Comme
d’habitude, l’Etat hébreu s’ingénie à soulever, chaque
quelque temps, des questions “litigieuses” sans doute pour détourner
l’attention des Libanais des problèmes auxquels ils sont confrontés.
Tel est le cas, maintenant, du tracé des frontières: Israël
conteste la ligne du front, alors que celle -ci est consacrée par
l’accord d’armistice de 49.
Il ne faut pas minimiser ou traiter à la légère
la question de la frontière que soulève Israël, pour
en réclamer un nouveau tracé, quelques mois avant de retirer
son armée du Liban-Sud.
Le chef du gouvernement s’est empressé d’affirmer que cette
frontière existe déjà et n’a pas besoin d’être
tracée. Un responsable israélien avait annoncé la
disposition de l’Etat hébreu “à accueillir des experts de
l’ONU pour procéder à la délimitation”.
De fait, la frontière du Liban internationalement reconnue et
authentifiée par la convention franco-britannique Paulet-Newcombe
en 1923, devait être consacrée par les Nations Unies, en vertu
de l’accord d’armistice libano-israélien de 1949.
Israël cherche à susciter le doute dans les esprits en
insinuant qu’il existe plusieurs tracés de frontières, mais
ces derniers n’existent que dans son imagination.
Ainsi, le vice-ministre israélien de la Défense a dit
que “l’Etat hébreu souhaitait se redéployer le long d’une
ligne dotée d’une légitimité internationale”, avant
de faire état de quatre versions possibles de cette ligne, celles
de 1923, de 1949, de 1978 et la ligne actuelle. “La version finale, a-t-il
ajouté, pourrait se situer entre ces quatre lignes”.
Cependant, le responsable israélien ayant parlé d’une
mission d’experts de l’ONU pour le tracé de la frontière,
a laissé entendre que son pays entendait se plier au verditc des
Nations Unies. En ce sens qu’en cas de désaccord portant sur une
dizaine de mètres, il n’en fera pas une affaire...”
D’autre part, d’après le service cartographique de “Tsahal”,
sur 60 pour cent de la frontière, “aucun arrangement entre les parties
concernées n’a été trouvé, sauf sur certains
segments de la ligne du front”.
Ceci donne une idée des intentions de notre voisin du Sud, dont
les visées territoriales n’ont pas besoin de preuves et cachent
à peine une velléité de mainmise sur une partie de
nos ressources hydrauliques.
Aussi, une action intensive s’impose-t-elle à l’échelle
internationale, pour dénoncer ces visées et déterminer
notre frontière commune avec Israël, sur la base de documents
officiels que le France se dit prête à communiquer aux Nations
Unies.
Il s’agit, non seulement d’en fixer le tracé, mais de récupérer
des portions de notre territoire qui ont été annexées
au cours du dernier demi-siècle, notamment le secteur où
sept villages ont été rattachés à l’Etat hébreu,
en même temps que vingt-deux kilomètres dans la région
du Hermon.
Le Liban peut invoquer à l’appui de son action, les rapports
établis par les observateurs de la trêve, dont le chef a conféré
der-nièrement avec le commandant en chef de l’Armée. Ces
observa-teurs ont consigné dans leurs rapports destinés à
l’Organisa-tion internationale, les violations par Israël du tracé
frontalier.
Ceci est nécessaire, car il faut savoir à quelle ligne
l’armée israélienne sera retirée (ou redé-ployée)
d’autant que, selon un quotidien de Tel-Aviv (Haaretz), “personne n’est
prêt à accepter la carte libanaise”... Bien que Ehud Barak
ait rejeté l’idée de certains généraux de conserver
des fortins en territoire libanais. Mais peut-on lui faire confiance? |