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Il
est connu pour sa transparence et son franc-parler, preuve en est qu’il
avoue sans fausse honte, la “crise financière délicate” à
laquelle l’association de bienfaisance des Makassed dont il assume la présidence,
est actuellement confrontée.
Il reconnaît que les relations entre les présidents Hoss et Hariri ne sont pas “reposantes”, tout en se promettant d’œuvrer en vue de rapprocher les leaderships beyrouthins dans l’intérêt de la capitale et de ses habitants. Les prochaines législatives, assure-t-il, auront lieu dans le délai légal, tout en émettant le souhait qu’elles se déroulent dans un climat démocratique. Cependant, il observe “qu’en l’absence de partis dignes de ce nom, les programmes politico-électoraux sont pratiquement inexistants”. “Tout en étant le “fils de Mousseitbé, dit-il, je n’ai pas encore décidé dans quel secteur de la capitale je poserai ma candidature”. En ce qui concerne la conjoncture régionale, il l’a qualifie de préoccupante et appelle à plus de coordination entre Beyrouth et Damas, pour déjouer les plans séditieux d’Israël. |
D’aucuns prévoient le report des législatives, surtout
si des développements dramatiques devaient se produire dans la région.
Qu’en pensez-vous?
Nul ne peut, à l’heure actuelle, se prononcer sur ce point;
tout dépend de l’évolution de la conjoncture régionale
suite au retrait israélien du Liban-Sud. Il va sans dire que des
points d’interrogation se posent en ce moment, mais il est prématuré
d’y répondre.
Quoi qu’il en soit, nous devons œuvrer aux fins d’assurer le déroulement
des législatives dans le délai légal, car c’est un
moyen de sauvegarder, en le renforçant, le système démocratique.
VERS DES “LISTES D’ENTENTE” À BEYROUTH?
Aux élections générales de 1996, vous avez
engagé la bataille électorale à titre individuel.
Que comptez-vous faire cette fois?
Tout viendra à son heure. Comme vous le savez, les alliances
et les listes électorales se font et se défont au dernier
moment. Malheureusement, nous n’avons pas au Liban des partis politiques
dignes de ce nom disposant de programmes bien définis, comme c’est
le cas dans les pays démocratiques.
Il existe des partis chez nous, mais ils n’ont pas suffisamment de
poids pour produire leur impact dans la vie nationale comme dans les Etats
évolués.
Cependant, je ne cesse de proclamer que je suis en faveur de l’entente,
surtout à Beyrouth qui a trop enduré durant les douloureux
événements. Je suis donc pour l’émulation électorale,
mais dans des limites raisonnables, qui n’engagent pas les citoyens dans
des batailles préjudiciables aux uns ou aux autres.
On parle d’un scénario mis au point par Dar el-Fatwa, visant
à constituer des “listes d’entente” dans les trois circonscriptions
de la capitale dont vous ferez partie en même temps que les présidents
Hoss et Hariri...
A vrai dire, je n’en ai pas connaissance. Dar el-Fatwa agit en permanence
aux fins d’unifier les rangs. C’est une haute instance nationale, mais
elle ne s’immisce pas dans les questions en rapport avec les élections
législatives. Bien qu’elle se soucie de rassembler tous les leaderships
dans l’intérêt général.
On dit que vous n’entreprenez pas de médiation entre MM. Hoss
et Hariri en prévision des législatives, parce que vous n’êtes
pas sûr du succès de votre tentative?
J’ai essayé dans le passé et j’ai failli réussir
en 1997 à l’approche des élections municipales. De fait,
nous avons convenu tous les trois de coordonner nos efforts, mais les élections
avaient été ajournées.
Je suis revenu à la charge aux municipales de 1998, mais le
président Hoss n’a pas voulu coopérer. Avec le président
Hariri et certaines parties beyrouthines, nous avons convenu d’éviter
une bataille à Beyrouth et avons atteint notre objectif. J’ignore
si une telle tentative a quelque chance d’aboutir aux élections
générales de l’été.
Où comptez-vous poser votre candidature, cette fois?
Je suis né à Mousseitbé et je dois, en principe,
poser ma candidature dans la seconde circonscription. Les choses se clarifieront
davantage dans les semaines à venir et cela dépendra des
alliances électorales.
Après l’accord de Taëf, on parle souvent des prérogatives
du chef du gouvernement. Qu’en pensez-vous?
Ces prérogatives sont claires au plan constitutionnel. Le Premier
ministre veille à l’application de la politique générale
de l’Etat. D’autre part, je crois que cette question dépend de la
personnalité du chef du gouvernement et de sa capacité d’assumer
les responsabilités.
Ce sujet a fait du bruit, d’autant que des questions confessionnelles
ont été suscitées; ceci est inadmissible.
LE CABINET A COMMIS DES ERREURS
Comment évaluez-vous l’action du Cabinet?
Nous avons émis quelques remarques concernant l’action du chef
du gouvernement et la constitution du Cabinet. Celui-ci a commis des erreurs,
dont la responsabilité retombe sur le chef du gouvernement. La grande
erreur consiste en la réforme administrative qui a été
effectuée au niveau des personnes et non des institutions. Ceci
a entraîné l’affaiblissement du Cabinet.
Quant à la situation économique, elle remonte à
des années et résulte de l’endettement doublé d’un
climat politique défavorable. Ceci requiert une solution.
Etes-vous candidat à la présidence du Conseil?
Je suis toujours au service de ma patrie quelle que soit ma position.
Je dénonçais toujours les opportunistes et les arrivistes
qui sont malheureusement nombreux. J’ai grandi dans une famille politique
et observé l’action de mon père, au sein ou en dehors du
Cabinet. Je suis ses traces et me place au service de la patrie.
Quel est le problème dont pâtit l’Association des Makassed?
L’Association des Makassed est une institution sociale de bienfaisance
à but non lucratif. Ses dettes s’accumulaient à la suite
du déficit résultant des services sociaux et éducationnels
assurés aux personnes nécessiteuses. Durant les 122 dernières
années, la société a soutenu les Makassed. De même,
le grand appui financier provenant de l’Arabie séoudite et de S.M.
le roi Fahd Ben Abdel-Aziz a contribué directement à développer
les activités de l’institution.
En ce qui concerne l’intervention du président Hariri et sa
tentative de mainmise sur l’association, ce ne sont que des rumeurs, ni
plus ni moins. L’attitude du président Hariri envers les “Makassed”
est favorable et nous le remercions de son soutien.
La situation financière des “Makassed” est-elle bonne?
Nous traversons une crise financière et œuvrons en vue d’en
sortir le plus vite possible.