Maintenant
que Tel-Aviv a notifié, officiellement, M. Kofi Annan, secrétaire
général de l’ONU, de sa décision de rapatrier ses
forces du Sud avant le 7 juillet prochain, avec ou sans accord avec le
LIban et la Syrie, on doit s’attendre à un été chaud.
A moins que David Lévy soit parvenu à convaincre son
homologue français (notre photo) des bonnes intentions de Barak
et partant, à faire participer la France à une force multinationale
à déployer le long de la frontière libano-israélienne
après le retrait...
Deux faits nouveaux sont à signaler dans l’affaire de l’évacuation
de “Tsahal” de la zone frontalière: d’abord, Tel-Aviv a notifié,
officiellement, M. Kofi Annan, secrétaire général
des Nations-Unies, du retrait de ses forces avant le 7 juillet en se disant
disposé à coopérer avec l’organisation internationale,
pour que cette opération se déroule sans accroc.
Ensuite, David Lévy, chef de la diplomatie israélienne
- qui menaçait de brûler la terre du Liban - s’est rendu au
début de la semaine à Paris, à l’effet de sonder l’intention
des responsables francais quant à une éventuelle participation
à des arrangements de sécurité à la frontière
israélo-libanaise.
Les Israéliens se disent favorables à un déploiement
en force de la FINUL ou de soldats français, afin de combler le
vide pouvant résulter du retrait unilatéral de “Tsahal”.
Au cours de sa récente visite en Israël, le ministre français
de la Défense a évoqué les risques de voir s’installer
un “climat d’insécurité” à la frontière libano-israélienne,
en cas de retrait unilatéral.
Par la suite, le chef de Quai d’Orsay a dit qu’il était du res-sort
du Conseil de Sécurité de décider des mesures à
prendre et du dispositif à mettre en place, afin de protéger
la frontière. Aussi, a-t-il rappelé “la préfé-rence
de la France à un retrait israélien du Liban-Sud dans le
cadre d’un accord en bonne et due forme à conclure avec le Liban
et la Syrie, d’une part et l’Etat hébreu, d’autre part.
A ce sujet et en l’absence d’un tel accord, on fait état d’un
projet français déterminant le mécanis-me de l’application
de la résolu-tion 425 et prévoyant le renforce-ment des effectifs
de la FINUL.
Il faut s’attendre, à présent, que les concertations
s’intensi-fient entre Paris, Beyrouth, Da-mas et Tel-Aviv, après
la notifi-cation par Israël au secrétaire général
de l’ONU, de son retrait avant le 7 juillet, pour éviter une escalade
sur le terrain, surtout si quelques positions israéliennes étaient
maintenues en territoire libanais, même à une centaine de
mètres de la ligne du front. Car dans ce cas, la Résistance
peut en prendre prétexte pour poursuivre ses opérations contre
l’occupant “jusqu’à la libération complète du territoire
national”, ainsi que l’a réaffirmé dimanche le secrétaire
général du “Hezbollah”.
Il reste à savoir si la France acceptera de s’embarquer dans
une galère sans ses partenaires européens et si elle voudra
prendre l’initiative de s’interposer entre l’Etat hébreu et ses
voisins à l’insu et contre le gré des Etats-Unis...
A Paris, après avoir reçu son homologue israélien,
le chef du Quai d’Orsay a réitéré sa préfé-rence
“pour un retrait dans le cade d’un accord global’, tout en expri-mant les
inquiétudes de la France quant à ce qui pourait se passer
après le départ des forces israéliennes. Tout en s’interro-geant:
“sur les arrière-pensées de ceux qui veulent créer
une situation d’insécurité dans le région frontalière”.
Il faut souhaiter, maintenant, que M. Annan assure un retrait dans
l’ordre et le calme par l’in-termédiaire des Casques Bleus, après
l’augmentation de leurs effectifs ou d’une force multina-tionale. Y parviendra-t-il? |