AU TERME DE SA VISITE AU LIBAN
CHRIS PATTEN: “LE RETRAIT ISRAÉLIEN DU LIBAN-SUD DOIT ÊTRE TOTAL”
“LA SYRIE N’A PAS FERMÉ LA PORTE À LA NÉGOCIATION”, AJOUTE LE COMMISSAIRE EUROPÉEN

Après sa tournée proche-orientale en Egypte, en Jordanie, en Israël, en Syrie et dans les territoires palestiniens, M. Christopher Patten, commissaire européen aux relations extérieures, a atterri au Liban pour une visite-éclair au cours de laquelle il a rencontré le président Emile Lahoud; le Premier ministre Salim Hoss; MM. Georges Corm, ministre des Finances et Nasser Saïdi, ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie.
 
Le commissaire européen Chris 
Patten reçu à Baabda par le 
président Emile Lahoud.
Poignée de main après la signature 
des accords bilatéraux entre MM. 
Chris Patten et Georges Corm. Au
centre, le président Salim Hoss.

Les pourparlers ont porté sur l’“Accord d’Association” entre l’Union européenne et le Liban, l’assistance de la Commission européenne à la reconstruction  et le volet libano-israélien du processus de paix au Proche-Orient, ainsi que sur les questions commerciales bilatérales, parallèlement à la signature d’une convention de financement de la “Facilité d’Ajustement Structurel” s’élevant à 50 millions d’euros (près de 50 millions de dollars) sous forme de don de l’Union européenne en appui aux réformes économiques et fiscales au Liban.
Ce programme fournira une assistance budgétaire directe au gouvernement libanais, facilitera une réforme en profondeur des finances publiques et contribuera à soutenir le plan économique du gouvernement, en facilitant l’adoption de mesures fiscales importantes accélérant les privatisations et affectant les recettes à la réduction du volume de la dette.

RÔLE DE LA COMMISSION EUROPÉENNE
Cette première visite de M. Patten dans la région souligne l’engagement ferme de l’Union européenne pour une paix durable au Proche-Orient, ainsi que l’importance du Partenariat euro-méditerranéen (Processus de Barcelone). Notons que le rôle de la Commission européenne dans la région est majeur; l’Union européenne étant le plus grand fournisseur d’assistance non militaire et le plus important partenaire commercial et d’investissement, joue un rôle actif dans le processus de paix au Proche-Orient.
Mais revenons au Grand Sérail où M. Patten a signé avec le ministre des Finances et M. Mahmoud Osmane, président du Conseil du développement et de la reconstruction, en présence de M. Hoss, la convention de financement de “la facilité d’ajustement structurel”, dont le but est de soutenir le gouvernement libanais dans ses efforts visant à entreprendre des réformes structurelles, notamment en ce qui concerne la réforme fiscale, l’introduction de la taxe à la valeur ajoutée (TVA) et le redressement économique.
Après la signature de l’accord, M. Hoss a conféré avec M. Patten en présence, notamment, du chef de la délégation de la Commission européenne au Liban, M. Dimitri Kourkoulas et de hauts responsables du CDR.

MARQUE DE CONFIANCE
Puis, le commissaire européen a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a souligné que la signature de cette convention est une marque de confiance dans le processus de réforme fiscale et de gestion économique mis en place.
Ce don d’un montant de 50 millions d’euros, fait partie de l’assistance budgétaire directe de 184 millions d’euros allouée par l’Union européenne dans le cadre du programme MEDA (partenariat euro-méditerranéen). 912 millions d’euros ont été accordés au Liban à titre d’assistance au développement, dont 578,8 millions sous forme de prêts et 332,5 millions de dons, outre 20 millions d’euros aux ONG du Liban pour des projets humanitaires.
D’autre part, M. Patten a souhaité “la reprise, le plus rapidement possible des négociations sur l’accord d’association Union européenne-Liban bloquées depuis avril 1998”.
Tout comme il a exprimé son souhait de voir la résolution 425 appliquée dans le cadre d’un accord général.
Evoquant la situation régionale, il a déclaré: “Nous avons dit aux dirigeants israéliens qu’il faut absolument que le retrait du Liban-Sud soit total, conformément à la résolution de l’ONU et qu’une mission d’évaluation sera prochainement dépêchée au Liban-Sud, afin de définir les moyens d’aider cette région et les personnes déplacées, afin qu’elles puissent regagner leurs foyers”.
Abordant la question de la présence palestinienne au Liban, M. Patten a considéré que “les réfugiés eux-mêmes devraient être consultés et non seulement les parties aux négociations”.
Avant de quitter Beyrouth, M. Patten a fait la déclaration suivante: “J’ai évoqué avec le chef de l’Etat la signature d’un accord d’association, pareil à celui conclu avec les autres pays du sud de la Méditerranée”.
Parlant de ses entretiens à Damas, il a dit: “Un élément positif m’a rendu optimiste au cours de ma visite en Syrie, en dépit de la déception de M. Farouk Chareh quant au résultat du sommet Clinton-Assad à Genève... La Syrie n’a pas fermé la porte à la négociation (avec Israël) et tout reste donc possible”.

N.El-K.


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