Les
deux sociétés exploitant le réseau de téléphone
mobile au Liban, ambitionnent-elles de devenir un Etat dans l’Etat? On
aurait tendance à le croire, en prenant connaissance de leurs démêlés
avec le ministre des Postes et Télécommunications (notre
photo) qui a arrêté les pourparlers avec elles, en vue de
régulariser leur situation et de mettre un terme aux irrégularités
relevées dans leur gestion par la Cour des comptes.
L’affaire des deux sociétés exploitant le réseau
de téléphone mobile au Liban défraye la chronique
depuis quelque temps et, spécialement, depuis la publication par
le ministre des Postes et Télécommunication, d’un communiqué
annonçant l’arrêt des négociations avec les deux entreprises
mentionnées.
Raison invoquée: ces dernières auraient refusé
de mettre un terme aux irrégularités relevées par
la Cour des comptes... et de reconnaître les redevances dues au Trésor.
Le litige paraît si grave, que le président de la Chambre
a fixé à jeudi (hier) une séance parlementaire consacrée
à un débat sur cette affaire, si entre-temps le Conseil des
ministres n’aura pas pris, la veille, la décision qui s’impose à
l’encontre des deux firmes contrevenantes.
Il nous revient, à ce propos, que celles-ci ont commis dix-sept
infractions, dont la plus importante a consisté pour chacune d’elles
d’avoir dépassé le nombre des lignes que le contrat leur
permet d’exploiter.
De plus, la part revenant à l’Etat est réduite de 30
à 20 pour cent, ce qui s’est traduit par des pertes sèches
de l’ordre de plusieurs milliards de dollars.
Par ailleurs, les sociétés du cellulaire insistent pour
transformer le contrat du système BOC en licence.
Naturellement, les compagnies en question se défendent d’avoir
transgressé les termes du contrat conclu avec le ministère
des P. et T. et soutiennent qu’un accord de principe avait été
signé avec ce département le 15 avril, en vue de définir
le cadre des relations futures et de solutionner les problèmes objet
de litige.
N’étant pas en possession des données techniques nous
permettant d’avoir des renseignements précis à propos de
la gestion des sociétés du cellulaire et sans vouloir porter
un jugement sur les irrégularités qu’on leur impute, nous
nous en tenons aux indications émanant de sources fiables, qui corroborent
la véracité des faits consignés dans le communiqué
officiel.
D’ailleurs, le ministre des P. et T. a fait l’objet, récemment,
d’une critique particulièrement violente dans le cadre du débat
sur les questions et interpellations institué à la Chambre
des députés et il se doit d’y répondre dans un bref
délai qui vient à expiration.
Cela dit, le comportement des deux sociétés exploitant
le réseau de téléphone mobile donne l’impression qu’elles
sont enclines à créer un Etat dans l’Etat, ce qui n’est ni
dans l’intérêt du Trésor, ni dans celui des compagnies
dont la crédibilité serait sérieusement compromise.
Elles devraient donc rectifier leur tir et se conformer aux clauses
du contrat conclu avec l’Administration officielle, afin de normaliser
leurs rapports avec elle et, partant, de se blanchir des accusations dont
elles sont l’objet depuis un certain temps. |