille mortelle, enveloppée
d’un grand drapeau, aux couleurs nationales, rouge et blanc, était
placée sur un affût de canon tiré par un véhicule
militaire à bord duquel avait pris place une garde d’honneur des
trois armes.
Suivaient en première ligne tout juste derrière le cercueil,
le président Zein El-Abidine Ben Ali avec, à ses côtés,
le fils du défunt président, M. Habib Bourguiba Jr, entourés
des présidents français Jacques Chirac, algérien Abdelaziz
Bouteflika, palestinien Yasser Arafat, ivoirien Robert Guei, yéménite
Ali Abdallah Saleh, ainsi que du prince Moulay Rachid, frère cadet
du roi Mohamed VI, le Premier ministre mauritanien, cheikh El Afia Ould
Mohamed Khouna et Jean-Pierre Chevènement, ministre français
de l’Intérieur.
De hautes personnalités ministérielles et parlementaires
formaient le groupe compact des représentants d’autres pays.
![]() |
![]() les condoléances du Maroc au président Ben Ali. |
BEN ALI, D’UNE VOIX MARQUÉE PAR L’ÉMOTION:
“UN PÈRE NOUS QUITTE...”
A son arrivée au mausolée, la prière des morts
a été lue à la mémoire du grand disparu, avant
que le président Ben Ali prononce l’oraison funèbre dans
laquelle il rend un vibrant hommage à “un père qui nous quitte
pour toujours, un leader que nous avons tant aimé et un homme dont
la vie s’identifie à notre Histoire nationale (…)”.
“Il est aujourd’hui difficile de parler au passé du leader Habib
Bourguiba, alors que son image reste présente dans la conscience
nationale, toujours vivace (...)”, ajoute M. Ben Ali d’une voix marquée
par l’émotion.
Le chef de l’Etat tunisien met en exergue le long combat mené
trente et un ans durant, par le leader Habib Bourguiba, subissant les affres
des prisons et les souffrances de l’exil, jusqu’à la conquête
de l’indépendance (en 1956) et l’édification d’un Etat moderne.
“Habib Bourguiba était un leader, un réformateur et un
homme d’Etat qui a influé, en profondeur, le cours de notre Histoire
contemporaine. Il s’est employé à enraciner les fondements
de la modernité dans notre société, s’inspirant en
cela du passé du pays et de son présent, conscient des impératifs
et des contraintes de son époque. Sa démarche fut marquée
tout à la fois d’audace et de pragmatisme, de sagesse et de prudence”,
a ajouté le président Ben Ali.
La dépouille mortelle du premier président
de la
République transportée sur un affût
de canon et entourée
d’un détachement d’officiers de l’armée
nationale tunisienne.
L’ACTION DE BOURGUIBA A EU UN PROFOND ÉCHO
TANT AU MAGHREB QU’AU MACHREK
Outre “l’impact considérable” qu’elles ont eu sur l’Histoire
de la Tunisie, les actions et les prises de position de Bourguiba ont eu,
aussi, “un profond écho dans l’environnement géographique
de la Tunisie, dans la région arabe, tant au Maghreb qu’au Machrek
(Proche-Orient), tout autant que sur le continent africain (...) et ont
grandement contribué à éveiller les consciences des
peuples et à soutenir les mouvements de libération engagés
contre le colonialisme et la discrimination raciale consacrant, ainsi,
une approche fondée sur la mise en œuvre de relations internationales
plus justes, basées sur le respect mutuel et la coopération,
ce qui a valu au leader Habib Bourguiba l’estime et la considération
des plus grands dirigeants du monde”. Après avoir mis l’accent sur
“l’itinéraire riche en enseignements” de son prédécesseur,
le président Ben Ali a fait observer que le Changement entrepris
le 7 novembre 1987 en Tunisie, tout “en puisant dans ce qu’il y a de meilleur
dans le legs que nous a laissé le leader Habib Bourguiba”, a permis
de l’enrichir et de le fructifier. “Nous avons amorcé une nouvelle
étape, pour la Tunisie, faite de réformes, de réalisations
et de solidarité nationale”, a-t-il noté.
“Au cours de cette période, le leader Habib Bourguiba a vécu
parmi nous, estimé de tous, bénéficiant de tous les
égards”, a-t-il souligné.
“(...) Nous saluons en vous l’esprit de combat loyal, ainsi que l’amour
infini que vous portiez à notre chère Tunisie. Vous avez
accompli votre mission avec abnégation et sincérité”,
a conclu le président Ben Ali.
La cérémonie s’est achevée par la mise en terre
de la dépouille et la présentation des condoléances
aux membres de la famille Bourguiba.
BEN ALI EXAUCE LES VŒUX DE BOURGUIBA
De son vivant, le leader Habib Bourguiba avait exprimé le vœu
qu’après sa mort, sa dépouille soit transportée du
siège du parti du Destour (aujourd’hui Rassemblement constitutionnel
démocratique/RCD) à Tunis vers Monastir, sa ville natale,
pour y être inhumée au mausolée de sa famille qu’il
avait fait construire lui-même.
Le président Zein El-Abidine Ben Ali a fait en sorte que ce
vœu soit exaucé. C’est ainsi que la dépouille de l’ancien
président a suivi cet itinéraire. Ramenée vendredi,
au lendemain de son décès, de Monastir, la dépouille
a été déposée à la salle du 20 mars
(date anniversaire de l’indépendance de la Tunisie en 1956) à
la maison du parti où les Tunisiens, le président Ben Ali
en tête, ont rendu un dernier hommage au “père de l’indépendance”.
Des formations de la jeunesse destourienne
(du parti du Destour fondé par Bourguiba)
transportant la dépouille présidentielle.
Sous un soleil printanier ardent, plusieurs milliers de personnes, jeunes
et adultes, se sont massées à la Kasbah, devant la maison
du RCD, où Bourguiba avait, notamment dans les années 50,
tenu de nombreux meetings pour entretenir la flamme du nationalisme.
Dans une atmosphère de recueillement et de tristesse, la foule
a attendu plusieurs heures l’arrivée de la dépouille du “Combattant
suprême”, tandis que de hauts-parleurs diffusaient sans discontinuer
des versets de Coran .
“Je ressens une grande tristesse de voir disparaître ce grand
homme qui a beaucoup fait pour la Tunisie, était dévoué
à son pays et a consenti d’énormes sacrifices”, dira Sana
Bouaouaja, une étudiante de 20 ans. Pour Saoussen B., une autre
étudiante de 23 ans, “les Tunisiens doivent beaucoup à Bourguiba.
En plus de l’indépendance, la femme, en particulier, lui est très
reconnaissante pour avoir été le premier dans le monde arabo-musulman
à promulguer, au lendemain de l’indépendance, en 1956, le
code du statut personnel qui a émancipé la femme tunisienne
(droit de vote, interdiction de la polygamie et de la répudiation)
et lui a ouvert les portes du savoir”.
Le moment fort de ce cérémonial funèbre a été
l’arrivée de l’ambulance transportant le cercueil de “l’illustre
disparu” qui a été accueilli par les cris de la foule “Allahou
Akbar” (Dieu est le plus grand) et des applaudissements nourris de ces
milliers de personnes qui scandaient, aussi, “indépendance, indépendance”,
en reconnaissance à celui qui en fut l’artisan.
Son fils, Habib Bourguiba Jr (73 ans) — né d’un premier mariage
avec une Française Mathilde, sa compagne des moments difficiles
– était en larmes et paraissait très affecté, aux
côtés des autres membres de la famille qui ont accompagné
le cercueil par avion depuis Monastir. Le tout-Tunis politique des deux
générations de Bourguiba et de Ben Ali était rassemblé
au hall de la maison du parti, des membres du bureau politique du RCD et
du gouvernement, aux anciens militants de l’époque de la lutte pour
l’indépendance et aux jeunes cadres du parti, dont un grand nombre
de femmes; tout le monde était là pour rendre hommage au
“leader”. “C’est le moindre des devoirs”, lancera l’une d’elle.
Le président Ben Ali était venu d’ailleurs peu après,
se recueillir devant le cercueil de son prédécesseur enveloppé
d’un grand drapeau rouge et blanc, les couleurs nationales et derrière
lequel était dressé un grand portrait de l’ancien président.
Une grande gerbe de fleurs figurait à côté, portant
l’inscription en arabe “du président Zein El-Abidine Ben Ali”. L’actuel
chef de l’Etat a, par la même occasion, présenté ses
condoléances à la famille Bourguiba, après avoir récité
la “Fatiha” (premier verset du Coran) à la mémoire de celui
qu’il considérait comme un “père” et auquel il a, à
maintes reprises, rendu hommage pour les énormes sacrifices qu’il
a consentis au service de la patrie et l’œuvre qu’il a accomplie pour édifier
la Tunisie moderne.
Le président Zein El-Abidine Ben Ali a également accédé
à un autre vœu exprimé par Bourguiba, parmi ses dernières
volontés, en souhaitant, selon des sources monastiriennes, que sa
dépouille sorte de sa maison natale, place du 3 août (date
de son anniversaire), à Monastir. Ce qui fut fait aussitôt
après le décès du leader, le matin du jeudi 6 avril.
HABIB BOURGUIBA:
UNE LONGUE LUTTE ET UNE GRANDE
ŒUVRE AU SERVICE DE LA TUNISIE
L’ancien président tunisien Habib Bourguiba, décédé
le jeudi 6 avril 2000, à l’âge de 96 ans, a consacré
le plus clair de sa vie, plus d’un demi-siècle, au service de son
pays, d’abord pour l’arracher de la domination coloniale française;
puis, pour édifier un Etat moderne, en dépit des ressources
naturelles limitées.
Cadet de huit frères et sœurs, Bourguiba est né (officiellement)
le 3 août 1903, à Monastir, à 160 km au sud de Tunis,
d’une famille de condition modeste.
Après des études primaires et secondaires au célèbre
collège Sadiki puis, au lycée Carnot à Tunis où
il obtient son baccalauréat en 1924, il se rend à Paris où
il poursuit ses études supérieures couronnées par
une licence en droit et un diplôme supérieur de sciences politiques.
De retour à Tunis en 1927, il s’inscrit au Barreau, mais n’y
fait pas long feu, attiré qu’il était par la politique, avec
pour principale préoccupation la lutte de libération de son
pays. Après avoir milité à travers ses écrits
dans des journaux nationalistes, tels “La voix du Tunisien”, puis “L’Etendard
tunisien” pour fonder ensuite le journal “L’Action”, il entre de plain-pied
dans l’activisme politique en 1933 dans l’instance exécutive du
parti du Destour qu’il transformera un an plus tard en le baptisant le
parti du Néo-Destour dont il deviendra le chef à l’issue
d’un congrès extraordinaire houleux. Auréolé de sa
victoire face à ses adversaires du “Vieux Destour” qu’il jugeait
“dociles”, il entreprit de fréquentes tournées dans les diverses
contrées du pays pour “éveiller les consciences” et mobiliser
les Tunisiens en prévision de “la bataille inéluctable pour
la libération de la patrie”. Il fit, en outre, plusieurs voyages
en Orient et aux Etats-Unis à la recherche d’appuis à la
cause tunisienne.
Son militantisme nationaliste lui valut de nombreux internements et
exils dans le sud tunisien et en France. Libéré après
la Deuxième Guerre mondiale, il continue de diriger la lutte pour
l’indépendance et effectue une nouvelle grande tournée à
l’étranger qui le mène en Inde où il rencontre Nehru,
en Indonésie où il gagne le soutien d’Ahmed Soekarno, avant
de se rendre dans plusieurs capitales européennes et aux USA où
il sensibilise les différents courants politiques à la cause
de son pays.
Plusieurs épreuves de force s’engagent, alors, avec les autorités
occupantes dans ce que Bourguiba appela “le dernier quart d’heure” de la
lutte de libération nationale qui aboutit à la proclamation
de l’indépendance de la Tunisie le 20 mars 1956.
Elu président de l’Assemblée constituante en avril de
la même année et chargé de constituer le premier gouvernement
de la Tunisie indépendante, il proclamait le 25 juillet 1957 la
naissance de la République tunisienne, en abolissant le régime
monarchique des Beys qui ont longtemps régné sur la Tunisie.
Fort de cette légitimité, Bourguiba engageait la mise
en place des fondements d’un Etat moderne. Sa première “révolution”
fut la promulgation du code du statut personnel qui libérait la
femme en lui accordant plusieurs avantages qui en faisaient pratiquement
l’égale de l’homme, notamment le droit de vote et l’interdiction
de la polygamie et de la répudiation. La deuxième grande
action à l’actif du premier président tunisien fut la généralisation
de l’enseignement avec la création d’écoles dans les coins
les plus reculés du pays.
Sur le plan international, Bourguiba s’est distingué par des
prises de position “historiques” en conseillant notamment, lors d’une tournée
en 1965 au Moyen-Orient, aux pays arabes d’accepter la résolution
onusienne de 1947 stipulant le partage de la Palestine en deux parties,
l’une pour les Palestiniens et l’autre pour les Israéliens, prise
de position – formulée dans un discours prononcé à
Ariha (Jéricho) - qui avait soulevé un tollé dans
les pays de la région, mais que les capitales arabes regretteront
plus tard de n’avoir pas suivi. On prête à Bourguiba cette
réflexion après les accords d’Oslo entre les Israéliens
et les Palestiniens en 1993: “C’est trop peu et trop tard !”
Partisan convaincu du Maghreb, il apporta une solidarité
sans faille à l’Algérie dans sa lutte de libération,
en offrant le territoire tunisien comme base arrière aux combattants
du FLN algérien, en dépit des bombardements de l’Aviation
française dans la localité frontalière de Sakiet Sidi
Youssef qui ont fait un grand nombre de morts tunisiens et algériens
et allant jusqu’à risquer un bras de fer avec le général
De Gaulle qui n’hésita pas à son tour à ordonner le
bombardement de manifestants civils à Bizerte (nord) causant une
hécatombe parmi la population.
Bourguiba a inspiré ce commentaire à l’historien Michael
Tomkinson: “Le mouvement de libération nationale de la Tunisie et
le Néo-Destour, les martyrs (…), l’aide au FLN algérien et
Sakiet Sidi Youssef en 1958, puis Bizerte en 1961, etc... pour tous ces
hauts faits, Bourguiba a vu son prestige rehaussé sur le plan international
comme étant le seul chef d’un Etat en voie de développement
à pouvoir dire tout haut et sans avoir peur tout ce qu’il faut dire
à un De Gaulle ou à un Nasser .”
Quant à De Gaulle, il écrira dans ses mémoires:
“Ce Bourguiba a ceci de commun avec moi: le courage de prendre rendez-vous
avec l’Histoire”.
HOMMAGE MAGHRÉBIN À
BOURGUIBA
BOUTEFLIKA: L’ALGÉRIE
GARDERA TOUJOURS EN MÉMOIRE
LES POSITIONS DU GRAND DISPARU
DANS LES MOMENTS DIFFICILES
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a rendu un
vibrant hommage à l’ancien président tunisien Habib Bourguiba,
décédé le jeudi 6 avril 2000, à l’âge
de 96 ans, pour le fort appui qu’il a apporté à l’Algérie
tout au long de sa lutte de libération nationale.
Dans une déclaration faite avant son départ pour Monastir,
la ville natale du “père de l’indépendance” tunisienne, M.
Bouteflika a exprimé sa “consternation” à la suite de “la
disparition de notre grand dirigeant et leader, le défunt président
et grand moujahid Habib Bourguiba”.
“Le défunt incarnait toute une nation. Il a consacré
sa vie entière au service de la Tunisie, du Maghreb arabe et de
toute la nation, endurant pour cela de dures épreuves et de grandes
difficultés. Le défunt a, ainsi que ses compagnons du Jihad
et militants de la première heure, consenti de grands sacrifices
pour la libération de la Tunisie et l’édification d’un Etat
moderne”, a ajouté le chef de l’Etat algérien, en soulignant
que “l’Algérie gardera toujours en mémoire les positions
du grand disparu et de son peuple pour la révolution (algérienne)
dans les moments difficiles. Elle s’incline aujourd’hui, dans un profond
recueillement, face à cette dure épreuve, priant Dieu, le
Tout-Puissant, de lui accorder sa miséricorde et d’assister les
siens et son peuple dans leur douleur”.
“L’Algérie souhaite au peuple frère de Tunisie, davantage
de progrès et de prospérité, sous la direction clairvoyante
du président de la république, M. Zein El-Abidine Ben Ali”,
a-t-il conclu.
MOHAMED VI: DE GRANDES QUALITÉS
D’HOMME
ET UNE PERSONNALITÉ PLEINE
DE BRAVOURE
De son côté, le roi Mohamed VI du Maroc a, dans un message
de condoléances adressé au président Zein El-Abidine
Ben Ali, souligné “l’immense œuvre accomplie par le défunt
en faveur de la Tunisie et de sa renaissance, ainsi qu’à ses grandes
qualités d’homme, “une personnalité pleine de bravoure et
de courage”.
Pour sa part, le Premier ministre marocain, M. Abderrahmane Youssoufi,
écrit, dans un message similaire, que “la disparition du héros
de l’indépendance de la Tunisie et fondateur de son Etat moderne,
constitue une grande perte, non seulement pour le peuple tunisien, mais
également pour l’ensemble des peuples du Maghreb arabe qui reconnaissait
en lui, aux côtés de ses frères, le grand militant
pour la liberté et l’indépendance”.
“Au Maroc, ajoutait-il, nous sommes fiers de son militantisme, sa clairvoyance
et son courage, qualités qui ont fait de lui l’un des illustres
chefs d’Etat du monde moderne”.